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Déclaration liminaire au CSE du 20 septembre 2007
Dans la lettre qu’il a adressée aux éducateurs et donc à tous les membres de notre éminent Conseil Supérieur de L’Education, le président de la république a appelé, je cite, à « une nouvelle Renaissance » et nous a invité à une « refondation » que nous conduirions ensemble ! Belle envolée lyrique aussitôt contredite par les actes : quelle refondation de notre système éducatif conduisons nous ensemble quand il suffit que le président de la république soit ému par la lettre de Guy Môquet pour que sa lecture soit imposée à tous ? Quand il suffit que le président aime courir pour que, sans modification réglementaire des grilles horaires de l’école primaire, une heure d’éducation physique et sportive supplémentaire soit exigée ? Quand il suffit que le président de la république demande l’inscription de l’histoire des arts au programme de toutes les classes pour que les programmes du cycle 3 soient immédiatement modifiés ? Un alourdissement des contenus en totale contradiction d’ailleurs avec le discours tenu en haut lieu dénonçant les programmes et les horaires inflationnistes caractéristiques, paraît-il, de notre système scolaire.
Depuis la parution de cette lettre, le ministre de l’éducation multiplie les annonces de réformes dans les médias. Chaque jour ou presque apporte son lot (réforme de la maternelle, réforme de l’école primaire à l’occasion du débat sur les cours du samedi matin, réforme du collège unique, réforme des 3 voies du lycée après la mise en accusation de la série ES, généralisation du bac pro en 3 ans, bac unique…J’arrête là l’énumération qui serait fastidieuse ). Tous les niveaux y passent. A se demander si une loi d’orientation a bien été votée par le parlement il y a 2 ans, loi instituant entre autres la continuité éducative école-collège par la définition d’un socle commun pour tous !
La « refondation présidentielle » serait-elle en marche ? Mais à trop forcer l’allure, le président et son ministre de l’éducation oublient une caractéristique essentielle d’une société démocratique : le dialogue social. Quelle place est faite aux organisations représentatives des personnels, quelle place est faite au Conseil Supérieur de l’Education dans tous ces chantiers annoncés ? Assisterons-nous une fois de plus à un simulacre de concertation ? Une Lettre aux éducateurs, fût-elle marquée par l’emphase républicaine et l’imparfait du subjonctif, ne saurait remplacer un dialogue organisé avec ceux qui représentent légitimement la communauté éducative.
Luc Bérille