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Budget 2025 pour l’École : suppressions en masse, aucune perspective salariale !
Article publié le vendredi 11 octobre 2024.
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Dans son discours de politique gĂ©nĂ©rale, Michel Barnier n’avait convaincu personne en annonçant que l’École resterait une prioritĂ©. Les mesures d’économie dans le budget 2025 confirment une relĂ©gation de l’École encore plus loin dans la liste des prioritĂ©s du gouvernement et de ses soutiens Ă  l’AssemblĂ©e. Le SE-Unsa dĂ©nonce une fois de plus le sacrifice de l’École publique !

Le projet de Budget 2025 a été rendu public hier dans la soirée. Même si en valeur nominale le projet de budget est en augmentation (+132 M), il est cependant le budget le plus régressif depuis la période Sarkozy. Les suppressions de postes annoncées et l’absence de mesures salariales pour 2025 prouvent que l’Ecole n’est pas la priorité de ce gouvernement. Le fait que l’Education nationale assume presque seule l’ensemble des mesures de suppression d’emplois dans la fonction publique indique clairement l’absence totale de poids politique de la ministre de l’Éducation nationale.

D’une part, la suppression de 4000 postes d’enseignants va venir aggraver le manque déjà profond de personnels. Classes davantage surchargées, remplacements encore moins assurés, accueil toujours plus indécent des élèves à besoins éducatifs particuliers…soit un nouveau seuil franchi de détérioration des conditions d’apprentissage des élèves et d’exercice des personnels.

  • 3 155 ETP sont supprimĂ©s dans le premier degrĂ© public (intĂ©grant la crĂ©ation de 50 ETP dans les quartiers prioritaires politique de la ville pour l’accueil des TPS),
  • 181 ETP sont supprimĂ©s dans le second degrĂ© public,

660 ETP sont supprimĂ©s dans le premier degrĂ© privĂ© sous contrat,

  • 40 ETP sont supprimĂ©s dans le second degrĂ© privĂ© sous contrat

Comme chaque annĂ©e l’enseignement privĂ© est une nouvelle fois moins impactĂ© que le public concernant les mesures de fermetures (cf. CommuniquĂ© de presse : Dotation des moyens dans le second degrĂ© : le privĂ© encore et toujours favorisĂ© )

Dans ces circonstances et sans surprise, le gouvernement s’appuie sur la baisse démographique pour justifier les suppressions de postes. Le taux de reprise démographique est de l’ordre de 70%. Cette pratique budgétaire se fait sans lien avec les réalités des besoins du monde éducatif (zones rurales, taille des établissements, …)

Une prĂ©sentation malhonnĂŞte des chiffres. PlutĂ´t que d’expliquer les raisons des suppressions de postes, sur le budget 2025, le gouvernement fait rĂ©fĂ©rence aux crĂ©ations de postes des annĂ©es antĂ©rieures. Seuls les 2300 ETP dĂ©diĂ©s au groupes de besoins sont maintenus alors que l’ensemble de la communautĂ© Ă©ducative y est opposĂ©. 

D’autre part, le verrouillage des enveloppes impactĂ©es en dit long sur le dialogue social mort-nĂ© quant aux choix de financement Ă  effectuer. De l’argent Ă  la rescousse du tant dĂ©criĂ© plan Choc des savoirs, rien en revanche pour les besoins rĂ©els des Ă©lèves ni pour la revalorisation salariale urgente mais sans perspectives depuis deux ans. Une fois de plus, zĂ©ro effort Ă  noter cĂ´tĂ© enseignement privĂ© !

École inclusive : approche cosmĂ©tique

+ 2 000 postes d’AESH

+ 180 ETP pour les dispositifs ULIS Ă  la rentrĂ©e 2025 contre 300 chaque annĂ©e prĂ©cĂ©demment. 

Ce ralentissement intervient alors que le nombre de places manquantes en ULIS et en établissements médico-sociaux conduisent à ce que 24 000 élèves sont privés de solutions d’accueil adaptées.

+115 ETP pour l’inclusion des élèves atteints de troubles du neurodéveloppement (autisme, troubles de l’attention, Dys-, …). Il n’est pas précisé s’ils sont inclus dans les +180 ULIS.

+100 postes pour les PAS pour 4 nouveaux départements.

Revalorisations salariales : nĂ©ant

La seule mesure communiquée par le ministère dans son dossier de presse est l’augmentation du taux de promotion à la hors classe (22 à 23%). Cette mesure avait déjà été actée dans un décret il y a deux ans.

Pour cette année comme pour l’an passé aucune mesure de revalorisation n’est envisagée. Cela signifie qu’aucune amélioration de salaire n’est prévue pour les personnels avant septembre 2026.

Quand on connait le déficit d’attractivité et le décrochage salarial des personnels de l’éducation par rapport aux autres corps de la fonction publique et par rapport aux salaires du privé, le gouvernement crée les conditions favorables pour accroitre la désaffection de nos métiers.

Alors que les salaires enseignants ont progressĂ© en moyenne de 4% dans les pays de l’OCDE, ils stagnent voire rĂ©gressent en France.  En revanche, le temps de travail des enseignants en France lui continue Ă  augmenter et est l’un des plus importants.

Pacte : continuer Ă  agiter les chiffons rouges

Seule enveloppe budgĂ©taire que le ministère rĂ©ussit Ă  abonder : les dotations pacte RCD+ 98 millions d’euros.

La seule perspective dessinée par le gouvernement pour améliorer les rémunérations est de travailler plus et de faire des heures pacte RCD. Cela signifie concrètement que la plupart des projets sur lesquels s’étaient engagés les collègues du second degré ne verront pas le jour ou bien les collègues les réaliseront bénévolement.

Le ministère se fĂ©licite d’avoir triplĂ© un taux d’efficacitĂ© du remplacement de courte durĂ©e (de 5% il est passĂ© Ă  15%), des chiffres que le ministère refuse toujours de publier. 

Ce n’est définitivement pas avec de tels choix inadaptés et de telles méthodes malhonnêtes que les élèves vont avoir confiance en leur avenir et que les personnels vont entrer ou rester dans le métier.

En quelques mots : une machiavĂ©lique orchestration de destruction du service public d’éducation dĂ©butĂ©e depuis 2017 qui atteint son paroxysme.

Le SE-Unsa exige du gouvernement de faire preuve d’un peu de respect et de responsabilitĂ© pour le pays en renonçant aux suppressions de postes annoncĂ©es. Le meilleur moyen pour "prĂ©venir une crise dont les premières victimes seraient les plus faibles", c’est de donner les moyens Ă  l’École publique !

 

 
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