Les enquêtes internationales, ainsi que le tout récent rapport de la Cour des comptes, pointent les lourdes difficultés de notre système éducatif, le creusement constant des inégalités scolaires et l’impact de l’origine sociale sur les résultats des élèves.
Pour sortir de cette spirale élitiste et fortement inégalitaire, le changement s’impose. Il ne peut cependant s’arrêter à la création, certes indispensable, des 60 000 emplois. C’est d’une refondation de l’École de la République dont notre pays a besoin. C’est-à-dire un changement systémique planifié dans le temps, compris et largement partagé par la communauté éducative. C'est ce que nous dirons au Ministre lors de notre audience début juin.

Dans un premier temps, il est indispensable de rétablir la confiance et de redonner de la perspective aux personnels. C’est tout le sens de la loi d’orientation qui est annoncée pour l’automne et qui devrait fixer le cap pour les quinquennats à venir, car le temps de l’élève, de sa construction, de ses apprentissages ne s’accommode pas d’un temps politique à l’horizon borné. Les sujets sont multiples, les réformes nécessaires sont aussi bien statutaires que structurelles ou pédagogiques : formation professionnelle des enseignants à remettre sur pied, rythmes scolaires à faire évoluer, programmes à revoir, dispositif d’évaluation des élèves et du système à reprendre, rôle de l’établissement à préciser, direction d’école à faire avancer....

Toutes ces évolutions devront se construire autour du socle commun de compétences et de connaissances, désormais incontournable, même s’il nécessite de toute évidence de sérieux ajustements. L’amont, avec l’indispensable maternelle et l’aval avec les lycées et le post-bac seront aussi des sujets majeurs. Le tout sur fond de revalorisation indispensable du métier.

Au SE-Unsa, le changement, fut-il complexe, ne nous effraie pas. Dans la période de turbulences sociales et économiques que nous vivons, il faudra trouver les espaces d’équilibre entre un projet éducatif renouvelé et les conditions de travail et de rémunération de la profession. Le dialogue social constituera donc l’une des clés majeures dans la mise en musique de cette ambition pour l’École. C’est en effet en rassemblant les personnels autour d’un projet partagé pour imaginer et construire l’École de demain, que la future loi d’orientation prendra toute sa densité.
Ce sera la boussole permanente de l'action du SE-Unsa dans les semaines et les mois qui viennent.