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Le discours du Premier ministre sur le traitement de la violence des mineurs renvoie une image insupportable de la jeunesse française. Pour la éniÚme fois, des recettes éculées ayant fait preuve de leur inefficacité et des mesures populistes sortent des tiroirs emplis de naphtaline.
La politique du bĂąton serait-elle lâunique ressort gouvernemental pour faire face Ă un sujet aussi complexe que sĂ©rieux ? Lorsque nos jeunes sâexpriment par la violence, nos premiĂšres questions doivent porter sur les causes. Exercice visiblement impossible pour une majoritĂ© prĂ©sidentielle qui ne sây est jamais intĂ©ressĂ© depuis quâelle nous gouverne.
La sanction, centrale parmi les mesures exprimĂ©es par Gabriel Attal, est vide de sens et dâutilitĂ© lorsquâelle nâest pas conçue comme la fin dâun processus alliant prĂ©vention et accompagnement.
Si lâon sâen tient Ă lâĂducation nationale, la politique menĂ©e ces derniĂšres annĂ©es a vidĂ© les Ă©coles et les Ă©tablissements des personnels qualifiĂ©s pour agir face Ă la violence, aux atteintes Ă la laĂŻcitĂ© et au harcĂšlement.
Une commission Ă©ducative en primaire, dĂ©nuĂ©e de sens et dâintĂ©rĂȘt, relĂšve par ailleurs dâune mission impossible si lâon veut bien, un tant soit peu, regarder la rĂ©alitĂ© des personnels qui y exercent. Quant Ă lâorientation du parcours scolaire, elle doit surtout ĂȘtre accompagnĂ©e et non pĂ©nalisĂ©e pour que chaque jeune trouve son but, son avenir professionnel et sây Ă©panouisse.
Pour le SE-Unsa, les propos du chef du gouvernement sont dangereux car ils renvoient lâimage dâune jeunesse divisĂ©e entre les bons et les mĂ©chants. Câest tout le contraire dâune politique responsable et investissant sur lâavenir, si tant est que le mot « Ă©ducation » ait encore quelque raison dâĂȘtre dans notre pays !
Paris, le 19 avril 2024
Elisabeth Allain-Moreno
Secrétaire générale