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SE-UNSA 51


 Par SE-UNSA 51

CTA du 23 septembre : déclaration de l’UNSA

 

CTA du 23 septembre 2014

Déclaration de l’Unsa-Éducation

 

Cela fait plus de deux ans déjà que la Refondation de l’École a été lancée. Trois rentrées et trois ministres plus tard, alors que des négociations constructives avec le ministère ont permis d’engranger quelques acquis réels, les personnels ont le sentiment que rien n’a véritablement changé dans la pratique de leur métier au quotidien. Ils ne voient toujours pas se dessiner les contours du nouveau cadre professionnel qu’ils attendent.  

Dans votre message aux personnels de l’éducation nationale de l’académie de REIMS, vous dîtes, Monsieur le Recteur, toute la confiance que vous avez en eux. Mais les discours, fussent-ils sincères, ne suffisent malheureusement pas…

Comme vous le savez, l’UNSA-Éducation organise depuis deux ans une grande enquête, le baromètre UNSA des métiers de l’Éducation articulée autour de 12 questions fermées parmi lesquelles :

 

-  Globalement, ressentez-vous de la reconnaissance et du respect en tant que professionnel ?

-  Aimez-vous la profession que vous exercez ?

Etes-vous heureux d’exercer votre profession ?

-  Les missions qui vous sont confiées ont-elles du sens pour vous ?

Vos perspectives de carrière vous paraissent-elles satisfaisantes ?

Diriez-vous que vos conditions de travail sont satisfaisantes ?

Dans la dernière année, diriez-vous que vos conditions de travail se sont améliorées ?

Pensez-vous que votre rémunération est à la hauteur de votre qualification ?

 

Ce baromètre annuel est, pour l’UNSA Éducation, l’occasion de recueillir les témoignages des collègues que nous représentons, dans la diversité de leurs métiers et de leurs lieux d’exercice. Que ressort-il de cette enquête ayant obtenu 18 821 réponses ?

-          Comme en 2013, les personnels dans leur écrasante majorité déclarent aimer leur métier (94%) et être heureux de l’exercer (83%). Leur état d’esprit en revanche est, lui, davantage négatif que l’an dernier.

-  Leur première préoccupation reste bien le pouvoir d’achat (priorité absolue pour 62 % des répondants contre 59% en 2013).

Viennent ensuite dans le même ordre que l’année dernière les perspectives de carrière (45% contre 44 % en 2013) et la charge de travail (troisième priorité la plus citée, pour 40 % des collègues).

Cela traduit certes un besoin de reconnaissance financière, mais nos collègues expriment également un besoin de reconnaissance au sens large. En effet, 57 % des personnels affirment ne pas se sentir reconnus et respectés dans leur pratique professionnelle (chiffre qui passe à 68% pour les seuls enseignants 1er et 2nd degrés !).

L’enquête "800 000 enseignants, et moi, et moi, et moi" que vient de mener le SE-UNSA et qui a également recueilli plus de 18000 réponses confirme ces résultats. Alors même que les enseignants sont des professionnels engagés, dynamiques, aimant leur métier, ils se considèrent comme prisonniers d’un carcan institutionnel fait d’injonctions, d’inconstance et de tensions. Étouffés dans un cadre professionnel jugé daté et rigide, ils manquent de reconnaissance, de confiance et de perspectives ; ils attendent aujourd’hui les signes tangibles d’un indispensable changement de cap pour leur développement personnel et professionnel comme pour la réussite des élèves.

Pour l’UNSA Éducation, ces réponses confirment la nécessité d’obtenir rapidement des perspectives salariales, mais au-delà d’avancer sur les réflexions liées aux métiers et aux carrières. Il est urgent, également, de renforcer le dialogue avec les personnels et de mieux reconnaître les compétences de tous ces professionnels qui aiment leur métier. C’est une nécessité pour en faire des acteurs positifs et engagés dans des évolutions partagées, comprises et qui prennent sens. Faute de quoi, la Refondation ne sera que virtuelle …

Enfin, Monsieur le Recteur, l’un des axes forts de cette rentrée scolaire, en dehors de la médiatique généralisation des nouveaux rythmes scolaires dans le 1er degré, est la mise en place de la nouvelle formation des enseignants dans les Espé. Et là encore, le malaise est bien présent.

Nous avons reçu de nombreux témoignages de colère, d'amertume et de dépit… de la part de stagiaires déjà détenteurs d’un master 2 ou dispensé de diplôme à qui on impose de suivre un master MEEF avec tout le travail qui va avec…

Que nous disent ces collègues ?

« Tous autant que nous sommes, nous avons besoin d'une formation complémentaire, mais d'une formation pratique, et pas d'ingurgiter des heures et des heures de cours pour rendre des dossiers qui ne servent à rien.

Finalement, on nous demande de gérer une classe à mi-temps, d''assurer toutes nos préparations de cours, tout en refaisant une année universitaire en parallèle.

Nous prennent-ils pour des surhommes ?

Si on voulait nous dégoûter du métier avant même de commencer, on ne s'y prendrait pas autrement. Que les hautes instances soient capables de comprendre que nous arrivons dans le métier avec de l'enthousiasme à revendre, et qu'il n'est sûrement pas dans l'intérêt des enfants de briser dans l'œuf toute cette bonne volonté. »

 

Et c’est sans compter les autres stagiaires qui doivent, eux, valider la 2ème année de master et qui courbent déjà l’échine. Nous entendons déjà parler de démission, quel gâchis !

Pour l’UNSA-Education, si cette année de stage est exigeante mais elle ne doit pas se transformer en année impossible. La formation professionnelle est indispensable, nous avons lutté pour qu'elle soit à nouveau reconstruite. Pour notre fédération, elle doit permettre une entrée dans le métier progressive, efficace, dans le sens d'une professionnalité visant la réussite de toute une carrière.  Sa mise en œuvre doit être bienveillante.

Démission de stagiaires PES, manque de professeurs des écoles  dans certains départements de l’académie, l’UNSA Education vous demande d’ouvrir et d’abonder la liste complémentaire du concours CRPE.

Autre sujet, Monsieur le Recteur, qu’en est-il  de la journée banalisée de consultation sur le socle commun qui serait prévue le 3 octobre : en effet, le 2nd degré en est informé mais aucune information n’a filtré dans le 1er degré. A une semaine de cette date, quelle organisation avez-vous prévue pour les enseignants, pour le retour des élèves dans leur famille ou leur accueil en périscolaire ?

Et enfin, Monsieur le Recteur, nous vous interpellons, cette année encore, sur le versement du traitement de septembre limité à 80% pour les AED, comme le stipulent les contrats qu’ils ont signés. Nous ne pouvons accepter cela. Ces personnels sont en situation précaire et de plus, bien souvent à temps partiel. Pourquoi ces dispositions sont-elles maintenues ?

Pour conclure sur l’actualité du jour, quelles sont les nouvelles apportées par Mme la Ministre en dehors de la nouvelle carte de l’Education Prioritaire  qui dote notre académie de 10 REP + et de 20 REP.

Nous vous remercions pour votre attention.