Ăvaluations nationales dans le premier degrĂ© : le SE-Unsa interpelle le ministre
Article publié le vendredi 8 septembre 2023.
Cette annĂ©e, aux Ă©valuations nationales de CP et CE1 viennent sâajouter des Ă©valuations de rentrĂ©e en CM1. Le SE-Unsa considĂšre que les finalitĂ©s de ces protocoles chronophages doivent ĂȘtre interrogĂ©es. Nous avons interpelĂ© le ministre afin que le surcroit de travail quâils occasionnent soit reconnu.
Un contenu qui interroge
La conception de ces Ă©valuations nous questionne. Ă la suite des enquĂȘtes effectuĂ©es auprĂšs des enseignant·es les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, nous nous interrogeons rĂ©ellement sur lâadĂ©quation entre les contenus des exercices et les compĂ©tences des Ă©lĂšves.
Des modalités de passation inadaptées
De plus, les temps de passation de certains exercices semblent clairement inadaptĂ©s. Le fait mĂȘme de chronomĂ©trer les sessions crĂ©e une pression qui ne peut quâaccentuer les difficultĂ©s que rencontrent les Ă©lĂšves ce qui pĂ©nalise dâautant plus les plus fragiles. Il est aussi Ă noter que les seuils de rĂ©ussite qui permettent de situer les Ă©lĂšves Ă besoins particuliers, « fragiles » et ceux en rĂ©ussite nâont pas Ă©tĂ© dĂ©finis Ă lâavance pour les Ă©valuations de CM1, ce qui nous laisse craindre une possible manipulation des rĂ©sultats.
Une surcharge de travail qui appelle une compensation
Notre nouveau ministre souhaite que le travail des enseignant·es soit reconnu, il faudrait Ă©galement reconnaĂźtre leur expertise pĂ©dagogique. En imposant ainsi de maniĂšre descendante ces longues sessions dâĂ©valuation dĂ©crochĂ©es des progressions de nos collĂšgues, le ministĂšre crĂ©e une surcharge de travail.
Lâappropriation du protocole, la correction des exercices et la saisie des rĂ©sultats doivent ĂȘtre reconnues par une compensation horaire. Câest avec cet objectif que nous avons Ă©crit au ministre (
lire notre courrier).
Lâavis du SE-Unsa
Pour le SE-Unsa, les enseignant·es ont parfaitement la capacitĂ© de concevoir des Ă©valuations diagnostiques et dâorganiser des modalitĂ©s de passation adaptĂ©es Ă leurs Ă©lĂšves afin de connaĂźtre leurs besoins et de construire des contenus dâenseignement appropriĂ©s. Afin de redonner du sens Ă notre travail, le ministĂšre doit passer de la parole aux actes et redonner aux enseignant·es toute la latitude nĂ©cessaire Ă lâexercice de leur libertĂ© pĂ©dagogique.
Nous regrettons le maintien de ce dispositif qui nâest quâun outil de communication pour la politique gouvernementale et qui ne sert ni la rĂ©ussite des Ă©lĂšves ni la pratique des enseignant·es.