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SE-UNSA 34


 Par SE-UNSA 34
 Le  mardi 3 novembre 2020

Quand s’indigner ne suffit plus....

 

La dichotomie entre les chiffres avancés par le Ministre sur la faiblesse des contaminations en milieu scolaire et l’annonce de la généralisation du port du masque chez les enfants de 6 à 10 ans participe de l’incompréhension générale, des enseignants, des parents et de tous les acteurs du monde éducatif.

Une fois encore, le manque d’information et d’explication entretient l’inquiétude et les doutes sur le bien fondé des mesures prises, générant de fait un travail considérable pour les acteurs de terrain pour répondre à la grogne et au mécontentement de certaines familles.

« Je refuse que mon enfant fasse sport dans ces conditions ! »
« Avec tout ce que l’on dit à la télé, je préfère le garder chez moi »
« Je préfère ne pas le mettre à l’école, mais merci de m’envoyer par mail le travail à faire »…

Comme si la poussée de l’épidémie ne suffisait pas, le Ministère semble jouer les saboteurs, en complexifiant le quotidien et, par ses contre-ordres incessants, en mettant en difficulté les équipes : Attestation à générer pour tous les parents d’une école (et parfois la famille !), dispositions floues (EPS, port du masque, sorties, formation)…

Les précisions arrivent au compte-goutte et bien souvent grâce à la seule bonne volonté des acteurs de terrain (Equipes de circo, directeurs, enseignants, parents d’élèves parfois…) qui doivent les dénicher d’eux-mêmes.

Autre sujet, la mise à jour des protocoles sanitaires. Les enseignants ne sont pas des spécialistes capables d’élaborer des protocoles sanitaires. Ce n’est pas leur métier ! Et pourtant c’est bien ce qu’ils font depuis maintenant plusieurs mois et de manière brillante.

Mais alors qu’on leur demande, pour le 9 novembre (grâce à l’intervention du SE-Unsa), de mettre en place un nouveau protocole plus drastique sur le non brassage des groupes, on découvre que sur les temps périscolaires (et particulièrement les mercredis) les élèves de toutes les écoles d’une commune seront mélangés…

La force manque pour s’indigner. Service public au cœur et intérêt de l’enfant avant tout, les équipes avancent, font, créent, gèrent…survivent.

Mais jusqu’à quand ? Le SE-Unsa a déposé une alerte sociale avec d’autres organisations syndicales au niveau national pour dénoncer la gestion de la crise sanitaire qui dégrade les conditions de travail déjà largement détériorées (en savoir plus).

  • Des moyens doivent être débloqués en urgence pour permettre le remplacement de chaque enseignant malade ! Il est inacceptable de continuer à charger des classes en répartissant les élèves tout en brandissant le strict respect du protocole et du non brassage. Les listes complémentaires existent, les candidats aussi. Une simple décision qui peut trouver des volontaires en quelques jours seulement ! (voir aussi courrier du SE-Unsa à la rectrice)
  • Le travail colossal des directrices et directeurs doit être réduit autant que possible. La distribution d’attestations pour chaque enfant de l’école est une perte de temps et génère un stress colossal pour ces personnels quand une mise à jour efficace de l’interface ONDE leur aurait permis d’éditer et d’envoyer en 2 clics.
  • Le protocole sanitaire doit être cohérent sur tous les temps de l’enfant. On ne peut pas exiger des aménagements à peine tenables par les enseignants, pour mélanger tout ce petit monde quelques heures après.
  • Les communes doivent être sommées de mettre en place les moyens humains nécessaires « quoiqu’il en coûte » pour assurer la sécurité sanitaire de tous (nettoyage régulier des sanitaires, des surfaces de contact, du mobilier…)
  • Un plan d’urgence de prise en charge des élèves en cas de re confinement et d’enseignement à distance car vu l’état des troupes, il y a fort à parier que les enseignants n’auront plus la force de réitérer l’exploit du printemps dernier an matière de travail à distance.

Si la profession n’est pas prête à utiliser la grève pour faire entendre son mécontentement et son épuisement, le SE-Unsa encouragera les collègues à utiliser tous les autres moyens jusqu’à ce que le Ministère nous entende.
 

 

Jean-Robert BIGGIO

Secrétaire départemental du SE-Unsa 34