Suite à la FAQ du 1er mai interdit les inclusions des élèves en situation de handicap dans les classes. Le SE UNSA 58 dit NON !
Sa lettre à la directrice académique :
" Madame la Directrice Académique,
Aujourd’hui, les valeurs de l’Ecole de la République sont touchées. Aujourd’hui, l’école inclusive est bafouée. Aujourd’hui, nos élèves et leurs besoins sont relayés au second plan. Aujourd’hui, la discrimination est de mise.
La foire aux questions, sortie le 1er mai (déjà nous aurions pu penser à un poisson d’avril en retard), indique en ces termes « Afin de limiter les brassages, les élèves en situation de handicap bénéficiant de dispositifs inclusifs (ULIS, UEE, etc.) suivent tous les enseignements avec le même groupe d’élèves. Au regard de leurs besoins spécifiques, cela peut être dans leur classe d’inscription ou dans le dispositif. ».
Sans être véritablement explicite, notre hiérarchie nous demande de stopper les inclusions individuelles de nos élèves scolarisés dans les divers dispositifs de l’école se disant inclusive. De ne plus proposer de « parcours personnalisés » pour nos élèves et de ne plus leur faire profiter d’un « parcours cohérent ». De stopper les aménagements et adaptations mis en place pour permettre à nos élèves d’apprendre et de progresser. De discriminer nos élèves sous prétexte d’un possible brassage dans les classes. Et cela est inadmissible !
Pour rappel, la loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’Ecole de la République du 8 juillet 2013 indique que « Le service public reconnait que tous les enfants partagent la capacité d’apprendre et de progresser. Il veille à l’inclusion scolaire de tous les enfants, sans distinction » et celle pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées du 11 février 2005 que « toute personne handicapée a droit à la solidarité de l'ensemble de la collectivité nationale, qui lui garantit, en vertu de cette obligation, l'accès aux droits fondamentaux reconnus de tous les citoyens ainsi que le plein exercice de sa citoyenneté ».
On nous recommande donc de transgresser deux lois fondamentales en stoppant l’accès à des situations d’apprentissages adaptées et de ce fait de ne plus permettre l’accessibilité au savoir !
C’est mettre à mal la continuité pédagogique que nous savons si importante, notamment dans le contexte actuel. C’est mettre à mal le droit d’apprendre de nos élèves. C’est mettre à mal notre cœur de métier qui est de faire progresser nos élèves pour en faire des citoyens autonomes et éclairés.
Et cela est d’autant plus incohérent et incompréhensible au vu de la baisse des contaminations, de la mise en place des autotests et du plan de déconfinement annoncé par le président de la République. Pourquoi maintenant ?
Le Se-UNSA 58 soutient les professeurs de l’Education nationale, les valeurs d’une société inclusive, la prise en compte de tous nos élèves et rappelle que la foire aux questions n’a aucune valeur juridique. Le SE-UNSA 58 soutiendra les collègues désirant poursuivre la mise en place d’un parcours cohérent pour leurs élèves.
Veuillez recevoir, madame le Directeur Académique, l’expression de nos respectueuses salutations.
Éric GUYOT,
Secrétaire départemental SE UNSA 58"