La liste des collèges entrant dans l'expérimentation pour 3 ans "le dernier mot aux parents" vient de paraître.

Sur notre académie 3 collèges sont concernés

L'arrêté est ici

Ci dessous l'analyse du SE-UNSA (décembre 2013)

Revoir l’orientation des élèves en fin de 3^e en laissant le dernier mot aux familles, c’est l’enjeu d’une expérimentation de l’Éducation nationale approuvée par le Conseil supérieur de l’Education lors de la séance du 14 novembre 2013.

Dans environ 120 collèges, et pour une durée de trois ans (2013-16), le dernier mot sera donné aux familles concernant la voie d’orientation. Cette nouvelle procédure revient à supprimer la commission d’appel qui tranche ailleurs les désaccords.

Selon le cahier des charges de la Dgesco, «cette expérimentation répond à la volonté de promouvoir une orientation "choisie" et non "subie" par les élèves et leurs familles». Il s’agit de favoriser la réussite éducative en suscitant l’implication et l’engagement de chaque élève dans son parcours.

En quoi l’expérimentation répond à des enjeux pour notre système scolaire ?

• Elle revalorise la voie professionnelle car les choix seront motivés, mais l’expérimentation ne règle pas les problèmes d’affectation et la filière obtenue peut ne pas être celle désirée. Cette réserve peut aussi peser aussi sur l’ambition affichée de lutter contre le décrochage scolaire.

• Elle reconnaît pleinement la place et le rôle des parents. À ce titre, elle nécessite un fort accompagnement des équipes pédagogiques et des parents.

• Si elle est généralisée, elle pourrait modifier fortement la gestion des flux, en augmentant les effectifs de la voie générale au détriment de la voie professionnelle.

Laisser le dernier mot aux parents ne garantit pas en soi une orientation choisie.

Des dynamiques sont à enclencher : mobilisation des équipes pédagogiques tout au long du collège (et pas seulement en 3^e), instauration d’un dialogue de qualité avec les familles, d’une culture de la co-éducation, autant d’éléments qui ne se décrètent pas. Le SE-Unsa a fait valoir la nécessité d’une approche qualitative, qui passe par des temps identifiés et attribués au parcours d’orientation mais aussi par de la formation pour les équipes éducatives.

Cette expérimentation ne peut s’entendre qu’en relation avec d’autres mesures annoncées par la loi d’orientation :

• la mise en œuvre du nouveau parcours d’information, d’orientation et de découverte du monde économique et professionnel,

• une classe de seconde qui facilite les passerelles,

• et enfin la refonte du socle commun, notamment des compétences 6 et 7 et, de pair, celle de l’évaluation des élèves.

Pourra-t-on envisager à terme une évolution des modalités d’affectation grâce à un système basé sur les compétences des élèves, et non plus des moyennes, qui ne réduirait ainsi plus l’élève à un niveau scolaire résumé à une note ?