Une refondation réussie passe par des programmes scolaires en adéquation avec les temps dédiés aux apprentissages et les objectifs fixés à la scolarité obligatoire.

Les programmes de 2008, centrés sur des «fondamentaux» ont conduit à une impasse. La dimension culturelle a été largement négligée au profit d’une formalisation tatillonne et mécanique des apprentissages : semaine de 4 jours, programmes chargés laissant peu de marge pour l’épanouissement et injonctions pédagogiques procédurières ont considérablement accru la pression scolaire. L’heure est désormais venue de changer de logique. Le ministre entend prendre le temps nécessaire pour élaborer ces nouveaux programmes, en sollicitant l’avis des praticiens de terrain, reprenant la méthode mise en œuvre pour les programmes de 2002. Beaucoup se satisferaient d’ailleurs d’un simple retour ou d’une mise en adéquation de ces programmes de 2002, mais en dix ans, la donne a changé.

Les programmes de la rentrée 2015 devront réussir le défi de replacer l’école primaire dans une dynamique structurante. Il faut mettre fin au remplissage du double-livret d’évaluation des élèves, qui concilie très mal une pédagogie par objectifs et une approche par compétences, et le socle commun doit devenir réellement le principe organisateur de la scolarité obligatoire.

Les programmes seront donc à penser autour des compétences-clés travaillées à travers des situations pédagogiques riches et variées. La définition des compétences et connaissances à maîtriser doit elle-même être pensée et articulée simultanément avec celles du collège, en cohérence avec le nouveau cycle liant le primaire et le collège. En attendant ces nouveaux programmes, le directeur de la DGESCO s’est engagé, auprès de nous, à définir une version transitoire des programmes de 2008 qui devrait être allégée.