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CTA du 3 novembre : situation sanitaire, protocole, hommage à Samuel Paty
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Déclaration UNSA-Éducation au CTA extraordinaire du 3 novembre 2020.

Reprise de l’École en confinement :

protéger et ne pas exiger l’impossible.

 

Encore une rentrée atypique à bien des égards. « Ã€ chaque jour suffit sa peine Â», dit le proverbe… « Ã€ chaque rentrée, son lot d’anxiété Â» va-t-on finir par dire dans l’Éducation Nationale.

Lors du précédent CTA, nous vous faisions part, Madame la Rectrice, de l’état d’épuisement considérable de nos collègues à l’issue de la première période de l’année scolaire. Nombreux étaient celles et ceux qui attendaient les vacances pour se ressourcer…

Nous ne pouvions alors imaginer l’horrible attentat qui allait frapper notre collègue Samuel Paty.

Avec la Covid-19 qui accapare notre esprit depuis beaucoup trop de mois, nous en avions presque oublié que, comme le virus, l'obscurantisme est actif, virulent, qu'il circule de manière importante et qu'il tue. Il a comme ennemis et comme cibles la culture et l'éducation. Cependant, plus que jamais, l'école reste l’un des moyens les plus puissants et les plus efficaces pour le contrer. Encore faut-il lui donner les moyens de ses missions et soutenir ses acteurs par des choix, des moyens, des actes et plus simplement par des paroles de soutien, nécessaires mais clairement insuffisantes.

Nous ne pouvions pas plus imaginer que le mercredi 28 octobre, le Président de la République annoncerait un nouveau confinement pour au moins quatre semaines, précisant que les écoles, les collèges et les lycées resteraient ouverts pendant cette période.

À l'UNSA Éducation, nous partageons la nécessité de maintenir le lien au sein des espaces scolaires avec les élèves. Il y a un enjeu éducatif et sociétal important pour lutter contre les inégalités, et maintenir un lien éducatif fort. Nous aurions d’ailleurs souhaité qu’une réflexion soit menée dans l’enseignement supérieur pour ne pas placer tous les étudiants en enseignement à distance à l’université, car là aussi il y a un enjeu sur l’accompagnement des jeunes dans leurs études en particulier sur le premier cycle.

Mais si nous partageons la nécessité de maintenir le lien dans les écoles et établissements, nous revendiquons que les personnels soient respectés, protégés, accompagnés.

Pour l’Unsa-Éducation, ne pas respecter les personnels, est intolérable.

Les collègues qui ont à maintes reprises montré leurs capacités d’adaptation rapide, ont une nouvelle fois répondu présents sacrifiant bien souvent leurs derniers jours de vacances. S’ils ont « fait au mieux Â», pour l’UNSA Éducation, il est évident qu’il était inconcevable de demander à ce que le protocole sorti dans la soirée du jeudi 29 octobre soit appliqué partout dès lundi 2 novembre.

D’ailleurs, de tels délais réduits à l’extrême, ça ne vous rappelle rien ? À l’UNSA Éducation, on perçoit un air de déjà vu…lors du déconfinement, acte 1, dans la précipitation le 11 mai.

Rassurez-vous, Madame la Rectrice, on ne va pas vous infliger la totalité de l’histoire. Lorsque nous appelions de nos vÅ“ux un ministère apprenant, Monsieur le Ministre nous répondait que tout était prêt quand viendrait la seconde vague… Comment cela se serait-il passé si notre haute administration n’avait pas été prête ?

Certes, cette crise sanitaire inédite apporte son lot de contraintes et de réajustements tant ce virus est imprévisible… Mais rien ne justifie, ni même n'explique que l'on préfère la communication via les médias télé ou radio à la légitime information des agents en priorité.

Cette façon de faire de notre ministère a déjà fait l'objet dans toutes nos instances de remarques, de demandes de rectification ; a déjà fait l'objet d'alerte sur les effets délétères qu'elle a sur les collègues, jusqu'ici sans qu'il y ait plus de prise en compte que ça.

Le contournement systématique des personnels et de leurs représentants, des associations, des élus locaux de la part de notre ministère et plus généralement de ce gouvernement a pourtant suffisamment engendré de chaos pour qu'on soit en mesure d'espérer un peu de considération. Jusqu'ici, c'est quasiment en vain.

Et en procédant ainsi, les personnels sont mis en permanence sous pression du fait des options prises et des délais retenus pour les appliquer ?

Quand, notre ministère réalisera-t-il que pour réussir à surmonter au mieux cette nouvelle vague, l’énergie et les compétences de toutes et tous, enseignants, psy-EN, inspecteurs, directeur d’école, personnels de direction, personnels de vie scolaire, AESH, personnels administratifs, techniques, de service social, de santé est nécessaire.

L’articulation avec les Collectivités territoriales, indispensable en bien des aspects, doit être correctement pensée et organisée, afin de ne pas mettre en difficultés celles et ceux qui dans les écoles et établissements ont la charge de la mise en œuvre des politiques locales en accompagnement de l’action de l’État.

Pour l’Unsa-Éducation, protéger les personnels, est indispensable.

Prendre la mesure d’une deuxième vague de l’épidémie aussi  forte que soudaine, c’est aussi répondre aux craintes des personnels et les protéger efficacement.

Ainsi l’Unsa-Éducation a-t-elle réaffirmé que les personnels vulnérables tels que définis au mois de mai ne devaient pas se rendre dans les écoles, les établissements et les services et être protégés. Notre fédération revendique  la suppression du jour de carence ainsi que la reconnaissance de la COVID 19 comme maladie professionnelle.

Les équipements fournis aux personnels doivent répondre aux critères de protection. C’est pourquoi,  l’Unsa-Éducation a exigé le remplacement des masques DIM et vous a demandé par courrier de vérifier que cela a effectivement été fait dès ce lundi. L’Unsa-Éducation continue de réclamer des équipements spécifiques pour les personnels infirmiers ou médecins dans les établissements et également les AESH, qui accompagnent de plus en plus souvent des élèves non masqués.

Enfin, le recours au télétravail doit être favorisé dès que possible en particulier dans les services académiques, mais pas seulement. Cela doit être appréhendé finement au sein de chaque service, circonscription, et autres établissements.

Bref, rien d‘extravagant dans les revendications de l’Unsa-Éducation en matière de protection des personnels par l’État employeur.

Cependant, l’attitude de notre ministère interroge également dans ce domaine.

Nous ne reviendrons pas sur la polémique autour des masques DIM, dont la nocivité potentielle et l’inefficacité de la filtration ont fait couler beaucoup d’encre, en même temps qu’elles ont angoissé et mis potentiellement en danger les collègues utilisateurs…

Par contre nous avouons ne pas comprendre qu’il ait fallu attendre la FAQ ministérielle de dimanche soir pour officialiser la situation des personnels vulnérables. Comment ne pas y voir une nouvelle preuve du mépris de ce ministre pour ses personnels.

La décision du Conseil d'Etat était pourtant claire, connue et aurait dû permettre d'anticiper la rentrée et de placer ces personnels en ASA ou en télétravail bien en amont.

Au lieu de cela, on est resté sur une attente d'un éventuel texte qui modifierait peut-être les éléments connus à ce jour...  Ajoutons que même dans ce cas, une gestion humaine des ressources humaines appelait à une réponse fondée sur les éléments en vigueur à la date de la demande.

Imaginerait-on en enseignant faire l'impasse sur une partie du programme en invoquant une peut-être future réforme ?

La situation est suffisamment complexe entre contexte terroriste et crise sanitaire majeure, pour qu'on ne rajoute pas du stress par une communication erratique qui évite les voies officielles et une gestion brinquebalante des personnels, à fortiori les plus fragiles.

Pour l’Unsa-Éducation, rassurer les personnels est tout aussi nécessaire.

Pour rassurer, il est nécessaire d’avoir des indicateurs et des informations fiables. C’est pourquoi les indicateurs de suivi des personnels contaminés doivent continuer à être publiés mais être plus fournis et précis afin de mesurer d’éventuels risques dans les écoles et les établissements. Des études scientifiques doivent également être menées comme cela avait été le cas pour Crépy en Valois afin d’améliorer la compréhension.

Enfin pour l’UNSA Éducation il faudra très rapidement anticiper

Anticiper sur les épreuves d’examens qui arrivent, définir des aménagements nécessaires pour les programmes et supprimer la première série d’EC.

De même il est nécessaire d’anticiper la gestion des périodes de stages pour la voie professionnelle et de prendre en compte la situation des apprentis.

Des personnels de l’éducation respectés, reconnus, protégés, accompagnés, informés, c’est le sens de l’action de l’UNSA Éducation et de ses syndicats dans cette période complexe et éprouvante.



Ont siégé à ce CTA pour l'Unsa Education : Jean-Michel Alavoine, Arnauld Meilhan, Sylvie Ganthier, Mickaël Adamkiewicz , Laurence Benoiton, Véronique Braconnier

Point 1 : le protocole sanitaire

Madame La rectrice : contrairement à ce qui a pu être compris, toutes les mesures ne sont pas applicables du jour au lendemain mais dans les jours qui viennent (pour lundi ou mardi prochains). Il y a un principe de réalité et tous les établissements ne sont pas du jour au lendemain capable d’appliquer le protocole. C’est aussi le sens de « dans la mesure du possible Â».

  • Concernant le protocole : pas élaboré dans la précipitation mais depuis l’été dernier ; 3 protocoles avaient été élaborés par une équipe d’experts dont des pédiatres ; la version 3 est celle du déconfinement avec des distanciations physiques et des jauges d’élèves réduits, la version 1 est celle de la rentrée de septembre (uniquement les gestes barrière). La version 2 est la version 1 renforcée, mise en place en ce moment. : masque obligatoire et gestes barrières renforcés. Le non brassage des élèves est le point le plus sensible ; l’objectif est d’éviter que des classes, des groupes ou des niveaux se croisent. Le port du masque a montré son efficacité. La grande difficulté est que l’on préconise que les élèves se déplacent peu et donc que l’on leurs attribue une salle mais cela n’est pas possible dans certains établissements. Certains lycées (de l’Aube pour le moment) ont demandé à titre expérimental une hybridation des enseignements avec du distanciel et du présentiel un jour sur deux ou une semaine sur deux). Les lycées sont en 4.0 et peuvent facilement mettre des cours en visio, par mesure dérogatoire la rectrice a accepté ces demandes pour ces 5 lycées. La continuité pédagogique doit être assurée et le temps à la maison ne doit pas être un temps de désoeuvrement et de loisirs. Cette dérogation est valable pour une session de 15 jours renouvelable. Il y a donc de la souplesse et on adapte le protocole. La grande difficulté reste la cantine, c’est une raison pour laquelle cette hybridation a été acceptée dans ces lycées. La rectrice est consciente de la grande adaptabilité des personnels et de leurs engagements. Les personnels font tout ce qu’ils peuvent pour trouver sur le terrain des solutions réalistes et efficaces.

Madame la rectrice / madame la Secrétaire Générale : Les infirmières et infirmiers scolaires continuent à travailler selon leurs missions habituelles.

L’UNSA demande s’ils peuvent être sollicités pour expliquer dans les écoles où les familles sont récalcitrantes, la nécessité du port du masque dès 6ans.  Réponse : oui cela rentre dans leur mission de prévention

Personnels vulnérables : fournir un certificat médical au chef.fe de service, si le travail à distance n’est pas possible, l’agent est mis en ASA. L’UNSA fait préciser que c’est bien l’ancien texte qui s’applique.

Mme la Secrétaire Générale répond par l’affirmative même s’il y aurait un texte qui modifie la liste des personnels vulnérables mais dans l’attente de ce texte c’est bien le décret du 5 mai qui est en vigueur avec les 11 critères.

Madame la rectrice explique que les personnes vulnérables apportent leurs concours à distance car autant vulnérable au mois de juin qu’en novembre. Il faut permettre à ces personnels de continuer à œuvrer.

Pour les nouvelles personnes qui seraient devenues vulnérables d’ici l’été il faut fournir un certificat médical.

Pour celles qui ont déjà eu un certificat médical de vulnérabilité ils refournissent le même certificat médical au supérieur hiérarchique

L’UNSA souhaite aussi que les assistants .es de service social n’aient pas à se déplacer dans les familles pour des questions de protection.

  • Concernant les réunions des personnels : si possible en distanciel, ou bien si pas possible en présentiel, par contre tout ce qui concerne les réunions avec les parents doivent être différées pour éviter les brassages.  La vie administrative des établissements doit se tenir, si possible en distanciel, sinon en présentiel avec gestes barrières. Pour les CA, réponse attendue du ministère (légitimité des votes en visio)
  • Les sorties scolaires : Les classes peuvent se rendre dans un équipement sportif en dehors de leur établissement, pour les autres sorties, elles doivent être réduites, étant donné que tout est fermé.
  • Les examens : peu d’info pour le moment, ; dans les LP, les stages en milieu professionnel ont été réduits de 22 à 10 semaines sur 3 ans ; la rectrice peut aussi donner des dérogations. Cela pose énormément de problèmes pour les lycées mais ils peuvent proposer des organisations particulières. En fin d’année, il n’y aura aucun blocage si certaines périodes de stage n’ont pas pu être effectuées. Les entreprises en ce moment prennent peu de stagiaires.
  • Les AESH : tout le monde continue à travailler, leurs gestionnaires aussi.

L’UNSA demande ce qu’il en est du télétravail, des attestations et des justificatifs.

Réponse : travail à distance et pas télétravail car pas encore circulaire faite. Il n’y a pas de règle académique. La souplesse est laissée aux services, Dsden. Tout dépend de la fonction du service. Et si la mission est « télétravaillable Â». Il peut y avoir de l’alternance comme c’est le cas au rectorat avec avoir 3 jours en distanciel et 2 en présentiel. Une grande latitude est laissée aux chefs de service. Il n’y aura pas de retard dans les paies, les gestions de l’avancement et des opérations de carrière. La règle essentielle est que les personnels vulnérables sont à distance, puis la seconde règle est de limiter le nombre de personnes dans les bureaux il y a donc limitation de la jauge soit une personne par bureau.

L’attestation dérogatoire est différente du justificatif de déplacement de l’employeur qui est établi par le chef de service. Pour les attestations, soit la carte professionnelle, soit le justificatif de l’employeur.

Concernant les justificatifs de présence dans un service public, si l’agent propose un rendez-vous pour recevoir une personne extérieure (ex : CIO), il doit fournir une trace justificative utilisable en cas de contrôle au public concerné. Il n’y a donc pas de modèle prédéfini. Un simple courriel est possible. L’on ne doit pas alourdir les tâches des agents.

EPS : La publication des fiches repères EPS suscite des questions (2 mètres de distance, faisabilité avec des effectifs importants en lycée, pratique en salle et AS). Une discussion est engagée et la rectrice est ouverte sur la possibilité de faire des aménagements. Elle reste ouverte à des modalités qui prennent sens. Pour le sport scolaire, les élèves qui sont habitués à faire du sport dans ces groupes peuvent continuer. Il faut pouvoir identifier les cas contacts même si les groupes sont différents. Le plan vigipirate n’interdit pas de déplacement vers les structures sportives mais les plans de déplacement doivent être bien identifiés.

Tous les personnels et tous les élèves peuvent être testés et peuvent être prioritaires. Cette mesure va être mise en place dans l’académie.

L’UNSA demande des précisions sur la distribution des masques inclusifs et sur la protection des AESH au contact d’élèves non masqués (fournir des masques de type 2, visières ?). A qui doivent-ils s’adresser ?

Réponse : La distribution des masques inclusifs est en cours, c’est une question de jours maintenant ; Les AESH font remonter par les Pials et au service centralisé inclusif des DSDEN. Des visières dans certains départements ont été achetées. Le rectorat reverra dès demain avec les secrétaires généraux des DSDEN.

Point 2 : l’hommage à Samuel Paty

Madame la rectrice : Pas de traitements dédaigneux des enseignants mais difficultés avec le confinement et de la menace terroriste renforcée. Il a fallu revoir l’organisation et développer cet hommage en aval de la minute de silence, problème aussi d’une rentrée à 10h avec les transports scolaires. Dans certains établissements, les moments d’échange ont été maintenus. La minute a été bien respectée, il y a eu 5 cas dans l’académie qui ont été remontés à la cellule de veille du ministère.

La rectrice a souhaité que le travail du Pôle valeur de la république soit mieux mis en valeur et accessible : la mallette laïcité de notre académie est bien faite et peu utilisée hélas.

L’UNSA demande que cette journée de la laïcité du 9 décembre soit un temps fort, que cela prenne corps. Beaucoup d’enseignants se sentent démunis et la formation à la laïcité doit être possible pas uniquement pour les enseignants d’histoire géographie mais pour tous les personnels.

La semaine de la Liberté de la presse en mars est aussi propice à un travail pédagogique sur la liberté d’expression.

La rectrice rappelle qu’une boite mail académique recense les faits portant atteinte à la laïcité. Elle souhaite que tout personnel confronté à ce genre de problème, même sur des situations « moins graves Â», mais qui témoignent d’un état d’esprit, puisse saisir le sujet sur cette messagerie. Un programme de prévention peut être élaboré. Ce sera mis en ligne sur le site académique


 

 
 
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