SECTION SE-Unsa de la GIRONDE - 33 BIS RUE DE CARROS - 33800 BORDEAUX CEDEX
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RentrĂ©e en musique ? DĂ©jĂ  beaucoup de fausses notes !
Article publié le vendredi 1er septembre 2017.
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Ce que le SE-Unsa pense de cette rentrée dans le primaire :
 
Pour le SE-Unsa, cette rentrĂ©e 2017 est une rentrĂ©e sous tension.  
Cette tension est avant tout politique. Elle est créée artificiellement par le ministre lui-même qui se montre hyper-communiquant et multiplie les annonces, lance des polémiques et clive.
Il veut à tout prix marquer le changement, son changement à lui, quand l'Éducation a besoin de sérénité et de continuité. I
La dernière tentative de polĂ©mique sur les mĂ©thodes de lecture utilisĂ©es Ă  l'Ă©cole primaire s'ajoute Ă  celle sur le supposĂ© « Ă©galitarisme Â» ou le « pĂ©dagogisme Â». Ces tentatives d'amorçage d'un conflit idĂ©ologique sur l'École visent Ă  permettre d'ensuite Ĺ“uvrer Ă  un changement de cap encore plus radical.
Cette rentrée est une rentrée d'alternance politique. Et peut-être davantage une alternance conservateurs contre progressistes qu'une alternance gauche / droite.
Le positionnement ministĂ©riel est un mauvais coup qui serait portĂ© Ă  l'efficacitĂ© de l'École :
•    L'Éducation a besoin de temps long.

•    La Refondation de l'École avait comme objectif la lutte contre la reproduction des inĂ©galitĂ©s sociales et le ministre s'applique Ă  dĂ©construire cette rĂ©forme systĂ©mique.
•    Le ministre vient Ă  nouveau percuter une profession qui n'en peut plus de va-et-vient.


Les sujets de la rentrée

Point marqueur de cette rentrĂ©e : rentrĂ©e de la dernière minute avec des rĂ©organisations ou des dĂ©sorganisations lancĂ©es au dernier moment :

•    Diminution de 23000 emplois aidĂ©s dans l'Éducation nationale
auxquels s'ajoute un nombre inconnu mais réel d'emplois aidés qui travaillaient pour les collectivités dans les écoles
o    information par la presse d'un sĂ©rieux coup de frein Ă  la politique des emplois aidĂ©s
o    le ministère  se veut confiant sur l'impact limitĂ© dans l'Éducation nationale mais, au SE-Unsa, nous sommes moins confiants.
o    Les emplois aidĂ©s dans la vie des Ă©coles et des Ă©tablissements c'est :
  • d'abord l'accompagnement des Ă©lèves en situation de handicap
  • l'assistance administrative aux directeurs d'Ă©cole
  • les emplois aidĂ©s des collectivitĂ©s qui interviennent sur le pĂ©riscolaire et le scolaire.
o    Les besoins n'ont pas baissĂ©, loin de lĂ , nous sommes donc inquiets. Pour le SE-Unsa, l'accompagnement des Ă©lèves en situation de handicap est une prioritĂ© et nous serons très vigilants avec nos collègues directeurs d'Ă©cole. Pour l'aide administrative, le ministre compte sur les collectivitĂ©s territoriales pour la financer. Nous doutons que les collectivitĂ©s auront les moyens d'abonder / crĂ©er ce genre de postes.
o    Pour le SE-Unsa, la diminution des contrats aidĂ©s ne peut pas balayer ces deux grandes missions qui correspondent Ă  des besoins rĂ©els. Des actions nationales et locales sont en cours de prĂ©paration et vont se mettre en place dès les prochaines semaines.

 

Le SE-UNSA de la Gironde invite les personnels non-reconduits et les directeurs qui se verraient retirer leur aide administrative  Ă  adresser un courrier au DASEN.
 

 


•    PPCR et gestion de la carrière

o    Le ministre et le cabinet ne disent rien au sujet du PPCR. Nous n'avons aujourd'hui que les annonces du ministre Darmanin.
o    Trop de choses sont d'ores et dĂ©jĂ  enclenchĂ©es pour remettre en cause totalement le protocole PPCR, notamment le 
reclassement qui doit ĂŞtre effectif au 1er septembre. Nous nous inquiĂ©tons plus particulièrement sur la crĂ©ation de la classe exceptionnelle. Ă€ ce jour, aucun rendez-vous n'est programmĂ© pour les modalitĂ©s d'accès Ă  la hors-classe et la classe exceptionnelle.
o    Concernant l'Ă©valuation des personnels et les rendez-vous de carrière, les enseignants sur le terrain ont très peu d'informations de la part de l'administration.

o    Le SE-Unsa attend du ministre des assurances sur la mise en Ĺ“uvre effective de l'ensemble du protocole PPCR.

•    DĂ©doublement de 2500 classes de CP en Rep+ qui concernent au final 5000 enseignants et une grand nombre d'Ă©quipes d'Ă©coles

o    C'est une mesure qui peut se rĂ©vĂ©ler intĂ©ressante pour ceux qui la vivront mais c'est une mesure très coĂ»teuse.
o    Elle reprĂ©sente cette annĂ©e 2500 postes qui, pour ĂŞtre efficaces, ont besoin d'ĂŞtre doublĂ©s en 2018 pour que le dĂ©doublement se poursuive l'annĂ©e suivante au CE1. Au SE-Unsa, nous serons attentifs Ă  la faisabilitĂ© budgĂ©taire pour l'extension Ă  l'ensemble de l'Ă©ducation prioritaire et au CE1 : crĂ©ation de postes ou redĂ©ploiement ? Nous craignons que cela se fasse, sur les prochains exercices budgĂ©taires, au dĂ©triment des autres niveaux et/ou des autres territoires.
o    C'est une mesure qui se fait au prix de la disparition programmĂ©e du dispositif prometteur PDMQDC.  MĂŞme si J.M. Blanquer avait dit vouloir Ă©valuer le PDMQDC avant de dĂ©cider de son avenir, on voit bien qu'il n'y croit pas et a dĂ©jĂ  dĂ©cidĂ© de sa suppression.
o    12 (voire moins !), c'est bien mais c'est un effectif faible pour instaurer une dynamique de groupe. Il  faut un accompagnement pĂ©dagogique soutenu pour des pratiques spĂ©cifiques aux petits groupes afin que tous les Ă©lèves progressent. S'il n'y a pas d'accompagnement de la circonscription, les maĂ®tres pourraient se retrouver isolĂ©s et sans outils alors que le dispositif PDMQDC impliquait un travail d'Ă©quipe, collectif et permettait des Ă©changes sur les pratiques et des regards croisĂ©s sur les Ă©lèves.

o    Nous craignons une formation descendante et injonctive et un manque de souplesse pĂ©dagogique pour les enseignants que ces derniers ont toujours pratiquĂ©e parce qu'ils sont des professionnels.
o    On est loin de la confiance aux Ă©quipes pour choisir les dispositifs les plus adaptĂ©s aux besoins de leurs Ă©lèves.

•    Ă‰valuations CP

o    Autre mesure mise en place dans l'urgence alors que l'urgence n'est pas lĂ . Nous pouvons, Ă  la limite, comprendre l'objectif d'Ă©tablir une photo de ce que Ă©lèves maĂ®trisent ou non Ă  l'entrĂ©e au CP mais cela ne dira rien du pourquoi ils ne le maĂ®trisent pas et ne fournira aucune piste de remĂ©diation.
o    Les enseignants n'ont pas besoin de ces Ă©valuations nationales pour repĂ©rer les besoins de leurs Ă©lèves. Pour le SE-Unsa, l'installation d'une norme nationale fait craindre la mise en place d'un caporalisme pĂ©dagogique. Il est hors de question de dĂ©possĂ©der les enseignants de leur expertise et de leur pouvoir d'action pour trouver les vraies rĂ©ponses aux vrais Ă©lèves qu'ils ont dans leurs classes.
o    Ces Ă©valuations ne sont en rien un outil professionnel pour les enseignants.
o    L'outil national ne fait aucun sens : 4 x 20 minutes en français et 3 x10 minutes en maths avec comme outils du papier et un crayon. Ce document n'est pas adaptĂ© aux jeunes Ă©lèves de CP (10 exercices diffĂ©rents sur la première page). Un seul exercice par compĂ©tence Ă©valuĂ©e. Un Ă©lève qui donne la bonne rĂ©ponse Ă  la seule question posĂ©e pour Ă©valuer une compĂ©tence la maĂ®trise-t-il ? S'il donne une mauvaise rĂ©ponse Ă  cette question, doit-il ĂŞtre considĂ©rĂ© en difficultĂ© ?
o    Pour le SE-Unsa, il est choquant de poser le diagnostic « Ă©lèves en difficultĂ© Â» dès l'entrĂ©e au CP.

o    Depuis la mise en place des cycles, on a essayĂ© de dĂ©dramatiser l'annĂ©e de CP auprès des familles ; de laisser le temps aux Ă©lèves de s'installer et d'entrer dans les apprentissages. Aujourd'hui, le ministre remet la pression en parlant de 100% de rĂ©ussite au CP et de redoublement.
o    On n'est pas Ă  l'abri de constater des effets contreproductifs si les rĂ©sultats bruts de ces Ă©valuations Ă©taient livrĂ©s aux familles. Nous inciterons les enseignants Ă  relativiser ces rĂ©sultats au vu de leur caractère scientifique discutable.

 

 
•    Retour Ă  4 jours 

o    PrĂ©cipitation : toutes les incidences d’un changement  prĂ©cipitĂ© d’organisation sur les enfants, les familles, les enseignants, les collectivitĂ©s territoriales et leurs Ă©lus, et tous les personnels engagĂ©s sur le temps pĂ©riscolaire ont elles Ă©tĂ© bien mesurĂ©es ?
o    Pour le SE-Unsa, le ministre habille lĂ  de « pragmatisme Â» une niche d'Ă©conomie pour les collectivitĂ©s en Ă©change des coups de rabots budgĂ©taires annoncĂ©s.
o    Cette mesure « pragmatique Â» supprime concrètement  20% des matinĂ©es de classe, les activitĂ©s Ă©ducatives pĂ©riscolaires, des milliers d'emplois dans le domaine de l'animation. Elle aura mĂŞme sĂ»rement des consĂ©quences sur l'emploi des femmes puisque le passage de 4 jours Ă  4 jours et demi avait eu pour consĂ©quence l'augmentation de l'emploi Ă  temps plein des femmes les moins qualifiĂ©es...
o    Nous allons aussi voir comment le mouvement de retour en arrière se poursuit durant l'annĂ©e scolaire. Avec un peu plus de temps, les acteurs vont pouvoir Ă©changer et se positionner. Nous espĂ©rons que les Ă©coles ne vont pas retrouver la très mauvaise ambiance de 2013 et 2014. Cette rĂ©forme avait Ă©tĂ© très pĂ©nible pour les Ă©quipes et les familles, le retour en arrière pourrait l'ĂŞtre tout autant.
 
•    Calendrier scolaire 2017-2018

Alternance 7/2 mise à mal une nouvelle fois, disparition du pont de l'Ascension, journée de pré-rentrée...
Tout cela manque cruellement de cohérence !

 

•    Et pour nous, fonctionnaires enseignants ?
• 120 000 postes fonction publique en moins prévus, quid des répercussions dans l'EN ?
• Retour du jour de carence : c'est une injustice ! La raison invoquée autour de la lutte contre l'absentéisme ne rejoint aucunement la recherche de confiance sans cesse répétée par le ministre. Ne vaudrait-il pas mieux se poser les bonnes questions autour de la qualité de vie au travail ?
• Baisse de 5€ de l'APL : Beaucoup de nos jeunes collègues stagiaires vont en pâtir !
 
En conclusion,
Beaucoup d'annonces depuis l'arrivée de JM Blanquer au ministère. Certaines sont porteuses de sens pour notre système éducatif d'autres sont avant tout des marqueurs politiques de son projet éducatif personnel.
Monsieur Blanquer se prĂ©sente comme un homme neuf mais il passe son temps Ă  ressusciter les idĂ©es du passĂ© : Ă  l'Ă©cole les techniques fondamentales/ au collège l'accès Ă  la culture, le dĂ©veloppement des talents plutĂ´t que regarder la rĂ©alitĂ© des diffĂ©rences d'expĂ©riences personnelles vĂ©cues par les Ă©lèves, les parcours pour chacun sans vouloir voir que ça produit toujours les mĂŞmes effets de hiĂ©rarchisation et de sĂ©grĂ©gation...
Pour le SE-Unsa, on ne forme pas les Ă©lèves d'aujourd'hui pour la sociĂ©tĂ© de demain avec l'École d'avant-hier... Ce dont la sociĂ©tĂ© de demain aura particulièrement besoin, ce sera de personnes qui savent coopĂ©rer et qui seront crĂ©atives. Avec « Lire, Ă©crire, compter et respecter autrui Â» Ă  l'École primaire on voit l'École avec un filtre sĂ©pia quand on a besoin de prĂ©parer l'avenir ! Si on rĂ©tablit l'École d'autrefois dans le monde complexe et accĂ©lĂ©rĂ© d'aujourd'hui, c'est toujours  le milieu social qui fera la diffĂ©rence. Ce seront toujours les mĂŞmes qui vont perdre : les plus fragiles.
On verra bien dans les prochaines semaines comment l'opinion rĂ©agit, adhère ou rejette cette approche très politicienne de l'École. Nous espĂ©rons que les familles maintiendront leur confiance aux enseignants bien que lassĂ©es, elles  aussi, des  remises en cause et des va et vient incessants.


Le ministre  ne cesse de  parler de confiance... mais il cultive la mĂ©fiance voire la dĂ©fiance.
•    La mĂ©fiance voire la dĂ©fiance des familles et plus largement de l'opinion envers l'École. Avant lui, on ne travaillait pas sĂ©rieusement Ă  l'Ă©cole.
•    La mĂ©fiance des enseignants voire la dĂ©fiance des enseignants envers leur ministre.

LE SE-Unsa attend du ministre qu'il substitue les déclarations de confiance par des preuves de confiance, par la reconnaissance du professionnalisme en ne dénigrant pas le travail accompli jusqu'ici. La reconnaissance du professionnalisme, passe par le fait de tout miser sur les équipes en les accompagnement. Il faut, pour le SE-Unsa qu'il arrête de citer l'exemplarité des établissements privés et rappelle le travail continu d'innovation des collègues de l'enseignement public qui ne le font pas pour l'attractivité de leur école ou de leur établissement, mais pour la réussite de tous les élèves, notamment les plus fragiles.


Pour conclure, dans ce climat politicien construit par le ministre autour de l'École, l'attitude neutre de la profession envers ce nouveau pouvoir avant l'été pourrait vite se transformer en une attitude défensive. Ce serait un échec pour le président qui veut réconcilier.
Le SE-Unsa restera fidèle à sa feuille de route pour construire une École durable qui donne les moyens aux élèves, à tous les élèves, de réussir. En regardant les réalités de notre système éducatif en face et en discutant pieds à pieds tous les dossiers qui s'ouvriront.
Au delĂ   des crispations de rentrĂ©e, au SE-Unsa, nous sommes prĂŞts Ă  travailler. Nous avons la prĂ©tention de penser que nous avons une place et un rĂ´le Ă  jouer pour que le système Ă©ducatif progresse. Nous ne sommes pas sĂ»rs que ce soit partagĂ© avec le ministère.
Sur les sujets de la rentrĂ©e, on peut comprendre que l'urgence ait Ă©tĂ© un frein Ă  la concertation et que le ministère se soit contentĂ© de nous donner de l'information.  Si ça devait se transformer en mĂ©thode de travail, cela deviendrait très compliquĂ©.
Le SE-Unsa est un partenaire, certes, mais un partenaire du progrès.
 
 
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