Les points communs
Les programmes ont le souci de s’inscrire dans la continuité du collège en reprenant les repères travaillés. Ils tiennent compte de la réduction horaire et sont donc « allégés ». Les compétences à travailler sont bien mises en évidence, pertinentes et variées. Les liens à établir entre histoire-géographie et EMC sont clairs.
On passe d’une structuration en sujets d’études pour lesquels étaient proposées trois situations dont une devait être au moins traitée à une structuration en thèmes, notions et mots-clés, capacités et repères. Chaque thème est accompagné d’un commentaire qui précise les contours du thème. Pour autant, il ne s’agit pas d’abandonner l’entrée par les situations. Au contraire, la volonté est d’ouvrir davantage les possibles en fonction du contexte local.
Les programmes de CAP
Le programme d’histoire est centré sur la France depuis 1789 sous l’angle de l’« affirmation démocratique » et de la « construction européenne ». C’est donc l’histoire des institutions qui domine, une entrée plutôt aride pour les élèves.
En géographie, un premier thème explore les enjeux de « Espaces, transport et mobilités » et le second, celui des « aires urbaines ».
En EMC, le premier objet d’étude se décompose en 2 thèmes, « être citoyen » et « la protection des libertés ». Le second objet d’étude propose un thème sur la liberté et un autre sur la laïcité. Ce programme, très différent de celui d’éducation civique, nécessitera un accompagnement pédagogique, certaines questions « vives » pouvant être difficiles à aborder localement.
Les programmes de seconde professionnelle
Difficile de porter un avis éclairé sur ces programmes sans connaître les thèmes qui seront abordés en première et terminale. C’est une des limites d’un travail mené dans l’urgence.
En histoire, le programme aborde l’« expansion du monde connu » (XVe-XVIIIe) et « l’Amérique et l’Europe en révolution » de 1760 à 1804. Comme en CAP, la dimension histoire sociale est peu présente et l’introduction de la révolution américaine peine à convaincre de son intérêt.
En géographie, on parle de mondialisation au XXIe siècle. Les inégalités de développement qui peuvent être à la source des déplacements de population sont peu évoqués et les enjeux du développement durable ont quasiment disparu !
Quant aux programmes d’EMC, ils reprennent deux thèmes du programme de CAP, la liberté et la laïcité.
En conclusion, ces programmes offrent sans doute davantage de liberté pédagogique aux enseignants mais leurs contenus seront souvent complexes à appréhender par les élèves. Le nombre très important de références et repères à construire se heurtera au temps disponible.