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Suppression des cours le samedi MATIN : analyse
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Le Ministre Darcos a annoncé hier soir, au 20h de TF1, la suppression des cours du samedi matin à l’école primaire. Cette annonce ne résulte d’aucune concertation et ceux qui ont écouté le ministre auront décelé pas mal d’approximation et de confusion dans ses propos.

 

Que peut-on en dire à ce stade ?

 

· Pour les élèves :

1) Il n’y aura, à compter de la rentrée 2008, plus qu’un seul calendrier scolaire sur le territoire : la semaine de 4 jours à raison de 6 heures de cours quotidiennes, avec les mêmes vacances pour tous. Le modèle unique s’imposera à tous, y compris pour ceux qui avaient adopté un calendrier dérogatoire.

2) Il n’y aura pas de report de ces heures du samedi matin sur une autre demi-journée ou autre temps. Le temps d’enseignement des élèves passera de 936h annuelles à 864 soit une diminution de 72h. Cela imposerait,un ajustement, voire une révision des programmes de l’école primaire, mais aussi en toute logique du collège (par ricochet). De cela, il n’a pas été question dans le discours du ministre.

3) Pour les élèves en grande difficulté (les 15% ciblés dans le rapport du HCE), les heures dégagées leur seraient  réservées, en heures de soutien scolaire assurées par les enseignants dans l’ensemble de l’emploi du temps de la semaine, selon les propos du ministre. Cela équivaut à allonger lencore leur journée scolaire, ce qui pour nous est est un non sens pédagogique.

 

· Pour les enseignants

1) Les enseignants travaillant sur la base d’un calendrier scolaire dérogatoire, (autre que semaine à 4j1/2 avec samedi matin) voient leur service revenir dans le rythme unique : 4 jours/semaine, sans récupération sur les vacances.

2) Le temps de service hebdomadaire des enseignants demeure à 27h dont 1h de concertation.

3) Avec la suppression des cours du samedi matin, on obtient :

24h enseignement + 1h concertation + 2h de soutien (dont on ne connait pas la déclinaison pratique).

Il faut impérativement que le ministère explicite rapidement la faisabilité de ce dispositif qu’il a annoncé.

Ces annonces s’ajoutent à celle concernant l’accompagnement éducatif et la logique des heures supplémentaires. Attention à ce que l’allègement horaire pour les élèves ne conduise pas finalement à une surcharge horaire pour les enseignants.

 

· La position du SE-UNSA

 

1) Le SE-UNSA a des mandats concernant l’organisation du temps scolaire et le temps de service des enseignants :

 

- « ….Le SE-UNSA s’oppose à toute mesure visant à réduire le temps de présence des élèves dans l’école ou l’établissement. Au contraire, toutes les formes d’aides méthodologiques doivent être renforcées et relèvent de la responsabilité de l’équipe pédagogique…. »

- « … La priorité va à l’aménagement de la semaine et surtout à l’allégement de la journée scolaire qui est trop lourde à tous les niveaux et ne favorise pas une vie éducative et des apprentissages de qualité…. » « … Tout projet doit faire l’objet d’une élaboration concertée et d’une évaluation régulière par l’ensemble des partenaires concernés. »

 

- « …. Dans l’objectif de faire avancer l’égalité, la réussite scolaire et l’épanouissement de tous les jeunes, le SE-UNSA demande à l’État d’organiser et de coordonner, avec les collectivités locales et les associations laïques complémentaires de l’École publique, une politique d’accueil des élèves dans les établissements scolaires en dehors des heures de classe, intégrant les contraintes dues aux transports… »

 

- « …Pour impulser une politique d’aménagement du temps scolaire privilégiant les intérêts des élèves, le SE-UNSA propose d’adapter progressivement le temps d’enseignement à l’âge des élèves : 24 heures à l’école primaire… »

 

- « …. Le SE-UNSA dénonce la multiplicité des calendriers dérogatoires, la priorité donnée à la satisfaction des intérêts du tourisme, plutôt qu’au respect du rythme de l’enfant et de l’adolescent…. »

 

- « Le SE-UNSA revendique que 3 heures soient dégagées rapidement dans les actuelles obligations de service hebdomadaire pour ces activités destinées à l’aide aux élèves et à la concertation au sein de l’établissement et entre les différents niveaux d’enseignement (écoles, collèges, lycées)… ».

 

- « Dans le primaire, en particulier, le SE-UNSA revendique la présence dans l’école ou le regroupement pédagogique, d’enseignants en nombre plus important que de classes…. »

 

2) Il n’y a eu aucune concertation. L’annonce médiatique fait office de réforme. Pour le SE- UNSA la méthode est détestable.

Mais si nous sommes mis aujourd’hui devant le fait accompli, beaucoup de questions restent en suspens, tant pour les élèves que pour les enseignants.

Il est doncimpératif que ldes discussions avec le ministère s’ouvrent dans les jours qui viennent. Nous l’avons demandé au cabinet du ministre.

 

Vous trouverez ci-dessous le communiqué de presse national qui résume la position du SE-UNSA à ce jour, compte tenu des informations dont nous disposons.

SUPPRESSION DU SAMEDI MATIN :

 

QUAND LA VOLONTE D’ANNONCE PRIME SUR L’EDUCATIF

 

 

La précipitation est rarement bonne conseillère. L’annonce confuse par le ministre Darcos de la suppression des cours du samedi matin à l’école primaire en est l’illustration. Des propos embrouillés du ministre, que ressort-il ?

 

- Une certitude : la suppression des cours du samedi matin sans report, soit, pour les élèves, 24 heures de cours hebdomadaires répartis sur 4 jours. Du réaménagement des programmes de la scolarité obligatoire lié à cette réduction de deux semaines et demie de cours de l’année scolaire du primaire, le ministre n’a pas dit un mot…

 

- Un non sens pédagogique : tous les spécialistes savent que la fatigue accumulée dans une journée de 6 heures, déjà trop longue, diminue les capacités d’apprentissage, particulièrement pour les enfants en échec. Ce sont pourtant eux qui verraient leur journée rallongée par des activités de soutien délivrées par les enseignants !

 

La question de l’aménagement des rythmes scolaires est complexe et importante. Si l’Etat n’y associe pas les partenaires concernés, notamment les représentants des parents, des enseignants, des associations complémentaires et des municipalités, elle ne peut être traitée sérieusement.

 

Pourtant, le ministre a choisi une annonce en solitaire, sans aucune consultation. Pour le SE-UNSA, il est plus que temps de changer de méthode et d’ouvrir enfin la concertation sur cette nouvelle organisation de la semaine scolaire. 

 
 

Paris, le 28 Septembre 2007

 

Luc BERILLE

Secrétaire Général

 
 
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