Article publié le mardi 4 février 2020.
E3C et programmes étaient au menu du comité de suivi de la réforme du lycée GT. Si les inquiétudes sont partagées, les solutions évoquées sont loin d’être consensuelles. Comment avancer dans un tel contexte ?
Programmes : le SE-Unsa demande des allègements
Pour le SE-Unsa, il est important de rappeler en préalable que l’objectif de la réforme doit être d’améliorer la qualité des apprentissages des élèves et de leur donner l’opportunité de construire leur projet de formation post-bac en vue d’une meilleure réussite dans leurs poursuites d’études.
Les programmes ont été défendus par la présidente du Conseil supérieur des programmes. Elle en a revendiqué l’ambition et rejeté toute critique quant à leur caractère pléthorique et leur absence de problématisation.
Nous avons fait valoir que l’accumulation de savoirs ne garantit en rien la qualité des apprentissages des élèves, et que dans de nombreuses disciplines, les programmes conjugués à des conditions d’enseignement défavorables conduisent à un survol néfaste aux plus fragiles. Nous plaidons pour des allègements dès l’an prochain dans plusieurs disciplines et demandons qu’une méthode de révision des contenus soit élaborée en prenant en compte les retours des enseignants.
E3C : la première session cristallise toutes les tensions
Alerté depuis de longues semaines sur les risques qu’il y avait à maintenir cette première session, le ministre a voulu passer en force. Le résultat est très inquiétant. Actions radicales, réponses privilégiant la répression pour les enseignants comme pour les élèves : les communautés éducatives n'en sortiront pas indemnes. Si le comité de suivi est bien conscient de la situation, il peine à faire des propositions qui pourraient apaiser la crise.
En effet, ce qui clive, c’est l’introduction même du contrôle continu dans le baccalauréat général, plutôt que ses modalités. Pourtant, c’est bien le contrôle continu qui est utilisé pour l’orientation (procédure APB puis parcoursup) et depuis longtemps, le baccalauréat ne joue plus un rôle déterminant dans le parcours des élèves. Il est progressivement devenu un certificat de fin d'études secondaires.
Le SE-Unsa est favorable à l’introduction d’une part de contrôle continu dans le bac. Il juge que ses modalités dans le nouveau bac qui cumulent bulletins trimestriels et E3C sont inutilement complexes et doivent être simplifiées.
Enfin, reconnaître correctement la charge de travail des enseignants des disciplines de tronc commun est un moyen d’apaiser les tensions : du temps collectif et une indemnité à la hauteur sont indispensables.