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Déficit d’attractivité de nos métiers : il faut y remédier

Le CTMEN du 20 septembre s'est réuni pour faire un bilan de la rentrée. L'UNSA Éducation demande des solutions pour les difficultés globales qui remontent de nos collègues. Au-delà des solutions pour pallier les difficultés de l'année, nous demandons des perspectives pour des améliorations durables.

Pour l’UNSA Éducation, la satisfaction des personnels en métropole de retrouver les élèves est une caractéristique positive et importante de ce début d’année scolaire. Compte-tenu de la présence du virus et des protocoles à mettre en œuvre pour maîtriser sa circulation, il n’est pas encore possible de parler d’un retour à la normale, mais la plupart des personnels tendent à se rapprocher de l’exercice de leurs métiers hors crise sanitaire.

Cette amélioration, en souhaitant qu’elle dure, nous nous en réjouissons. Néanmoins, nous alertons sur le fait qu’elle ne suffira pas à répondre à la dégradation de la qualité de vie au travail constatée bien avant la crise et aggravée par la crise elle-même. Pour que les personnels de notre ministère retrouvent la satisfaction au travail, il faut restaurer la reconnaissance et le respect. La reconnaissance et le respect passent notamment par les conditions de rémunération.

Pour l’UNSA Éducation, le constat à ce stade de l’agenda social est hétérogène. Pour la filière administrative, le relevé signé avec le ministère indique que les choses ont été amorcées positivement, mais il convient maintenant de réussir leur mise en œuvre concrète dans les académies. Il faut aussi s’attaquer au manque de postes.

D’autres évolutions sont à acter positivement et constituent des avancées, c’est le cas des mesures en faveur des AESH, de l’extension des bénéficiaires de la prime d’attractivité pour les enseignants, CPE et PsyEN, des mesures pour les carrières des inspecteurs de l’Education nationale et, dans une moindre mesure pour les inspecteurs d’académie – inspecteurs pédagogiques régionaux. Certaines de ces avancées sont importantes et d’autres sont des premiers pas.

Dans chaque cas, l’UNSA Éducation et ses syndicats se sont investis pour obtenir le mieux et ont reconnu les progrès quand c’était le cas. Il reste encore beaucoup à faire et notre fédération compte bien poursuivre autant que possible ce travail. Il apparaît néanmoins que les mesures qui pourront être actées d’ici la fin de ce quinquennat ne suffiront pas à inverser l’accroissement du déficit d’attractivité des métiers dans notre ministère. Un déficit chronique inquiétant pour l’École publique qui joue un rôle central dans notre société. Les causes sont multiples. Il faut résoudre la question des trop faibles rémunérations et aussi celle de la chute du bien-être au travail.

Dans notre baromètre annuel des métiers de l’Éducation, à la question « conseilleriez-vous votre métier à un jeune de votre entourage ? », nos collègues ne sont plus que 28 % à répondre oui. Pour l’UNSA Éducation, la reconnaissance et le respect nécessaires passent également par le fait d’avoir les moyens d’exercer son métier.

Nous l’avions dénoncé, les postes supprimés dans le second degré auxquels se sont substituées des HSA mettent en tension le système mais également les personnels sous une lourde charge de travail, encore aggravée par l’alourdissement des effectifs dans les classes, conséquence de la progression démographique dans le second degré. Nos remontées font état de l’incapacité de plusieurs territoires à recruter des AED et des contractuels Le fonctionnement au quotidien des établissements s’en trouve chaotique. Les besoins des élèves restent également sans réponse dans de très nombreux endroits par manque d’assistants sociaux, de psychologues, d’infirmières, sans parler de la pénurie de médecins de l’éducation nationale qui s’aggrave d’année en année. A ceci s’ajoute que, dans le premier comme dans le second degré, beaucoup d’élèves en situation de handicap restent sans solution d’accompagnement ou bien avec des temps d’accompagnement déconnectés de leurs besoins réels. Les personnels se retrouvent face à des dilemmes éthiques usants et décourageants.

Respecter les personnels, c’est aussi être capable de ne pas réduire les personnels à une identité matricule. Il ne s’agit pas ici de nier les préoccupations et la mobilisation de la DGRH sur le sujet. Pourtant, sans prendre à bras le corps le sujet de la sous-administration et du sous-encadrement de notre ministère, sans remettre les représentants du personnel en capacité d’accompagner chaque personnel et d’attester auprès de lui qu’il a été traité avec équité, la gestion humaine des ressources tant attendue n’aura pas lieu.

Enfin, l’absence de dialogue social dans certains territoires est préoccupante. Nous vous alertons sur cette situation en particulier dans les territoires des Antilles et de la Guyane où, l’absence de communication et de concertation avec les OS, dans une contexte sanitaire dégradé, ajoute des tensions aux tensions.  

Déclaration de l’UNSA Éducation

CT MEN du 20 septembre 2021

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