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L’OCDE mesure les compétences des adultes
Article publié le vendredi 8 novembre 2013.
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La France ne réussit pas à corriger un système qui produit des inégalités.

Une étude internationale « Evaluation des compétences des adultes (PIAAC) » rendue publique le 7 octobre dernier, compare les compétences en littéracie et en numératie des adultes (16-65 ans) des 24 pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).

Jusqu’alors, les recherches en la matière se limitaient à la comparaison des qualifications obtenues entre les différents pays de l’OCDE. Dans le cadre de cette étude, 166 000 personnes ont été testés.

Celle-ci met l’accent sur les capacités des adultes à résoudre des problèmes à des fins personnelles, professionnelles ou civiques. Ainsi sont évalués la capacité de comprendre et de réagir de façon appropriée aux textes écrits (littératie) ; la capacité à utiliser des concepts numériques et mathématiques (numéracie) et la capacité à accéder à des informations (trouvées, transformées et communiquées) dans des environnements numériques, à les interpréter et à les analyser (résolution de problèmes dans des environnements à forte composante technologique).

Ces compétences sont mesurées sur des échelles de 500 points divisées en six niveaux (de 1 à 5 et inférieur à 1).

Près de 7,7 % des adultes français se situent dans les niveaux les plus élevés de compétences en littératie (4 et 5) et 34 % au niveau 3, contre respectivement 11,8 % et 38,2 % en moyenne, dans les pays participants à l’étude ». seuls 8,3 % des Français se situent aux deux niveaux les plus élevés de compétence en numératie (niveaux 4 et 5) et 29 % au niveau 3 ».

La France occupe en littératie et en numératie, respectivement la 21ème (avant Chypre, Espagne et Italie) et la 19ème place (devant l’Irlande, Chypre, les États-Unis, l’Italie et l’Espagne).

L’évaluation montre que les différences de compétence en littératie entre les individus nés en France et ceux nés à l’étranger sont plus marquées (37 points) que dans la moyenne des autres pays.

D’autre part, dans le cadre professionnel, les travailleurs français lisent, résolvent des problèmes complexes et utilisent les TIC à une fréquence inférieure à la moyenne des autres pays. En revanche, ils recourent plus fréquemment — et plus qu’ailleurs — à l’écriture et, davantage encore, à la numératie dans le cadre de leur travail. 6,7 % des travailleurs français, contre une moyenne de 10,3 % dans les pays de l’OCDE, présentent une sur-compétence en littératie (compétences supérieures à celles requises par leur poste), alors que 3,6 % (très proche de la moyenne) sont considérés comme sous-compétents en littératie (ayant des compétences inférieures à celles requises par leur poste).

Enfin, l’étude révèle en France, comme dans tous les pays participant à l’évaluation, « une relation positive et significative entre, d’une part, le niveau de compétence en littératie et en numératie, et d’autre part, le salaire horaire et la probabilité d’occuper un emploi ».

Plus les adultes sont compétents, plus leur salaire est élevé et plus ils ont une chance de trouver un emploi. Ainsi, un employé de niveau 4 ou 5 en littératie gagne 40 % de plus qu’un salarié du niveau inférieur ou égal à 1.

MalgrĂ© tout, la France a progressĂ© ces dernières dĂ©cennies en matière de niveau d’éducation et de compĂ©tences. NĂ©anmoins, force est de constater que,  plus l’âge augmente,  plus les scores sont faibles.

Les mauvaises performances de la France sont en bonne partie dus aux résultats des 45-65 ans, tandis que les 16-44 ans obtiennent des scores plus proches de la moyenne. Ceci s’explique par l’insuffisance de la formation professionnelle en direction des séniors et des moins diplômés, selon l’indicateur de l’OCDE.

Ce qui est surtout alarmant, Ă  travers  cette Ă©tude sur les compĂ©tences des adultes, c’est que la reproduction des inĂ©galitĂ©s perdure tout au long de la vie. MalgrĂ© les politiques mises en place pour rompre avec ce « fatalisme », les Ă©carts sont plus marquĂ©s en France par rapport Ă  la moyenne de l’OCDE et expliquent aussi pourquoi la France dĂ©croche dans le classement. Souhaitons que la rĂ©forme de la formation professionnelle n’accouche pas d’une souris et que l’intĂ©rĂŞt collectif l’emporte sur les corporatismes. 

 
 
 
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