en pièce jointe (sous l’article) le diaporama envoyé à l’IA
Composition du groupe de représentants syndicaux SE UNSA :
Sylvie MET PARET, membre du collectif national « SAUVONS LES RASED »,
L’administration était représentée par Mme Chevalot et M. Gien
La politique nationale d’Education demande aux académies de « rendre » un nombre de postes important ; et cette année bien plus encore.
Nous sommes venus, en nombre, enseignants spécialisés car nous sommes inquiets du sort réservé aux postes dits ASH et plus particulièrement pour les RASED, CLIS et IME. Tous les enseignants spécialisés sont inquiets mais aussi tous les acteurs de l’école. En effet tous, nous avons conscience que réduire l’efficience de l’ASH c’est réduire la capacité de l’école à réaliser son devoir républicain d’éducation. Il suffit de se rappeler la forte mobilisation d’il y a 2 ans contre les menaces portées aux RASED.
Monsieur l’Inspecteur d’Académie, nous tenons à vous remercier car jusqu’à présent, les enseignants spécialisés ont été plutôt « bien traités » dans la Nièvre, même si nous estimons le nombre de départs en formation insuffisant voire inexistant pour certaines options du CAPASH. La mise en place du groupe technique RASED avec représentation des professionnels, des syndicats et des associations est une réelle instance de dialogues, d’échanges et même de production d’outils pour les écoles, avec par exemple la réalisation de la nomenclature des différentes aides existantes pour les élèves en difficulté.
Hélas ! Vous avez obligation de rendre un certain nombre de postes. Nous souhaiterions savoir comment vont être considérés les postes d’enseignants spécialisés. En effet la confusion est provoquée chez les « non professionnels de l’enseignement » par la mise en place de l’aide personnalisée, des stages de remise à niveau, avec des lapsus de certains politiques. Par exemple un ancien ministre nomme les RASED Réseaux d’Aide et de Soutien aux Elèves en Difficulté au lieu de Réseaux d’Aides Spécialisées aux élèves en difficulté. Les RASED ont toute leur place dans le paysage des écoles pour lutter contre les difficultés persistantes des élèves qui nous sont confiés. Même l’évaluation PISA le confirme. Il y a de plus en plus d’élèves en très très grandes difficultés. De plus l’aide personnalisée et autres soutiens sont soumis à autorisation des parents. Le nombre de refus n’est pas négligeable. Nous vous faisons grâce de ce qui est permis par les membres des RASED : le regard croisé sur l’élève, la co-intervention, le lien avec les familles, être personnes ressources, . . .
La réduction du dispositif RASED déjà bien entamée est très préjudiciable pour les élèves et ne peut pas être justifiée par mesure d’économie. Sur les 16 RASED nivernais, il ne reste plus que 7 maîtres G (dont 1 en formation), 12 maîtres E spécialisés avec 12 postes de soutien et 14 psychologues scolaires. On ne peut pas rogner davantage ce dispositif. Il suffit de regarder la situation fantomatique du RASED d’Imphy ; il y a peu, 4 enseignants spécialisés composaient ce RASED, aujourd’hui seul un jeune collègue est en poste de soutien, ne souhaitant pas s’investir encore dans la formation de peur d’une fermeture.
Pour les CLIS et IME, on nous présente la loi dite d’égalité des chances de 2005 à toutes les sauces. Il y a même des spots publicitaires sur les enfants affectés de troubles autistiques, de trisomie... , proposant une scolarisation dans l’école ordinaire du quartier, du village. On ne leurrera pas les parents. On ne les bernera pas sur ce qui est le mieux pour leurs enfants. Nous, professionnels, nous ne pourrons pas leur mentir vantant les mérites d’un emploi précaire d’accompagnement notifié à temps non complet et parfois non-attribué au sein d’une classe ordinaire surchargée.
Une délocalisation de certaines CLIS encore plus éloignée du domicile des familles concernées ne favorisera-t-il pas, encore plus, la fuite des effectifs ? Nous avons déjà le premier témoignage d’une collègue de CLIS qui serait menacée : « qui va prévenir les familles que les enfants qui sont en CLIS actuellement devront prendre un taxi pour se rendre dans une autre CLIS lointaine ? Le Conseil Général acceptera-t-il des coûts de transports supplémentaires en taxi ? Et ceux qui viennent de déposer un dossier MDPH, va-t-on, avant qu’ils acceptent, les informer que la CLIS va être supprimée ? Une fois de plus la douleur des familles n’est pas prise en compte. Je me refuse à les informer qu’une CLIS à 7 élèves n’est pas quelque chose de productif. ».
Pour les IME, l’an passé, une fermeture d’une classe à Marzy a été « opérée ». Les conventions pour la création des unités d’enseignements sont écrites ou en cours de rédaction : les directeurs pédagogiques deviennent coordonnateurs pédagogiques, ce qui modifie leur statut sans aucune garantie de conserver leur indemnité et leur temps de décharge. Les unités d’enseignement deviennent des dispositifs de scolarisation et devront développer l’ouverture sur le milieu scolaire "ordinaire" ce qui va demander encore plus de concertations et d’échanges, et bien sûr de temps.
Voici donc, monsieur l’Inspecteur d’Académie, une partie de nos inquiétudes sur l’ASH, et nous espérons de par cet entretien que vous allez nous rassurez.
administration : Nous ne pouvons pas avancer le nombre de postes à rendre avant le CTPA du 24 janvier. Il y aura certainement des restrictions sur les RASED. Dès lundi, nous réunissons tous les psychologues scolaires afin d’établir leurs secteurs d’intervention. Puis jeudi aura lieu le groupe technique RASED. Vous avez raison de dire que les RASED sont bien traités dans la Nièvre car ce n’est pas le cas partout. Les membres des RASED sont importants pour nous. D’ailleurs les IEN s’appuient souvent sur leurs compétences dans leurs travaux et actions. Hélas ! Nous avons du mal à pourvoir certains postes, surtout dans le Morvan et par exemple celui de psychologue scolaire de Decize est vacant depuis de nombreuses années.
SE : La politique nationale n’encourage pas les collègues à partir en formation et nous craignons une asphyxie rapide des RASED.
administration : Nous faisons confiance aux RASED et c’était bien notre souhait de faire partir 3 postulants : 1 G + 2 E. Cela n’a pu être réalisé pour les E et nous avons décidé de favoriser la formation de 3 enseignants en E en interne. Nous avons peut-être deux candidats pour demander la formation de psychologue scolaire l’année prochaine. Ensuite cela dépendra de notre enveloppe.
SE : La collègue en formation G est obligée d’avancer ses frais avant que n’intervienne le remboursement. Il s’agit de près de 3 000 euros.
administration : En effet, nous avons toujours des difficultés pour rembourser rapidement les frais.
administration : Il faut se donner le temps, au moins une année scolaire. Il faut voir l’évolution du nombre des psychologues scolaires. Lundi nous allons parler de réorganiser leur travail mais pas forcément de modifier les secteurs. Nous souhaitons en priorité trouver un arrangement avec l’ensemble des psychologues. Sinon nous serons obligés d’imposer mais nous sommes ouverts à toute proposition. De plus nous pourrons ventiler les enveloppes des postes de psychologues non pourvus.
SE : Quel est le bilan du redéploiement expérimental de certains maîtres G ?
administration : Nous en parlerons en GT mais il nous semble plus riche car plus de RASED bénéficient de l’aide G.
SE : Il est important qu’un membre de l’Education Nationale participe aux commissions comme la CDOEASD, celles de la MDPH, . . ., mais cela prend beaucoup de temps à quelques psychologues scolaires.
administration : Nous partageons cet avis mais il est difficile de demander à des psychologues très éloignés de Nevers de venir participer afin de soulager les autres. Ils passeraient beaucoup de temps en transport et nous n’avons pas de frais de remboursement à allouer pour cette mission.
Nous sommes satisfaits de voir dans quel état d’esprit devrait se passer la carte scolaire pour les RASED . Nous pensons aussi que travailler ensemble ne peut que réduire la casse des RASED.
administration : Nous n’avons pas retiré de poste d’enseignant face à des élèves en situation de handicap l’an dernier. Nous avons modifié un poste en fonction de l’évolution des besoins : en ITEP par exemple. Cette année, il en sera de même. Nous ne fermerons pas de poste SH. Mais nous devons suivre l’évolution de la scolarisation de ces élèves. La scolarisation des élèves en situation de handicap diminue en CLIS pour augmenter en classe ordinaire suite à la loi de 2005. Par contre les CLIS ne font plus le plein comme à une époque. Certaines CLIS de Nevers avaient même, il y a peu de temps, une liste d’attente d’élèves pour y rentrer. Ce n’est plus le cas. Il y a de nouveau besoin sur des postes SESSAD. Un poste récupéré en CLIS pourrait devenir 2 demi-postes de SESSAD. C’est à l’étude. Les CLIS en campagne ne sont pas concernées mais il y a une réflexion sur celles situées dans le péri-urbain, une en particulier ayant à la rentrée prochaine en prévision 4 élèves.
administration : Aucun poste ne fermera en IME ni en direction. Nous avons réussi à maintenir les primes et décharges des coordonnateurs pédagogiques pour 2010-2011 mais pas encore finalisé pour 2011-2012. Nous avons été très clairs avec les coordonnateurs, les prévenant que nous ne pourrons pas garantir ces décharges et primes.
SE : Un amendement à la loi de financea été voté avec le soutien de notre ministre, il concerne la ligne « vie de l’élève-encadrement éducatif » , pour faire simple cela constitue une rallonge budgétaire afin de permettre l’embauche d’EVS et/ou AVS supplémentaires. Avez-vous reçu des consignes en ce sens ?
administration : Non, nous n’avons à ce jour aucune information.
SE : Nous demandons l’attribution systématique d’une AVS co dans les CLIS et dans les ULIS et non pas des EVS à fonction d’AVS ?
administration : Nous ne pouvons pas, même si nous le souhaitons. L’effectif des AVS co est lié avec celui des AVS i.
administration : La classe relais gérée administrativement par le collège des Loges et située au lycée professionnel de Fourchambault fonctionne très bien et n’est aucunement menacée de quoi que ce soit. Nous avons juste demandé aux chefs d’établissements d’où dépendent ces élèves d’être présents à la réunion bilan mensuelle. L’objectif est en effet de re-scolariser l’élève dans son établissement d’origine.
SE : Une classe du même type a ouvert à Decize. Qu’en est-il ?
administration : Il est bien trop tôt pour faire le point mais cela semble un dispositif apprécié.
SE : Vous demandez les effectifs des élèves suivis par le dispositif CASNAV. Une baisse est évidemment prévisible. Tiendrez-vous compte de la réduction systématique du nombre de postes CASNAV à chaque carte scolaire ? Les effectifs baissent car il n’y a plus que 4,75 postes mais les besoins non satisfaits sont nombreux. Nous vous signalons que le Poste CASNAV intervenant à Chantenay n’est qu’un 75 %, l’école a de gros besoins du fait de la proximité d’un Centre d’Accueil de Demandeurs d’Asile, un complément de service a bien été mis en place mais il est assuré par une remplaçante appelée à intervenir sur d’autres missions, cette situation peut-elle évoluer ?
administration : On est plutôt vers une restriction des postes CASNAV. Le fonctionnement devrait être modifié avec création de plate-formes. Les enseignants CASNAV continueront à évaluer les élèves et transmettront leurs outils.
administration : Nous sommes en attente de la confirmation de la date du CDEN. Les autres dates découleront de celle-ci.