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SE-UNSA 40


 Par SE-UNSA 040
 Le  lundi 25 mai 2020

Examens : des adaptations de bon sens pour la voie pro

 
Dans le cadre de la crise sanitaire, les modalités de délivrance des diplômes ont été modifiées. Les textes relatifs aux examens de la voie professionnelle ont été présentés lors du Conseil supérieur de l’Éducation du lundi 18 mai. Quels aménagements seront appliqués en voie pro ?
 
 
Entre Contrôle en cours de formation et Contrôle continu
 
Comme annoncé, les épreuves ponctuelles de juin sont supprimées. À la place, les épreuves sont remplacées par les notes de contrôle continu lors de l’année d’examen. Les modalités sont proches de celles retenues pour le bac général et technologique
À ce titre, les épreuves facultatives, relevant d’un contrôle ponctuel, sont supprimées. Concernant l’EPS, la note attribuée à l’élève sera fonction du nombre de CCF qu’il aura pu passer. Il s’agit là des mêmes dispositions que pour les élèves du lycée GT. Plus d’informations dans notre article spécifique EPS.
Ce principe du contrôle continu est appliqué aux épreuves d’enseignement général comme aux épreuves d’enseignement professionnel s’il n’y a pas eu de notes de Contrôle en cours de formation.
 
Quelques dispositions particulières sont à noter.
Les candidats qui ne disposent pas d’un livret scolaire, d’un livret de formation ou d’un dossier de contrôle continu passeront les épreuves de remplacement lors de la session de septembre.
Quand les CCF ont pu être passés, ils seront conservés et il n’y aura pas de recours au contrôle continu. À titre exceptionnel, si l’ensemble des situations de CCF n’a pas été organisé et que la note « ne reflète pas le niveau réel » du candidat, le contrôle continu pourra être prise en compte en complément.
Bien entendu, s’il n’y a aucune note de CCF, c’est le contrôle continu qui sera pris en compte.
Pour les candidats du privé hors contrat, des CFA et organismes non habilités, seul le contrôle continu est pris en compte.
 
 
La réduction des périodes de formation en milieu professionnel (PFMP)
 
La durée réglementaire des périodes de formation en milieu professionnel prise en compte pour la délivrance de l’examen est réduite selon les modalités suivantes :
  • Bac Pro 3 ans  : 10 semaines ; Bac pro 1 an  : 5 semaines.
  • CAP : 5 semaines ; CAP en 1 an  : 3 semaines
  • Mention Complémentaire : entre 6 et 8 semaines selon la spécialité (la moitié de la durée obligatoire fixée par l’arrêté de spécialité)
  • Brevet des Métiers d’Art : entre 6 et 8 semaines selon la spécialité (la moitié de la durée obligatoire fixée par l’arrêté de spécialité) BMA 1 an : 4 semaines
Pour les apprentis qui n’ont pas la durée de formation prévue en CFA, ces centres doivent adresser "une demande de dérogation".
 
 
 
Les jurys d’examen
 
Aucune modification n’est à prévoir a priori sur la composition du jury. Toutefois, s’il ne peut être présent, le professionnel membre du jury pourra être remplacé par un inspecteur.
 
Le jury est compétent pour l’ensemble de l’académie et par spécialité de diplôme avec la possibilité de se réunir en jury inter-académique. Il peut néanmoins organiser ses travaux en « sous-jury » selon le nombre de candidats. Dans cette hypothèse, au moins un représentant de chaque sous-jury participe à la délibération finale.
 
Pour éclairer ses délibérations, le jury dispose :
  • des "livrets scolaires ou livrets de formation ou dossiers de contrôle continu" ainsi que du "relevé d’assiduité des candidats",
  • des informations administratives disponibles sur l’établissement d’origine du candidat, notamment les taux de réussite et les mentions attribuées lors des trois dernières sessions, par spécialité de diplôme,
  • d’une "fiche-établissement » dans laquelle on retrouve des éléments tels que les plateaux techniques utilisés ou la progression annuelle des enseignements pour les établissements qui échappent au contrôle de l’Éducation nationale. Les EPLE ne sont pas concernés.
Au-delà des notes et des appréciations, le livret mentionne les évaluations des PFMP avec une note mixte reposant sur " l’appréciation de ces périodes réalisées » et des « évaluations correspondant aux enseignements professionnels pratiques ».
Le jury peut également valoriser l’engagement du candidat « au cours des PFMP, ses progrès ou son assiduité".
 
Enfin, les modalités de rattrapage de l’oral de contrôle ne changent pas si ce n’est que, sur décision exceptionnelle du jury, les élèves qui échouent pourront passer la session de septembre.
Un document émanant du chef d’établissement permettra de rappeler aux examinateurs ce qui a été traité pendant l’année. Ainsi les candidats ne seraient pas mis en difficulté par des points du programme qu’ils n’auraient pas vu.
 
 
 
L’adaptation des certifications et habilitations annexes aux diplômes professionnels
 
Avec la crise sanitaire, la question des habilitations est particulièrement délicate. Il est en effet impossible dans le contexte actuel et au regard du protocole sanitaire de poursuivre la formation et de valider la pratique professionnelle.
Plusieurs cas de figure sont à envisager.
 
  • Pour les diplômes avec épreuve obligatoire pratique de conduite routière menant à la délivrance du permis de conduire et bac pro « Transport fluvial »
Cela concerne les CAP et Bac pro Conducteur, le CAP Déménageur sur véhicule utilitaire léger, le CAP Opérateur/Opératrice de service-Relation client et livraison.
Si les conditions sanitaires sont réunies, une formation et une épreuve pratique devront être mises en place, en CCF ou en ponctuel si possible avant le 4 juillet ou au plus tard avant le 30 septembre 2020.
Dans ce dernier cas, les candidats conserveront leur statut jusqu’à la passation de cette épreuve.
Une fois l’épreuve pratique passée, le diplôme sera délivré après délibération du jury.
  • Pour les diplômes qui incluent des attestations CACES, des attestations ou certificats liés à la sécurité, (comme le certificat de sauveteur secouriste du travail (SST))
Pour ces diplômes, les formations correspondantes également, si possible, être mises en œuvre avant le 4 juillet. Si la formation ne peut pas être assurée et qu’elle est liée à une situation d’évaluation
certificative pratique ne pouvant pas être mise en œuvre non plus, les points de la situation d’évaluation seront neutraliser. Les attestations dans ce cas ne pourront pas être obtenues ; les diplômes, en revanche, pourront être délivrés.
 
  • Pour les diplômes dont les cursus incluent des formations obligatoires et attestations de formation non exigées pour l’examen (comme les habilitations électriques).
Les formations qui n’auraient pas encore été réalisées doivent, si possible, être mises en œuvre, en sécurité, avant le 4 juillet et au plus tard au 30 septembre.
 
 
L’avis du SE-Unsa :
 
Pour le SE-Unsa, la voie professionnelle doit bénéficier du même traitement que la voie GT, en tenant compte des spécificités.
Il était difficile d’envisager une configuration très différente. Qu’il s’agisse de l’articulation CCF/contrôle continu ou de la réduction du nombre de semaines de PFMP obligatoires pour l’obtention du diplôme, ces aménagements semblent donc raisonnables.
 
Toutefois, l’aspect subjectif de la notion de « niveau réel de l’élève » peut paraître flou et poser question aux enseignants. De même, la mesure de prise en compte de l’assiduité notamment en cas de réouverture des établissements mériterait une clarification. Elle ne sera de toute façon que qualitative.
 
De plus, des détails pratiques sur le fonctionnement du jury reste à déterminer.
La note de service qui suivra devrait préciser tous ces éléments et notamment les conditions sanitaires pour la bonne tenue des jurys.
 
Le SE-Unsa demande la préparation d’une solution alternative et la mobilisation de ressources supplémentaires concernant la validation de certaines certifications et habilitations. En effet, malgré la prolongation jusqu’au 30 septembre du délai de passation des épreuves pratiques, la situation sanitaire demeure incertaine et pourrait compromettre l’organisation des épreuves. L’enjeu est de taille pour certains diplômes comme la conduite routière. Cela risque de mettre en difficulté de nombreux jeunes qui envisageaient une entrée dans la vie active dès cet été.
 
Par ailleurs, le SE-Unsa souhaite que d’autres structures comme les GRETA qui ont déjà repris leur activité, viennent en appui des établissements pour accélérer les procédures de validation des habilitations.