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Loi Rilhac : trois ans après des intentions louables, une rĂ©alitĂ© prĂ©occupante
Article publié le jeudi 19 décembre 2024.
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Loi Rilhac : trois ans après des intentions louables, une rĂ©alitĂ© prĂ©occupante

Trois ans après la parution de la loi créant le métier de directeur et directrice d’école, dite loi Rilhac, le SE-Unsa évalue son application concrète par rapport à l’intention initiale du texte.
 
 
Les intentions
 
La loi Rilhac promettait une reconnaissance du métier de directeur ou directrice d’école, une clarification des responsabilités liées aux missions de direction et une plus grande autonomie pour le fonctionnement de l’école.
 
En effet, en rendant explicite l’autoritĂ© fonctionnelle de l’enseignant·e Ă  la direction d’une Ă©cole, elle visait Ă  permettre des dĂ©cisions de fonctionnement, dans le cadre règlementaire, sans passer systĂ©matiquement par le supĂ©rieur hiĂ©rarchique. La reconnaissance du rĂ´le de coordination de l’équipe, notamment via le pilotage pĂ©dagogique, figurait aussi parmi ses ambitions.

Au-delà de la reconnaissance statutaire, les directeurs et directrices d’école attendaient surtout un allègement de la charge administrative avec l’attribution d’une aide pérenne et formée.
 
 
La réalité sur le terrain
 
Force est de constater que la charge de travail de direction est inchangée, voire accrue. Les tâches administratives sont toujours lourdes et se multiplient avec les plans et autres protocoles - qui impliquent de nouvelles responsabilités - mais sans accompagnement suffisant.
 
L’aide administrative reste absente. La formation initiale, réservée aux personnels déjà nommés sur un poste de direction, ne répond pas aux enjeux d’attractivité du métier. Pour ce qui est de la formation continue, le constat est très variable selon les territoires, allant de l’absence complète au réel plan de formation, adapté au profil de poste.
 
En ce qui concerne le statut du directeur et son autorité fonctionnelle, il reste mal compris, voire instrumentalisé sur le terrain. Que ce soit par des partenaires de l’école qui entretiennent le flou ou quelques supérieurs hiérarchiques qui confondent pilotage pédagogique et formation, autorité fonctionnelle et autorité hiérarchique, la compréhension variable qu’ils en font génère des tensions. À l’arrivée, ce sont les directeurs, directrices et chargé·es d’école qui le vivent mal, avec un sentiment de solitude accru concernant les questions de sécurité, d’inclusion ou les relations avec les différents partenaires de l’école.
 
 
L’avis du SE-Unsa
 
Pour rĂ©pondre aux dĂ©fis auxquels font face les directeurs et directrices d’école, le SE-Unsa revendique :
 
  • un statut clair pour l’école en tant qu’établissement public communal ou intercommunal d’enseignement, afin de garantir aux Ă©quipes la marge d’autonomie nĂ©cessaire Ă  la mise en Ĺ“uvre de leur projet pĂ©dagogique ;
     
  • une formation initiale et continue ambitieuse et adaptĂ©e aux enjeux du poste ;
     
  • une dĂ©charge de classe suffisante ;
     
  • une aide administrative pĂ©renne et formĂ©e ;
     
  • une revalorisation salariale et indemnitaire pour rendre la fonction attractive et reconnaĂ®tre les responsabilitĂ©s croissantes.
 
Le SE-Unsa appelle le ministère à reprendre un dialogue constructif pour faire avancer ces mesures essentielles pour l’avenir du métier de directeur et directrice d’école.

 

 
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