Un constat : les collègues sont au bord de la rupture !
> Selon le niveau de trouble ou de handicap la prise en charge des élèves est plus ou moins difficile et chronophage : certains demandent une adaptation légère qui peut aussi profiter aux autres élèves, d’autres demandent de personnaliser les approches pédagogiques et didactiques,
ce qui demande beaucoup de travail.
> Dans toutes les classes il y a des élèves ayant un Plan d’Accompagnement Personnalisé (PAP) et beaucoup de classes accueillent des élèves ayant un Projet Personnalisé de Scolarisation (PPS).
C’est le nombre de ces élèves qui rend parfois la classe difficile à faire.
> Les élèves ayant un PPS bénéficient d'une aide individuelle (lorsque l'accès aux apprentissages ou le handicap sensori-moteur le nécessite) ou mutualisée dans la très grande majorité des cas. Ces élèves sont alors accompagnés d’un AESH. Cependant les temps d’accompagnement des aides mutualisées tendent à diminuer faute d’AESH en nombre suffisant. Le nombre d’heure est très souvent insuffisant pour une prise en charge satisfaisante de l’élève.
> Certains élèves, dont le trouble ou le handicap est important et difficilement compatible avec une scolarisation collective en milieu ordinaire ne peuvent pas être accueillis et scolarisés dans des établissements ou services médico-sociaux, faute de places disponibles ou parce que les parents refusent cette orientation dans le spécialisé.
> Certains élèves, dont le trouble ou le handicap entraine un comportement très perturbateur, sont très difficiles à gérer par un adulte seul, ou même avec un AESH.
> Les relations sont aussi parfois difficiles avec les parents qui ne comprennent pas toujours les difficultés pour les enseignants de prendre en charge leur enfant.
> Les personnels, particulièrement les enseignants et les AESH, sont parfois dans des situations de souffrance au travail qu’il faut entendre.
> Ils sont insuffisamment (voire pas du tout) formés à la prise en charge des élèves à besoins éducatifs particuliers.
> Le manque prégnant de médecins scolaires, d'infirmières scolaires, n'aide pas à la mise en place d'une école pour tous.
Pour le SE-Unsa, l'objectif n’est pas de peindre un tableau uniquement noir mais bien de pointer du doigts les difficultés actuelles.
Le SE-Unsa est favorable à la scolarisation en milieu ordinaire des élèves en situation de handicap et de nombreuses situations se passent bien, mais nous souhaitons insister sur les situations les plus difficiles, qui ont tendance à augmenter et qui laissent les enseignants sans solutions et dans de grandes difficultés professionnelles, voire de souffrance au travail.
Si les situations sont plus difficiles à gérer dans le 1er degré que dans le
2nd parce qu’il n’y pas les mêmes personnels (infirmiers/médecins/CPE/AED) pour aider à la prise en charge des EBEP, il ne faut pas minimiser minimiser les difficultés de prise en charge dans les collèges et lycées, notamment professionnels, où la concentration de ces élèves est plus importante.
Le SE-Unsa agit en interpellant nos parlementaires locaux
Afin de porter le sujet de l’Ecole pour tous, ses difficultés et les revendications du SE-Unsa, Marion CHEVALIER (SE-Unsa 45), Cyrille PASCALOUX (SE-UNSA ORLEANS-TOURS) et Julien TARDIEU (SE-UNSA 41), ont rencontré :
> MMe Pauline MARTIN, sénatrice du Loiret, membre de la commission de la culture, de l'éducation, de la communication et du sport
> Mme Constance DE PELICHY, députée du Loiret, membre de la commission aménagement des territoires.
> M. Christophe MARION, député du Loir-et-Cher, membre de la commission des affaires culturelles et de l'Education l'Assemblée Nationale
Lors de nos différents entretiens, ces élus se sont montrés intéressés par nos constats, locaux comme nationaux, et par les problématiques rencontrées par nos collègues dans leurs classes.
Recrutement et attractivité du métier d'AESH, rémunération, contrats, pause méridienne, passerelles vers d'autres métiers via des VAE... nous avons pu témoigner sans tabou de ce que nous disent au quotidien les AESH sur leurs désillusion, leurs conditions de travail, mais aussi leur farouche détermination à ne pas baisser les bras malgré tout. Pour les élèves qu'ils et elles accompagnent, parce qu'ils et elles ont choisi ce métier pour le sens qu'il revêt. Oui, nous avons parlé assez longuement des AESH car il semblerait qu'au sein des hautes sphères, la résussite de l'école inclusive ne se fasse que par ces personnels;
Ce n'est pas le cas et nous avons élargi le débat en présentant les revendications du SE-Unsa concernant l'Ecole inclusive :
> Les écoles et établissements scolaires ne peuvent pas répondre seuls à l’ensemble des problématiques de l’École pour tous. Ils peuvent apporter une réponse d’ordre pédagogique et éducative mais pas d’ordre médico-social.
> Certains de ces enfants doivent avoir aussi des soins et un suivi éducatif en complément ou pour faire réussir l’action pédagogique. C’est pourquoi le SE-Unsa revendique la présence de professionnels médico-socio-éducatifs qui puissent appuyer les enseignants en prenant en charge les élèves.
> Des professionnels libéraux peuvent aussi intervenir auprès des élèves à l’école à condition qu’un conventionnement négocié avec l’ensemble de la communauté éducative garantisse la primauté de l’activité et des missions de l’école ou de l’établissement
=> Vous l'aurez compris, ces trois revendications nous ont permis d'aborder la question des déserts médicaux et de la médecine scolaire.
> Il est nécessaire de disposer de temps de concertation suffisants entre les professionnels concernés et avec les familles, en veillant à ce que les informations soient effectivement partagées
> Le SE-Unsa revendique des RASED complets sur tout le territoire pour prendre en charge la grande difficulté scolaire qui ne doit pas être confondue avec les situations de handicap. Par ailleurs, nous revendiquons aussi la création de Rased dans le 2nd degré.
> Le SE-Unsa revendique l’augmentation des capacités d’accueil en interne dans les structures spécialisées d’accueil adaptées aux handicaps des élèves et dans les dispositifs spécialisés intégrés dans les écoles et établissements scolaires.
> Pour assurer la continuité des parcours de formation, il faut poursuivre le développement des Ulis en collège, en lycée général et technologique, et en lycée professionnel.
> Tout dispositif appelé à se substituer aux Pial doit apporter une amélioration de la scolarisation des élèves à besoins éducatifs particuliers, dont ceux en situation de handicap, et améliorer les conditions d’exercice des personnels avec :
> Réduire le nombre d’élève par classe en fonction du nombre d’EBEP accueillis pour une meilleure prise en charge individuelle de chacun, et former massivement les collègues pour une prise en charge efficiente, sans faire peser sur eux le poids de la culpabilité de ne pas savoir faire.
> Le SE-Unsa revendique la création d’Ulis, notamment dans le 2nd degré pour permettre le suivi de scolarisation des élèves après l’école élémentaires.
> Le SE-Unsa exige que les effectifs des Ulis ne dépassent pas 12 élèves en élémentaire et 10 dans le 2d degré.
> Le SE-Unsa revendique l’augmentation du nombre de places et d’enseignants spécialisés au sein des unités d'enseignement des ESMS afin de permettre l’accès à la scolarisation de tous les jeunes pouvant y prétendre au regard de leur PPS.
> Concernant les AESH :