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>> CT acadĂ©mique du 30 janvier : l’UNSA Education interpelle le recteur !
Article publié le lundi 30 janvier 2012.
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Monsieur le Recteur,

Ce CTA va ĂŞtre largement consacrĂ© Ă  la prĂ©paration de la rentrĂ©e 2012 concernant plus particulièrement les moyens d’enseignement  qui seront rĂ©partis dans les cinq  dĂ©partements de notre acadĂ©mie.

Vous allez devoir traduire concrètement, la poursuite du plan d’austérité pour le service public d’éducation.

Le contexte budgĂ©taire nous le connaissons. Ce seront plus de 70 000 postes qui auront Ă©tĂ© retirĂ©s, en cinq budgets, Ă  l’école publique et plus de 120 000 qui auront Ă©tĂ© supprimĂ©s dans la Fonction publique. Ces choix vont Ă  l’encontre Ă  la fois de l’ambition que doit porter une Nation pour son Ecole et des rĂ©ponses, qu’en termes d’égalitĂ© et de solidaritĂ©, un Etat doit apporter Ă  ses concitoyens. 

Quelques donnĂ©es acadĂ©miques rĂ©sument malheureusement clairement les choix de ce gouvernement : 203 emplois supprimĂ©s dans le premier degrĂ© pour 950 Ă©lèves de plus attendus dans nos Ă©coles, 230 emplois supprimĂ©s dans le second degrĂ© pour 650 Ă©lèves attendus en plus dans nos Ă©tablissements et enfin 11 emplois administratifs de moins pour notre acadĂ©mie.

Pour le premier degrĂ©, vous avez fait le choix de faire porter les suppressions de postes de professeur des Ă©coles sur les rĂ©seaux d’aides spĂ©cialisĂ©es aux Ă©lèves en difficultĂ©.  Vous avez dĂ©cidĂ© de supprimer 182 des 561 postes que comptent les Rased dans notre acadĂ©mie. Ce choix c’est bien le recteur qui doit l’assumer. Il nous est prĂ©sentĂ© comme Ă©tant nĂ©cessaire pour pouvoir ouvrir des classes afin de faire face Ă  la poussĂ©e dĂ©mographique. Mais il repose sur une explication qui pour l’UNSA Education relève de la contre vĂ©ritĂ© : c’est celui d’écrire-je cite- « la mise en place de l’aide individualisĂ©e mobilisant de nombreuses heures, il paraĂ®t donc possible de rĂ©duire les emplois destinĂ©s Ă  des activitĂ©s du mĂŞme type qui se trouvent encore dans les rased. Â»

Je ne rĂ©siste pas Ă  vous donner lecture Monsieur le recteur, d’un extrait de la Circulaire n° 2009-088 du 17 juillet 2009 encore en vigueur :

« L’aide personnalisĂ©e, ou les stages de remise Ă  niveau au cours moyen, lorsqu’ils sont mis en place, peuvent se rĂ©vĂ©ler insuffisants ou inadaptĂ©s pour certains Ă©lèves, soit parce ceux-ci prĂ©sentent des difficultĂ©s marquĂ©es exigeant une analyse approfondie et un accompagnement spĂ©cifique, soit parce qu’ils manifestent des besoins particuliers en relation avec une dĂ©ficience sensorielle ou motrice ou des atteintes perturbant leur fonctionnement cognitif et psychique ou leur comportement. Pour aider ces Ă©lèves, les enseignants spĂ©cialisĂ©s des rĂ©seaux d’aides spĂ©cialisĂ©es aux Ă©lèves en difficultĂ© (RASED) viennent renforcer les Ă©quipes pĂ©dagogiques en apportant des compĂ©tences spĂ©cifiques permettant de mieux analyser ces situations particulières et de construire des rĂ©ponses adaptĂ©es. Les aides spĂ©cialisĂ©es peuvent intervenir Ă  tout moment de la scolaritĂ© Ă  l’école primaire. Elles permettent de remĂ©dier Ă  des difficultĂ©s rĂ©sistant aux aides apportĂ©es par le maĂ®tre. Elles visent Ă©galement Ă  prĂ©venir leur apparition ou leur persistance chez des Ă©lèves dont la fragilitĂ© a Ă©tĂ© repĂ©rĂ©e. Selon les besoins des Ă©lèves, l’aide proposĂ©e peut ĂŞtre Ă  dominante pĂ©dagogique ou Ă  dominante rĂ©Ă©ducative. Â» 

Cette explication dans la diffĂ©rence entre aide personnalisĂ©e et aide spĂ©cialisĂ©e que le Directeur gĂ©nĂ©ral de l’enseignement scolaire faisait il y a deux ans, nous apparaĂ®t toujours aussi pertinente. Sur quels Ă©lĂ©ments vous appuyez vous aujourd’hui pour Ă©crire le contraire ? L’UNSA Education comprend que vos marges de manĹ“uvre sont quasi inexistantes : cependant cela n’autorise personne Ă  tromper l’opinion. Cela nous a beaucoup choquĂ© et a beaucoup choquĂ© la profession. Comment nier le travail quotidien de collègues qui ont fait l’effort d’une formation spĂ©cialisĂ©e sanctionnĂ© par un certificat d’aptitude professionnelle ? Quelle cohĂ©rence d’une politique acadĂ©mique qui dans le mĂŞme temps retient dans son axe 2 objectif 1  du projet « objectif 2015 Â» comme indicateur « le nombre d’enseignants titulaires du 2CA-SH et du CAPA-SH Â» ?

Le bilan de cette politique c’est de dĂ©grader encore l’indicateur P/E (nombre de professeurs pour 100 Ă©lèves) utilisĂ© par le ministère qui passe pour l’acadĂ©mie de 5,18 Ă  5,11 et qui passe mĂŞme sous la barre des 5 avec 4,98 pour le dĂ©partement de la Gironde.  Le bilan de cette politique c’est de fragiliser encore davantage les Ă©lèves les plus en difficultĂ©.

Pour le second degrĂ©, vous allez supprimer 30 postes de remplacement comme si celui-ci fonctionnait bien dans notre acadĂ©mie. Vous allez continuer Ă  augmenter les effectifs dans les classes en passant le seuil des 5èmes Ă  30 Ă©lèves. Vous allez affaiblir les moyens mis Ă  disposition des TICE au moment oĂą les collectivitĂ©s, les Ă©tablissements  font un effort important dans les Espaces NumĂ©riques de Travail. Vous allez continuer Ă  rendre plus difficile la rĂ©forme des lycĂ©es en continuant Ă  ne pas doter chaque division de l’enveloppe horaire pour enseignement en groupes Ă  effectifs rĂ©duits en appliquant le seuil de 18 Ă©lèves. Quant Ă  la voie professionnelle, on mesure mieux aujourd’hui, le ressort qui commandait Ă  la rĂ©forme du bac pro. 2 000 Ă©lèves disparaĂ®tront des lycĂ©es professionnels, SEP et EREA et avec eux 196 emplois d’enseignants ce qui reprĂ©sente 7% du nombre de PLP de notre acadĂ©mie : la consĂ©quence sera la dĂ©stabilisation de nombreux Ă©tablissements.

L’inquiétude est vive dans la communauté éducative. L’éducation est, pour l’avenir de la jeunesse, la réponse la plus adaptée aux temps de crise économique. Elle doit être ce choix ambitieux que consent une nation pour préparer les jeunes aux mutations, pour former et qualifier lycéens, étudiants et salariés. L’éducation ne peut se faire aurabais. Elle a besoin de moyens, de confiance, de dialogue pour évoluer, se moderniser, pour donner à chaque jeune les moyens de réussir. Le gouvernement fait, à l’opposé, d’autres choix.

L’UNSA Éducation soutient ses syndicats qui prennent dans nos départements toutes les initiatives utiles pour que les personnels et les usagers fassent entendre leur voix, et pour que le service public d’éducation soit respecté.

 

Pour la délégation UNSA Education,

Le secrétaire régional

Yannick LAVESQUE

 

 
 
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