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SE-UNSA 42


 Par SE-UNSA 42
 Le  vendredi 5 mars 2021

CHSCT exceptionnel du 5 mars 2021

 

Ce vendredi 5 mars se tenait le sixième CHSCT exceptionnel relatif à la crise sanitaire dans notre département. Nos discussions ont essentiellement tourné autour de la mise en place des tests salivaires dans les écoles du département. 

 

Modification du protocole sanitaire :

Depuis la rentrée des congés d’hiver, les protocoles sanitaires ont évolué. 

Désormais, nous pouvons être testés positifs à différents variants du covid. Afin de s’y repérer, une terminologie précise a été mise en place par la Haute Autorité de Santé :

V0 : Covid-19 présent sur le territoire depuis plus d’un an

V1 ou UK : variant britannique

V2/V3 : variant sud africain ou brésilien. 

 

Lors d’un test RT-PCR positif, le prélèvement est envoyé dans un laboratoire qui réalise un « criblage ». C’est cette manipulation qui permettra de déterminer la présence d’un variant ou non. 

 

Pour un test positif à n’importe quelle forme du Covid, la période d’isolement est désormais de 10 jours plein. Cela signifie un retour en classe le 11ème jour si absence de fièvre. 

 

Pour un test positif au V2 ou V3, toutes les personnes de la classe (élèves et personnels) sont considérées comme cas contacts à risque et donc placées en isolement. Un test sera réalisé au bout de 7 jours plus tard.  

Cas particulier de la maternelle où les enfants ne se font pas systématiquement tester. Dans tous les cas, la période d’isolement sera de 10 jours avec un retour en classe possible le 11ème jour si absence de fièvre. 

Pour les enfants de plus de 6 ans, le test négatif est obligatoire pour un retour en classe. Si les parents refusent de faire tester leur enfant, la période d’éviction monte à 14 jours. 

 

Une problématique forte est identifiée si le cas positif est à l’intérieur du foyer de l’enfant. 

La période d’isolement est de 17 jours à partir du dernier testé positif dans le foyer (exemple : il est possible que la mère soit testée positive en premier lieu, puis 3 jours plus tard le frère de l’enfant, dans ce cas, le décompte des 17 jours repart à 0). 

Si l’enfant se fait tester et que le résultat est positif, sa période d’éviction de l’école est de 10 jours à compter du jour du test. 

 

Si un parent vous signale que lui ou un membre du foyer de l’élève a été testé positif au V2 ou V3, prévenir immédiatement l’IA. La classe de l’enfant sera fermée et toutes les personnes intervenant dans la classe seront considérées comme cas contacts à risque. 

Le but de cette démarche est de freiner au mieux la propagation des variants sud africains et brésiliens sur notre territoire. 

 

Cas provoquant une fermeture de classe :

  • Un élève est testé positif en école maternelle. 
  • Un élève est testé positif à un V2 ou V3 en école élémentaire ou dans le second degré. 
  • Si cluster dans la classe : en moins d’une semaine 3 personnes issues de différentes fratries sont testées positives. 
  • Un parent ou un membre du foyer de l’enfant annonce qu’il est positif au V2 ou V3. 

 

Tests salivaires :

Suite aux multiples interventions de l’Unsa Education tant localement qu’auprès du cabinet du ministre, les enseignants n’auront pas à faire passer les tests aux élèves. Nous nous contenterons d’accompagner nos élèves dans ce dispositif. 

 

L’IA est en train de finaliser une convention avec la faculté de médecine et les écoles d'infirmier.es du département pour que des étudiants viennent superviser les tests dans nos établissements. 

 

Le coût de ce test pour les familles est nul. 

En revanche, les enseignants peuvent aussi faire le choix de se faire tester par prélèvement salivaire. Dans ce cas précis, c’est le régime général de la sécurité sociale qui fait autorité. Une retenue d’un euro aura alors lieu sur le prochain remboursement d’un frais médical pour rembourser le test. 

 

Tests réalisés au sein de l’école :

Un ciblage des écoles du département est organisé. Seront choisies en priorité les écoles :

  • au sein des grandes agglomérations du département, 
  • avec des résultats positifs exponentiels. 

 

2 lycées (François Mauriac à Andrézieux et Albert Thomas à Roanne) et 4 écoles du département sont également choisis pour constituer ce que l’administration appelle un « panel ». 

Ces établissements verront les tests se renouveler périodiquement (tous les 15 jours environ). 

 

L’IA rappelle que si les équipes des écoles s’opposent à la mise en place des tests dans leur établissement, il n’y aura pas de forcing qui sera fait de la part de l’administration. 

L’Unsa Education intervient pour préciser à l’IA que les informations qui arrivent dans les écoles ne semblent pas nous laisser le choix dans la possibilité d’accueillir ou non les campagnes de tests. 

L’IA admet la brutalité de la communication et va réfléchir à une information plus claire auprès des équipes. 

L’Unsa Education alerte aussi sur la surcharge que représente la mise en place des tests pour les directrices et directeurs d’école. 

L’IA reconnait qu’il est nécessaire de donner plus de temps aux équipes pour mettre en place plus sereinement les tests. La tension devrait se relâcher dans les semaines à venir avec une communication plus en amont. 

 

Suite à ces premiers échanges, les représentants du personnels posent 2 avis :

 

Avis 1 : La mise en oeuvre des tests salivaires dans les écoles demande une préparation administrative en amont conséquente. Il s’agit pour le directeur ou la directrice et son équipe de : prendre connaissance des divers documents, les transmettre aux familles, récolter les documents, assurer les compléments si besoin, répondre aux questions des parents, organiser l’espace, mettre en place les plannings de passage. Tout cela, noyé au milieu des multiples missions du quotidien, demande du temps, beaucoup de temps. Les représentants du personnels au CHSCT-D demandent que les écoles soient averties de la tenue du test au minimum 8 jours avant. 

 

Avis 2 : Nous le constatons tous depuis maintenant un an avec certitude : la charge de travail des directeurs d’école est démesurée. Amplifiée par la gestion de la crise sanitaire, beaucoup d’entre eux sont surmenés. Dans notre département, un grand nombre de directeurs n’ont pas de décharge hebdomadaire. 

Face à la charge administrative que représentent l’organisation et la mise en place des tests salivaires, que ce soit par un prélèvement à l’école ou à la maison, les représentants du personnels demandent à ce qu’une aide humaine administrative soit présente au moins une journée avant la journée de test pour épauler le directeur dans la tâche administrative relative au bon déroulé des prélèvements. 

 

L’Unsa Education, comme tous les représentants du personnels, vote en faveur de ces avis. L’objectif est aussi de faire comprendre à l’IA que la charge de la crise sanitaire ne peut pas reposer que sur les épaules des directeurs et des équipes dans les écoles. 

L’IA propose qu’une décharge d’une demie-journée soit offerte aux directeurs qui reçoivent les tests sous réserve de remplaçants disponibles. 

L’Unsa Education réagit en remarquant que nous en revenons constamment au même problème : l’administration n’a pas les moyens d’assumer ses ambitions. 

 

Les représentants du personnels posent ensuite 3 nouveaux avis :

Avis 3 : Les premières expérimentations ont montré que, parmi les différentes modalités testées, le fonctionnement avec un prélèvement « collectif » était le plus efficient. Or dans la FAQ, qui a vocation à être présentée aux équipes des écoles, il est noté que « A défaut, un espace spécifique est aménagé dans la classe ». Cela n’est pas envisageable dans le sens où l’organisation pour la personne qui supervise n’est pas possible. Les représentants du personnel au CHSCT-D demandent que cette phrase soit supprimée dans la FAQ et que par conséquence, les tests ne puissent se tenir que dans un espace dédié. 

 

Avis 4 : La FAQ stipule qu’ « une telle organisation permet d’estimer le temps de collecte de tous les prélèvements pour une classe à environ 15 minutes ». Cela est trop peu. Les expérimentations montrent que plus de temps est nécessaire. Ce temps comprend l’installation des enfants, la distribution des pots, la passation de consignes, le prélèvement, la vérification, la récolte des pots, la sortie de la salle et la préparation, pour le superviseur, du matériel pour le groupe suivant. Tout cela rentre, si tout se passe parfaitement bien, dans un temps de 20 minutes. En incluant un temps, même court, de pause pour le superviseur, les représentants du personnel au CHSCT-D demandent que le temps de passage par groupe soit de 25 minutes minimum. 

 

Avis 5 : En fonction des décisions qui appartiennent aux familles tous les enfants ne sont pas testés. Cela pose la question de la responsabilité de l’enseignant.e qui ne peut se dédoubler. La FAQ précise que les enseignant.es « peuvent » être présent.es au moment du test. Cela apporte un début de réponse mais ne répond pas à toutes les situations. Les collègues doivent pouvoir trouver des réponses à toutes leurs questions, et le cas échéant, se tourner vers un interlocuteur. Cela concernera les classes en tension pour lesquelles les enseignant.es ne peuvent pas s’éloigner du groupe. Les représentants du personnel au CHSCT-D demandent que soit intégré à la FAQ un paragraphe sur les différentes organisations qu’il est possible de retenir au sein de la classe, le jour du test. Ce paragraphe proposera aux enseignant.es la possibilité de solliciter une aide (humaine ou logistique) auprès de la circonscription. 

 

Suite à ces 3 avis, l’administration entend nos revendications et propose des aménagements :

  • La présence d’un espace dédié dans la classe a été l’option choisie par certaines équipes lors des phases de test. Cette possibilité ne sera pas retirée de la FAQ mais apparaitra comme une option parmi d’autres. 
  • Face à la variation du temps nécessaire pour la réalisation du test, le temps dédié sur la FAQ passera de 15 minutes strictes à une fourchette de 15/25 minutes pour guider au mieux les équipes. 
  • Les équipes qui se retrouvent sans la possibilité d’avoir recours à une aide humaine pour surveiller les élèves qui ne se font pas tester (pas d’ATSEM ou d’AESH), pourront solliciter leur circonscription pour obtenir du renfort. 

Après ces propositions que nous actons positivement, nous retirons nos avis. 

 

Tests réalisés à la maison :

C’est un dispositif parallèle qui se mettra en place dans certains secteurs du département. Pour des raisons légitimes de barrière de la langue notamment, les secteurs les plus précaires du territoire n’auront pas accès à ces dispositifs. 

 

L’Unsa Education interroge l’IA sur la fiabilité des tests qui seront réalisés sans la présence d’un superviseur. 

L’IA nous répond qu’elle a déjà posé cette question aux laboratoires qui affirment que c’est une modalité qu’ils utilisent déjà depuis longtemps et qu’il n’y a pas de doute à avoir sur la fiabilité du test.