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Sans RASED : comment la difficultĂ© devient handicap
Article publié le vendredi 6 décembre 2013.
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Un enfant instable, agressif, en difficulté d’apprentissage, peut l’être de façon tout à fait momentanée. Le psychologue en cherche la raison dans sa situation et son contexte familial. Si les réponses adaptées se situent dans le champ de compétences des actions des maîtres spécialisés du RASED, une prise en charge se met en place à l’école.
 
Mais quelles rĂ©ponses possibles quand les RASED sont dĂ©cimĂ©s ? Les enseignants se tournent alors hors de l’institution. C’est ainsi que dès la maternelle, des situations sont externalisĂ©es, alors que l’école aurait pu apporter une rĂ©ponse adaptĂ©e. Les services extĂ©rieurs saturĂ©s se plaignent de recevoir des enfants sans pathologie mais avec des problèmes Ă©ducatifs importants. Les dĂ©lais d’attente pour un rendez-vous s’allongent et dĂ©passent frĂ©quemment les 12 mois.   
 
Progression exponentielle des demandes d’AVS
 
Les équipes pédagogiques en souffrance cherchent alors d’autres solutions et, par défaut, proposent aux parents de demander une AVSi, pour aider leur enfant à l’école. C’est ainsi que certains enfants parfois très jeunes, basculent brutalement de la difficulté comportementale ou d’apprentissage, dans le champ du handicap. Aujourd’hui, la hausse du nombre de dossiers constitués pour des motifs liés à la scolarité et transmis à la MDPH, interpelle. Les nouvelles demandes d’AVS continuent d’augmenter, on évoque même une "augmentation exponentielle ... La progression des décisions est en premier lieu le fruit d’une progression des demandes sur laquelle les MDPH s’interrogent" (1). Le discours de la société et celui de l’école se médicalisent de plus en plus. La référence à la notion de « trouble » s’est considérablement accrue dans le discours des enseignants.
 
Prendre le temps du questionnement
 
Au cœur de ces dysfonctionnements, le psychologue de l’EN se retrouve instrumentalisé. Il se sent parfois bien seul pour expliquer aux enseignants qu’il est nécessaire de prendre le temps de s’interroger d’abord sur un comportement réactionnel pas encore pathologique, avant de penser « handicap ». La précipitation n’a pas sa place car l’instant de l’annonce d’un diagnostic de handicap provoque une sidération auprès de la famille. Le risque est grand, ensuite, de coller à l’enfant l’étiquette du handicap, et de réduire ainsi le champ de ses perspectives et de son épanouissement. Il faut également s’imaginer le ressenti des parents à la lecture de la notification de la MDPH précisant que leur enfant « ... présente un taux d’incapacité compris entre 50% et 79% ... ». Un jour une maman effondrée est arrivée cette lettre à la main : « ça veut dire qu’il n’y a plus beaucoup de bonnes choses dans mon enfant ? ... ».
 
La volonté ministérielle de restaurer les postes spécialisés des RASED et de nommer des psychologues en nombre suffisant, est indispensable pour aider les enseignants, les enfants et leurs familles.
 
(1) "MDPH : 5 ans déjà !" Synthèse des rapports d’activité 2010 des MDPH
 
 
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