Le Recteur de l’académie de Créteil vient de proposer la mise en place d’une cagnotte pour motiver les élèves en délicatesse avec l’école. Si l’absentéisme et le décrochage scolaires, notamment dans la voie professionnelle doivent trouver une solution, cette démarche, même expérimentale, prend, pour le SE-UNSA, le contre pied de ce que doit être une éducation à la solidarité et à la citoyenneté. Les questions de fond sont ainsi esquivées. La voie professionnelle est encore une voie de relégation faute de parcours d’orientation positif. Sa rénovation mal préparée est en train de rétrécir l’offre de formation, notamment en BEP. Enfin, le budget de l’éducation nationale n’est pas à la hauteur pour garantir une scolarité de proximité et de qualité. Pour le SE-UNSA, l’Ecole ne peut importer les pires pratiques de motivation d’équipes ou seul l’appât du gain souderait les individus. Faire du groupe-classe une équipe à « la koh lanta » est indigne des valeurs que doit porter le service public d’Education.

Christian CHEVALIER Secrétaire GénéralLe Conseil fédéral national de l’UNSA Education, réuni le 6 octobre 2009, dénonce l’expérimentation médiatisée d’une "prime d’assiduité" pour les élèves de trois lycées professionnels de l’académie de Créteil.
Ce n’est pas avec un marchandage financier qu’on règlera les problèmes posés notamment par les difficultés d’orientation ou les orientations par défaut qui sont l’une des causes de l’absentéisme. Ce n’est pas en stigmatisant de fait les élèves des lycées professionnels et leurs établissements qu’on avancera sur la question de l’absentéisme.
Le Conseil fédéral national rappelle à cet égard que la mise en œuvre de la réforme du baccalauréat en trois ans a fait l’objet d’un rapport récent de l’inspection générale qui conforte les inquiétudes initiales de l’UNSA Education sur le devenir des formations de niveau V (CAP/BEP).
Les dossiers essentiels que sont l’orientation, l’organisation et la carte des formations nécessitent un travail de fond. A une prime médiatique dont l’efficacité est douteuse, la fédération UNSA Education préfèrerait des mesures d’ensemble sur les moyens et les outils nécessaires aux établissements pour accompagner tous les élèves dans un parcours de formation débouchant sur une qualification reconnue.

A l’Ecole « koh lanta » ?