Article publié le samedi 4 février 2023.
Le ministĂšre a enclenchĂ© la deuxiĂšme phase des discussions sur lâattractivitĂ© et sur la rĂ©munĂ©ration. Dâune part, il ne lâa fait que sur la partie « socle* », repoussant Ă plus tard la partie « pacte* ». Dâautre part, il a dĂ©voilĂ© des mesures importantes pour certains mais insuffisantes pour tous ceux qui atteignent leur deuxiĂšme moitiĂ© de carriĂšre. Le SE-Unsa demande au ministĂšre de revoir sa copie et de chiffrer les propositions que le syndicat lui avait dĂ©jĂ faites en novembre.
Mardi 24 janvier, le ministĂšre de lâĂducation nationale a commencĂ© Ă dĂ©voiler ses projets sur la partie « socle ». La premiĂšre rĂ©union sur la partie « pacte », elle, nâest prĂ©vue que pour le 7 fĂ©vrier. Pour le SE-Unsa, en procĂ©dant ainsi, dans le contexte de conflit social sur la rĂ©forme des retraites, le ministĂšre veut retarder la dĂ©couverte des sujets qui fĂącheront encore davantage.
Du choc dâattractivitĂ© au choc de dĂ©ception
Sur la partie « socle », avec 1,9 milliard dâeuros en annĂ©e pleine, lâenveloppe budgĂ©taire est certes consĂ©quente mais elle ne permet pas lâaugmentation inconditionnelle de 10 % promise par le prĂ©sident dans lâentre-deux tours des Ă©lections prĂ©sidentielles.
Ainsi, les propositions avancées par le ministÚre partagent les personnels enseignants, CPE et psychologues en trois catégories :
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celles et ceux dont lâaugmentation inconditionnelle atteint voire dĂ©passe dans certains cas les 10 % annoncĂ©es ;
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celles et ceux dont lâaugmentation de salaire nâatteint pas lâobjectif mais dont les augmentations de rĂ©munĂ©ration permettent de compenser lâinflation cumulĂ©e depuis trois ans ;
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et celles et ceux, trop nombreux, dont les augmentations de rĂ©munĂ©ration nâatteindront ni les 10 % inconditionnels ni ne combleront la perte de pouvoir dâachat.
Les enseignants, CPE et PSYEN qui sont dans leur deuxiÚme moitié de carriÚre seront à juste titre déçus en prenant connaissance de ces propositions.
Les mesures envisagées
Pour le ministĂšre, la hausse des rĂ©munĂ©rations se traduira essentiellement par une hausse de la prime dâattractivitĂ©. Il privilĂ©gie donc le systĂšme indemnitaire plutĂŽt quâune revalorisation du point dâindice assortie dâune reconstruction des grilles.
De plus, lâamplification importante de la prime dâattractivitĂ© ("prime Grenelle stage") sur les premiers Ă©chelons de la classe normale oublie toutes celles et ceux qui ont dĂ©jĂ une quinzaine dâannĂ©e dâanciennetĂ©. MĂȘme si la rue de Grenelle prĂ©voit enfin les nĂ©cessaires mesures dâamĂ©lioration dâaccĂšs Ă la hors-classe et Ă la classe exceptionnelle, pour le SE-Unsa, lâĂ©volution de carriĂšre ne doit pas servir Ă compenser les pertes de pouvoir dâachat sous le coup de lâinflation.
Dans le dĂ©tail des mesures envisagĂ©es par le ministĂšre, le SE-Unsa a Ă©tĂ© entendu sur une partie de ses revendications comme lâintĂ©gration des stagiaires dans les bĂ©nĂ©ficiaires de la prime dâattractivitĂ© et une meilleure reconnaissance des expĂ©riences antĂ©rieures pour les laurĂ©ats de concours qui ont dĂ©jĂ une carriĂšre professionnelle Ă leur actif.
En revanche, le SE-Unsa continue dâexiger que la prime dâattractivitĂ© soit identique pour tous les stagiaires, quâils enseignent Ă temps plein ou quâils soient Ă mi-temps en formation initiale.
Lâavis du SE-Unsa
Pour le SE-Unsa, lâurgence est bien celle dâune revalorisation pour tous par une revalorisation du point dâindice et des mesures de correction des injustices et Ă©carts de rĂ©munĂ©ration persistants dans notre ministĂšre :
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entre le premier et le second degré ;
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entre les femmes et les hommes ;
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entre les métiers représentant un nombre de personnels important comme les enseignants en classe et des fonctions ou corps qui passent trop souvent en dessous des radars comme les enseignants spécialisés, les professeurs documentalistes, les CPE ou les PsyEN par exemple.
Le SE-Unsa demande au ministĂšre de dĂ©voiler au plus vite ses intentions sur la partie « pacte ». Pour le SE-Unsa, lâenveloppe budgĂ©taire dĂ©diĂ©e ne doit pas ĂȘtre conditionnĂ©e Ă des missions supplĂ©mentaires mais reconnaĂźtre le mĂ©tier tel quâil sâest dĂ©jĂ intensifiĂ© et complexifiĂ© avec lâinclusion, lâaccompagnement individualisĂ© et lâaccompagnement Ă lâorientation notamment.
Pour le SE-Unsa, il y a urgence Ă reconnaĂźtre le mĂ©tier tel quâil sâexerce aujourdâhui sans lui ajouter de nouvelles charges. Câest Ă cette condition que le mĂ©tier peut redevenir attractif et mieux vĂ©cu.
* Le ministÚre prévoit 2 volets de la discussion :
> une partie « socle » visant Ă atteindre les 10 % dâaugmentation
> une partie « pacte » visant à reconnaßtre des missions déjà existantes ou nouvelles
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