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SE-UNSA 40


 Par SE-UNSA 040
 Le  mardi 14 octobre 2014

Espé : Le SE-Unsa intervient directement auprès de la ministre et du comité de suivi de la réforme de la formation

 

Depuis la rentrée, la réforme de la formation est confrontée à sa mise en œuvre concrète avec la première année de formation en alternance. Jeudi 8 octobre, lors du comité de suivi de la réforme d’une part, de sa rencontre avec la ministre le même jour d’autre part, le SE-Unsa a listé les problèmes, demandé  de réguler et dépasser les difficultés au plus vite. L’enjeu est de taille. Il s’agit ni plus ni moins que de réussir à installer en France une formation pour les enseignants et CPE de hauts niveaux universitaire et professionnel  permettant l’acquisition de compétences professionnelles expertes. 

 

Le SE-Unsa a relevé notamment les problématiques suivantes :

  • Les stagiaires sont sous pression. Si la préoccupation principale de l’institution est l’acquisition de compétences professionnelles, celle des stagiaires est la titularisation. Les deux sont évidemment intimement liées mais il semblerait qu’on s’appuie davantage sur les craintes des stagiaires que sur leur adhésion pour justifier les modalités de formation et de validation. Pour le SE-Unsa, il faut renverser le prisme. La formation se doit d’être bienveillante pour les futurs professeurs et CPE à l’instar de qui est exigé d’eux pour leurs élèves. Les Espé et les académies doivent montrer qu’elles s’adressent à des professionnels responsables et acteurs de leur propre formation.
  • La communication en direction des stagiaires sur l’organisation de leur année, les modalités de suivi, d’évaluation et de titularisations est très insuffisante.
  • La formation peine à être « intégrative » avec deux volets - responsabilité en école ou en établissement et formation à l’Espé - au service l’un de l’autre et non pas juxtaposés.
  • Il y a un problème de « phasage » des enseignements. La première préoccupation des stagiaires en ce début d’année est bien leur situation professionnelle. On constate que les enseignements délivrés l’Espé sont trop souvent décalés des préoccupations immédiates à ce moment-là de l’année alors que leur pertinence serait plus grande dans quelques semaines. La programmation des enseignements sur l’année est un axe à retravailler.
  • La place des formateurs de terrain : dans de trop nombreuses Espé, les formateurs de terrain ne sont pas intégrés aux équipes pluri-catégorielles.
  • Le mémoire qui devrait être l’outil de construction des compétences professionnelles faisant le lien entre les deux volets de la formation est avant tout un sujet d’inquiétude. Son cahier des charges, ses modalités d’accompagnement sont très souvent inconnues.
  • La formation adaptée pour les stagiaires déjà titulaires d’un master ou qui en sont dispensés suscite de nombreuses crispations voire conflits. Les décisions individuelles des commissions académiques ne sont pas toujours portées à la connaissance des stagiaires. Par ailleurs, trop souvent, les parcours antérieurs dans les anciens masters enseignement ne sont pas du tout reconnus donnant le sentiment de nier tout le travail déjà fourni et les compétences déjà acquises.
  •  L’annonce de formations à l’Espé durant les congés scolaires est mal vécue. Les stagiaires ont besoin de cette période pour structurer et avancer le travail engagé depuis la rentrée à un rythme souvent difficilement tenable. Les Espé doivent montrer que ces temps durant les congés répondront à cette préoccupation et non pas venir encore hypothéquer un temps personnel absolument nécessaire.
  • Le tutorat dans le premier degré suscite une inquiétude particulière. Alors que les maîtres formateurs constituent depuis longtemps la ressource compétente et engagée, le tutorat semble très distant dans de nombreux départements.

Les analyses du SE-Unsa sont corroborées par les constats du rapport de l’inspection générale remis à la ministre le 7 octobre.

La ministre comme le président du comité de suivi disent vouloir réguler ces difficultés au plus vite. Le SE-Unsa interviendra à nouveau très vite si la situation n’évolue pas.