SECTION SE-Unsa de la GIRONDE - 33 BIS RUE DE CARROS - 33800 BORDEAUX CEDEX
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Instructions d’IEN, « un horizon [imposĂ©] Ă  partager »â€¦
Article publié le dimanche 26 mai 2019.
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Des directeurs d'Ă©cole de plusieurs circonscriptions du dĂ©partement ont Ă©tĂ© destinataires d'un ou plusieurs mails sur le projet de loi pour une Ă©cole de la confiance et sur la journĂ©e Ă©cole morte du vendredi 10 mai. Plusieurs points sont abordĂ©s mettant en cause les enseignants, leur professionnalisme et leur libertĂ© d'expression. Nous ne sommes pas d’accord. Le Dasen s’en est expliquĂ© en CAPD suite Ă  notre dĂ©claration liminaire puis lorsqu'il nous a reçus en audience mercredi 22 mai. A cette audience nous avons demandĂ© que des courriers rectificatifs soient adressĂ©s aux Ă©coles sur les points suivants :

 

"Je rappelle qu’il n’est pas admissible que puissent circuler via les cahiers de liaison des informations de reprĂ©sentants de parents Ă©lus approuvant ou dĂ©sapprouvant le projet de loi." et " relayer ces semblants sur votre lieu d’exercice professionnel en tant que fonctionnaire vous fragilise inĂ©vitablement. " Note de service 16, IEN BORDEAUX SUD

Pour le Dasen, la diffusion de documents non signés n'est pas admise. Par ailleurs, les cahiers de liaisons ne doivent pas être le reflet de tel ou tel positionnement politique surtout quand, d’après lui, des enseignants instrumentalisent des parents dans les écoles pendant le temps scolaire.

Que disent les textes ? Le directeur d'Ă©cole ou le chef d'Ă©tablissement doit permettre aux associations de parents d'Ă©lèves de faire connaĂ®tre leur action auprès des autres parents d'Ă©lèves. A cet effet, les documents remis par les associations sont distribuĂ©s aux Ă©lèves pour ĂŞtre donnĂ©s Ă  leurs parents au fur et Ă  mesure de leur remise. Ces documents ne font pas l'objet d'un contrĂ´le a priori et doivent ĂŞtre clairement identifiĂ©s comme Ă©manant des associations de parents d'Ă©lèves. Leur contenu, qui doit cependant respecter le principe de laĂŻcitĂ© et les dispositions relatives Ă  la vie privĂ©e et prohibant les injures et diffamations et exclure toute propagande en faveur d'un parti politique ou d'une entreprise commerciale, relève de la seule responsabilitĂ© des associations.

Les modalités de diffusion de ces documents sont définies en concertation entre le directeur d'école ou le chef d'établissement et les associations de parents d'élèves. Sauf disposition contraire arrêtée par le conseil d'école ou le conseil d'administration, les documents sont remis par l'association en nombre suffisant pour leur distribution.

En cas de désaccord sur les modalités de diffusion des documents ainsi que, dans le cas où le directeur d'école ou le chef d'établissement estime que leur contenu méconnaît le principe, les dispositions ou l'interdiction mentionnés au deuxième alinéa, l'association de parents d'élèves concernée ou le directeur d'école ou le chef d'établissement peut saisir l'autorité académique qui dispose d'un délai de sept jours pour se prononcer. A défaut de réponse dans ce délai, les documents sont diffusés dans les conditions initialement prévues.

Article D111-9 En savoir plus sur cet article...

CrĂ©Ă© par DĂ©cret n°2006-935 du 28 juillet 2006 - art. 1 JORF 29 juillet 2006

"Les prĂ©conisations du plan Vigipirate renforcĂ© ne tolèrent aucun attroupement aux abords des Ă©coles. Aussi je remercie les directrices et directeurs, dans une dĂ©marche dialoguĂ©e avec les membres de collectif, d’obtenir le respect du pĂ©rimètre aux abords des Ă©coles imposĂ© par le plan Vigipirate renforcĂ©." Note de service du 02/05/19, IEN LANGON

Pour le Dasen, c’est aux directeurs d’école de garantir la sĂ©curitĂ© des abords de l’école. « Deux parents se battent devant l’école, que fait le directeur ? Â» nous dit-il.

Que disent les textes ? En matière de sĂ©curitĂ©, le directeur via le PPMS est responsable dans la structure de l'Ă©cole et non des abords de l'Ă©cole. Si problème il y a, les parents alertent le directeur d’école. Ils peuvent intervenir directement auprès des services compĂ©tents selon le type de problème rencontrĂ©. Ainsi, ça n'est pas aux directeurs de dialoguer.

 http://cache.media.education.gouv.fr/file/ONS/32/9/Fiche_ons_abords_de_l_ecole_2016_656329.pdf

Dans les circulaires, tout attroupement doit ĂŞtre signalĂ©. Nous pouvons nous questionner sur la sortie des classes. N'est-ce pas un attroupement ? 

Que les parents manifestent et installent des banderoles, cela se fait aussi lors des mesures de fermetures en carte scolaire. Ce n'est pas aux enseignants ou au directeur d'Ă©cole d'intervenir. Nous pouvons Ă  juste titre nous interroger sur le risque sĂ©curitaire que suscitent ces banderoles ? Par ailleurs, il s'agit selon ces notes de services que le directeur en apprĂ©cie le contenu et les fasse dĂ©crocher si nĂ©cessaire. Cela pose question.

"De fait, c’est en tant que citoyen, en dehors de votre lieu de travail et sans rĂ©fĂ©rer Ă  votre statut que vous pouvez exprimer vos opinions." Note de service 15, IEN BORDEAUX SUD

Est-ce que citer son métier d'enseignant lors de réunions publiques c'est engager l'institution ?

Que disent les textes ? L’enseignant n’aurait-il pas de libertĂ© d’expression ? Selon une avocate, Â« c'est l'injure et la diffamation qui sont condamnables et non la critique, en dehors de son lieu et de ses horaires de travail, cela va de soi. Â»

 https://www.cabinet-piau.fr/wp-content/uploads/2019/01/liberte-expression-slate-20.11.2018-001_mini.pdf

Des circulaires font rĂ©fĂ©rence Ă  des vidĂ©os disponibles sur le site du ministère. Une d'entre elles, demande mĂŞme Ă  tous les personnels de l’éducation nationale de ne pas se rendre Ă  des rĂ©unions publiques avant les Ă©lections europĂ©ennes. Dans quel but ? Eviter que des opinions divergentes ne s’expriment. Le Dasen veut tendre vers « un horizon Ă  partager Â» en matière d’éducation, certes la finalitĂ© peut ĂŞtre partagĂ©e de mĂŞme que les constats mais les moyens d’y arriver font partie du dĂ©bat public. Il n’y a pas qu’une seule vĂ©ritĂ© imposĂ©e par le ministère. Pour le SE-Unsa, c’est par l’écoute des personnels et par les Ă©changes d’idĂ©es que l’Ecole avancera.

Par ailleurs, invoquer la neutralitĂ© des enseignants semble paradoxal quand un supĂ©rieur hiĂ©rarchique Ă©crit en conclusion "Je reste Ă  votre disposition pour vous accompagner dans la comprĂ©hension des enjeux actuels" A ce titre, le SE-Unsa ne peut que s'Ă©tonner de voir des vidĂ©os explicatives du projet de loi sur le site du ministère. 

Le SE-Unsa a toujours dĂ©noncĂ© certains positionnements simplistes qu'il y a pu avoir sur le projet de loi mais la libertĂ© de conscience et d'expression des enseignants ne peuvent ĂŞtre mises en cause. 

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« Il n’y a aucune volontĂ© de museler les enseignants mais il faut qu’ils fassent attention Ă  ne pas se mettre en difficultĂ© Â» a conclu le Dasen en fin d’intervention en CAPD. Cela nous a laissĂ© dubitatif surtout quand nous voyons les approximations et interprĂ©tations alambiquĂ©es des textes.

Nous tenions, par cet article, à clarifier le vrai du faux de ces circulaires, qui pourraient être une information bienveillante mais qui en ces temps chahutés, paraissent plutôt une nouvelle manifestation de défiance de notre hiérarchie.

Pour le SE-Unsa, il n'y a pas deux camps comme le laissent entendre ces courriers mais un seul, celui de la réussite des élèves.

 
 
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