Pour l’UNSA Éducation, ce premier trimestre de l’année scolaire qui s’achève met en évidence l’urgence de répondre fortement et concrètement à la crise d’attractivité des métiers de l’Éducation nationale. Cette désaffection des métiers de l’éducation continue de croître et nous dirige vers un point de rupture pour le service public d’éducation.
La rentrée 2022 a été très difficile. Depuis le mois de mai, puis durant tout l’été, et encore et toujours une fois la rentrée passée, il a fallu rechercher de renforts tous azimuts avec le recours massif à des agents contractuels notamment. Trois mois plus tard, en dépit de le communication politique sur le « choc d’attractivité » à venir et l’enveloppe inscrite au budget, les concours, quels que soient les métiers, sont à nouveau en-dessous de l’étiage. Cela a contraint le ministère à prolonger la période d’inscription.
Dans le contexte de sous-administration chronique, les personnels administratifs et ITRF en poste au ministère, dans les rectorats, dans les DSDEN font eux aussi les frais de cette situation.
Cette gestion de crise des recrutements, répétée et amplifiée année après année entraîne des dysfonctionnements dont tous les personnels pâtissent : retard dans la signature des contrats, retard dans les payes, retards dans le remboursement des frais de mission… Seul le sens du service public des personnels administratifs et ITRF permet d’éviter de plus graves écueils mais à quels prix et jusqu’à quand ? Ils sont de plus en plus exposés au risque de burn-out quand ils n’en sont pas déjà victimes. L’UNSA Éducation alerte sur leur situation.
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Ce moment est également singulier pour notre système éducatif parce que le ministère a l’opportunité de montrer qu’il sait tirer des enseignements du constat partagé dressé depuis plusieurs semaines dans le cadre de la concertation qu’il a engagée en premier lieu pour les enseignants.
Ce constat indique bien que le projet initial du gouvernement concernant les enseignant∙es n’est pas applicable en l’état :
De manière générale, ce projet est sans rapport avec le constat dressé par l’UNSA Éducation et ses syndicats au travers des différentes enquêtes conduites auprès des personnels. Dans le cadre du nouvel agenda social, afin de reconnaître la réalité des métiers, de tous les métiers, il faut augmenter les rémunérations des personnels de l’Éducation nationale, de tous les personnels.
Pour l’UNSA Éducation, les mesures qui seront décidées à l’issue des concertations devront réduire les inégalités mises en avant par le constat :
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Enfin, si la question de la rémunération est centrale, elle n’épuise pas le questionnement et les arbitrages à opérer pour répondre aux problématiques majeures : la reconnaissance des personnels, les possibilités effectives de mobilité géographique et professionnelle, les recrutements, l’accompagnement tout au long de la carrière, y compris des aménagements de fin de carrière.
L’UNSA Éducation appelle de ses vœux, mais aussi de ses analyses et revendications, des réponses qui soient à la hauteur de l’enjeu pour le service public d’Éducation.