On les aura attendues…. ce sont bien des préoccupations de notre ministre en matière d’Education physique et sportive à l’école dont nous parlons.
Dans sa présentation de « son » École de la confiance, Jean-Michel Blanquer décrit cette École selon trois angles : École de la république, École des excellences, École de la bienveillance.
C’est dans ce troisième point qu’il évoque (il était temps) l’EPS…enfin la pratique sportive devrions nous dire !
Contre une seule fois l’acronyme EPS, il n'utilise pas moins de 15 fois le mot « sport » et ses dérivés.
Pour Monsieur Blanquer, les bienfaits du sport justifient, dit-il, « la promotion de la pratique sportive à l’école notamment dans le cadre de l’EPS et de l’Association Sportive (AS) ». L’EPS aurait-elle donc pour première mission de promouvoir la pratique sportive, au même titre que l’Association Sportive (AS) ?
La notion de performance maximale remplace clairement celle de la performance optimale. La vielle formule goût de l’effort est préférée à celle de la gestion de l’effort.
Faudrait-il rappeler que ce que l'on peut aimer dans l’effort, ce n’est pas l’effort en lui-même, mais le sentiment d’être capable, de pouvoir se dépasser pour atteindre un but qui nous motive suffisamment ?
« Dépassement de soi », «excellence », « valeurs de l’olympisme », « passion du sport », … on s’éloigne dangereusement des objectifs fixés par le socle commun de connaissances et de compétences où « maîtrise », « responsabilité », « organisation de son travail personnel », « langage du corps », … qui sont les garants de la place importante accordée à l’élève, ses compétences et son projet personnel.
Mettant en avant les JO 2024, Monsieur Blanquer va même jusqu’à dire que « les valeurs de l’Olympisme sont aussi celles de l’École de la confiance ».
Si nous pouvons nous réjouir que l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques 2024 dynamisent et soutiennent les associations sportives de nos établissements et les enseignants, chefs d’établissements, élèves, parents qui les font vivre, nous nous devons d’alerter sur cette confusion périlleuse entre EPS et pratique sportive des AS qui nuira tôt ou tard à l’une comme à l’autre, qui nuira tôt ou tard à la profession…
Monsieur le Ministre, vous avouerez qu’avec autant de mots sur le sport et aussi peu sur l’EPS, avec une telle vision réductrice et tronquée de notre métier, nous pouvons, nous enseignants d’EPS à l’Unsa, être très sceptiques et chercher encore cette confiance qui vous est si chère.