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SE-UNSA 51


 Par SE-UNSA 51

Rythmes scolaires : Vous nous avez demandé pourquoi nous soutenons cette réforme ...

 

Vous nous avez demandé : "Comment pouvez vous soutenir cette réforme en l'état ? Vous ne défendez ni l 'intérêt des enfants ni les enseignants qui ont voté pour vous."

Voici notre réponse :

Vous vous méprenez : nous ne soutenons pas la réforme dans l'état ... mais nous soutenons cette réforme de la refondation  dont fait partie celle des rythmes scolaires dans le sens où il faut revenir à 4 jours et demi  ...et  travailler aux ajustements locaux qui permettront une mise en œuvre  de bon sens et efficace pour les élèves.

Qui peut soutenir que nos élèves apprennent correctement après 15H30 ? Cinq vraies matinées pour bien apprendre, ce serait moins bon  que 4 longues journées ?

Les organisations syndicales majoritaires dans l'éducation nationale ont d'ailleurs signé en 2010, après la réforme Darcos, un appel dit "appel de Bobigny" pour revenir à la semaine à 4 jours et demi en organisant des temps périscolaires pour la prise en charge des élèves.

Trois ans après, il faudrait jouer les girouettes ? Ce n'est pas notre conception du syndicalisme.
 

La liste des organisations signataires de l’appel de Bobigny est ici  > http://www.villeseducatrices.fr/ressources/page/Tous_les_signataires_-_Avril_2012.pdf
 

Sur la défense des intérêts des enseignants , cette réforme   est aussi celle qui :
- recrée 60 000 postes d'enseignants sur 5 ans
- remet en place une formation professionnelle digne de ce nom
- remet en place le dialogue social
- pérennise les AVS
- crée une prime ISAE
- augmente le quota des enseignants pouvant obtenir la hors classe et enfin considère les PE comme les profs du 2nd degré (prime évoluant sur 3 ans)
- recrée un Conseil supérieur des programmes et consulte les professionnels sur ce sujet

La profession , notre organisation syndicale, nous sommes battus pendant des années pour combattre les attaques sur le service public d'éducation ...et il faudrait renier ces positionnements qui défendent l’intérêt général et les intérêts des élèves et des personnels ?

 Pensez-vous que la grève changera quelque chose ? C’est  sans doute ce que pensent les 91% des enseignants PE qui n’ont pas fait grève ce jeudi 14 novembre dans la Marne.

Ne vaut-il pas mieux s'asseoir autour d'une table : partenaires de l'école, élus communaux et enseignants pour construire ensemble et localement des projets adaptés aux territoires ?

Oui, vous avez raison, le changement ce n'est pas rassurant dans un premier temps ... car cela bouleverse complètement notre conception du temps scolaire. Nous ne nions pas les difficultés (partage des locaux, mise en œuvre pour la maternelle, harmonisation des règles du vivre ensemble dans les différents temps, bouleversements dans notre organisation personnelle... )
Ces changements ne peuvent pas se faire rapidement et il faudra du temps pour ajuster, évaluer et réajuster au cas par cas.

Pourquoi  ne pas voir aussi les opportunités positives et les impacts sur l'emploi dans le rural : il faudra bien sûr des animateurs de qualité pour des activités de qualité. Former des femmes (ou des hommes)  disponibles  (et il y en a) dans le secteur rural  (autrement que par un BAFA, mais avec une certification professionnelle "animateur périscolaire") permettra aussi de redynamiser les territoires.

 N'oublions pas que le périscolaire n'est pas de notre ressort, même si nous avons un regard légitime sur la liaison des différents temps.

On a tendance, quand on a la tête dans le guidon, à ne voir que sa proximité ... Essayons de ne pas amalgamer tout, décisions des collectivités territoriales et réforme de l'école.

Les moyens donnés aux écoles par les communes ont toujours été inégaux , c'est une question de choix politique, il en est de même pour les moyens donnés au périscolaire. Ce n'est pas une nouveauté, même si on peut le déplorer ...

Nous siégeons aux comités de suivi départemental et académique, alors nous vous proposons de nous dire concrètement vos attentes, vos doutes et ce que vous pensez qui va poser problème dans votre commune.

 Utilisez les espaces de parole qui vous sont donnés, les instances, les consultations, pour faire évoluer les choses et  la meilleure mise en œuvre possible dans le cadre de la loi.

Nous serons votre porte parole et ferons remonter également à nos responsables nationaux ce qui vous préoccupe.