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Déclaration des élus SE-UNSA à la CAPD d’installation le 23 janvier 2019
Monsieur Le Directeur Académique
Le SE-Unsa53 souhaite faire une dĂ©claration Ă l’occasion de l’installation de cette CAPD suite aux Ă©lections professionnelles de dĂ©cembre 2018.
Nous reviendrons d’abord rapidement sur ce scrutin et nous préciserons dans quel état d’esprit les élus du SE-Unsa entendent investir le mandat qui leur a été donné par les enseignants. Enfin, nous aborderons les problèmes que suscite le projet CAP 2022.
Les élections professionnelles se sont déroulées dans un contexte social et politique particulièrement tendu. Malgré une première journée de scrutin marquée par la défaillance du système de vote, ce que nous déplorons, la participation est en hausse. Cette progression témoigne de l’attachement à la représentation syndicale. Pour les élus que nous sommes, c’est la traduction de la confiance que les personnels accordent à leurs représentants. Le syndicalisme combatif et progressiste porté par le SE-Unsa enregistre une progression globale de 6 573 voix aux Commissions administratives paritaires nationales et reste majoritaire en Mayenne.
C’est forts d’une reprĂ©sentativitĂ© accrue que les reprĂ©sentants du personnel du SE-UNSA que nous sommes abordent ce nouveau mandat. Nous souhaitons l’inaugurer par la rĂ©affirmation des principes qui animent les Ă©lus SE-Unsa : le dialogue social, la recherche d’équitĂ©, la transparence, l’humanisme.
Nos collègues sont attachĂ©s au contrĂ´le paritaire de la gestion de leur carrière. Le SE-Unsa rĂ©affirme son exigence de considĂ©ration de ces collègues. Les opĂ©rations de gestion de carrière sont soumises Ă des facteurs très souvent dĂ©terminants pour concilier vie personnelle et vie professionnelle. Elles ne peuvent manquer ni d’attention ni de reconnaissance. C’est la gestion de ressources humaines de proximitĂ© qui fait et fera de la Mayenne un dĂ©partement dans lequel chaque enseignant se sentira reconnu et respectĂ©.
La CAPD est une conquête syndicale et si nous insistons sur ce point aujourd’hui c’est que nous estimons qu’elle est menacée.
Les arbitrages du Premier ministre et du ministre de l’Éducation nationale, suite au rapport Cap 2022, soulèvent de nombreuses interrogations. Notre syndicat et ses fĂ©dĂ©rations ne sont fondamentalement pas contre des Ă©volutions du service public. Leur boussole est la qualitĂ© de celui-ci avec la dĂ©fense du statut pour tout emploi Ă mission pĂ©renne. Les premiers Ă©lĂ©ments qui se dĂ©gagent de ce rapport avec la fusion des CHS-CT et des CT et une rĂ©vision des prĂ©rogatives des CAP ne nous satisfont pas.
Définir un nouveau modèle de dialogue social ne peut pas se traduire par une détérioration des droits des agents publics.
La présentation par le gouvernement d’un scénario pour les futures CAP élues en 2022 est en contradiction avec les concepts de modernisation et d’amélioration qu’il évoque. Le projet mis sur la table est plus proche d’une transformation néfaste.
Le SE-Unsa réaffirme l’importance des CAP, qui doivent être proches des préoccupations des agents et qui doivent permettre de garantir l’équité de traitement entre agents et la transparence dans la gestion.
Le projet prĂ©ÂsentĂ© :
De fait, il ne resÂterait plus aux CAP que l’étude des demanÂdes de recours des agents et Ă se proÂnonÂcer sur les sancÂtions disÂciÂpliÂnaiÂres.
L’idĂ©e de supÂpriÂmer le pariÂtaÂrisme est mĂŞme Ă©voquĂ©e !
L’UNSA rappelle toute l’imporÂtance qu’elle attaÂche Ă ces insÂtanÂces de diaÂloÂgue social, qui traÂduiÂsent le droit de parÂtiÂciÂpaÂtion des agents publics dĂ©fini Ă l’alinĂ©a 8 du prĂ©amÂbule de la consÂtiÂtuÂtion et dans l’artiÂcle 9 du statut gĂ©nĂ©Âral de la foncÂtion publiÂque.
Elle rapÂpelle Ă©galement, que ces insÂtanÂces sont consulÂtaÂtiÂves et perÂmetÂtent de vĂ©riÂfier que le droit de chacun est resÂpectĂ© avec Ă©quitĂ©.
Pour l’UNSA, cette preÂmière prĂ©ÂsenÂtaÂtion ne doit pas rester en l’état. L’UNSA s’interÂroge sur la volontĂ© du gouÂverÂneÂment de rĂ©duire le synÂdiÂcaÂlisme dans la foncÂtion publiÂque. En effet, les employeurs ont le pouÂvoir de dĂ©ciÂsion. Il est, aujourd’hui, Ă©clairĂ© et rĂ©gulĂ© par l’avis donnĂ© lors des insÂtanÂces consulÂtaÂtiÂves.
Supprimer les CHSCT ou les misÂsions des CAP reviendrait Ă laisÂser seul chaque agent face Ă son employeur. Ce n’est pas la concepÂtion de l’UNSA qui prĂ´ne une vĂ©riÂtaÂble moderÂniÂsaÂtion du diaÂloÂgue social pour un meilleur foncÂtionÂneÂment des colÂlecÂtifs de traÂvail.
Les annonces en termes de gestion des ressources humaines dessinent un parcours plus individualisé.
Ces annonces peuvent venir renforcer une évolution libérale et très déconcentrée de notre système éducatif. Il est encore possible de choisir une option plus humaine, comme la Mayenne a toujours réussi à le faire, qui lie l’individu et le collectif, au service de la réussite de chaque jeune et dans le respect des personnels. Une option qui améliore la formation, l’accompagnement de nos collègues dans le cadre d’une évolution du système éducatif, c’est ce que l’UNSA Éducation continuera de défendre dans toutes les instances.
Enfin, nous nous opposons à la remise en cause nationale des règles départementales du mouvement. Depuis plus de 10 ans, le SE-Unsa53 a démontré lors des diverses CAPD pourquoi la nationalisation des règles départementales était absurde voire dangereuse et en tout état de cause inappropriée à la bonne gestion du service publique d’éducation en Mayenne.
Aussi, nous vous appelons Monsieur le Directeur Académique à ne pas céder aux injonctions ministérielles qui pourraient mettre à mal la sérénité des débats que nous avons toujours eue dans cette instance. Comme nous vous l’avons indiqué lors du GT du 8 janvier, revenir unilatéralement sur les règles du mouvement constituerait pour le SE-Unsa 53 un Casus Belli.