Le ministère a lancé à grands fracas son Choc des savoirs, mais se heurte sans surprise à la difficulté de trouver des enseignants en nombre suffisant pour les dédoublements des groupes en français et en mathématiques. Depuis plusieurs années, les suppressions de postes sont constantes. En 2024, le nombre de postes offerts aux Capes de lettres modernes et lettres classiques a diminué. Dans le même temps, le nombre d’inscrits aux concours est en chute libre, au point que le ministère a de nouveau, cette année, repoussé la date de clôture des inscriptions. Il n’est donc guère étonnant que la rue de Grenelle soit aux abois et cherche des pis-aller.
C’est ainsi que le ministère envisage d’organiser une campagne de recrutement en détachement des professeurs des écoles pour enseigner en collège. Cela revient donc à déshabiller l’enseignement du premier degré pour habiller le second degré. Pire, le ministère souhaite proposer aux professeurs des écoles actuellement en disponibilité de candidater à un détachement en collège, faute d’avoir obtenu leur mutation pour suivre leur conjoint. Il est là particulièrement cynique d’utiliser la situation complexe de collègues, pour tenter de résoudre d’autres difficultés créées par ce même ministère.
Le plan de préparation RH prévoit également de faire appel aux retraités, la solution ultime du ministère quand il n’a plus rien à proposer. Vu la dégradation des conditions de travail, on doute du succès de la manœuvre. Les retraités risquent d’être peu nombreux à se porter volontaires.
Le SE-Unsa réaffirme son opposition au Choc des savoirs et dénonce une politique de la rustine qui consiste à demander aux personnels de faire plus avec moins, pour pallier le manque de préparation du ministère et compenser sa politique budgétaire restrictive.
Paris, le 4 avril 2024
Elisabeth Allain-Moreno
Secrétaire générale du SE-UNSA