La réforme de la formation des enseignants et des personnels d’éducation a logiquement conduit le ministère de l’Éducation nationale à se pencher sur les référentiels de compétences de nos métiers. Après une première version initiale longue, touffue et confuse présentée aux organisations syndicales à la mi-décembre, nous avons adressé un courrier sévère au DGESCO, à la DGRH. Ce courrier a été suivi d’effets puisque s’est alors engagé un cycle d’échanges et de réunions présidées par JP Delahaye. Cela a débouché sur une nouvelle architecture et de nouvelles formulations des compétences plus en phase avec notre conception des métiers d’enseignant, de professeur-documentaliste et de CPE. Pour autant, nous ne sommes pas parvenus à bousculer totalement les schémas habituels : la maîtrise des connaissances (discipline, valeurs républicaines, langue française, langue étrangère, numérique) figure en tête des « compétences » qui ne sont toujours pas pensées systématiquement en référence aux activités professionnelles quotidiennes. Nous avons toutefois échappé au long catalogue d’items hétéroclites de départ et à une redéfinition non-concertée du métier de CPE et dans une moindre mesure de celui de professeur-documentaliste.

Dans leur dernière version, les référentiels de compétences professionnelles se définissent ainsi:

- le référentiel commun à tous les professeurs et personnels d’éducation,                     

- le référentiel de compétences des professeurs,  (compétences communes à tous les professeurs et compétences spécifiques aux professeurs-documentalistes)                  

- le référentiel de compétences professionnelles spécifiques à la conseillère principale ou au conseiller principal d’éducation.

L’objectif de ces textes est notamment d’identifier les compétences fondamentales à acquérir en formation initiale et poser le principe d’une formation professionnalisante, définie comme un processus continu, depuis l’entrée dans le métier jusqu’à la formation tout au long de la carrière.

Ces référentiels serviront de cadres aux masters des métiers de l’enseignement et étaient attendus avec impatience par l’enseignement supérieur. Il est regrettable que le calendrier très contraint n’ait pas permis de faire appel à des expertises plus larges dans un débat plus ouvert.

Seul un travail croisé entre acteurs ministériels, chercheurs, formateurs en IUFM, ingénieurs de formation, Inspection générale et personnels concernés, permettrait d’établir des référentiels à la hauteur des défis qui attendent les professionnels de l’éducation dans les décennies à venir. Cela exige du temps dont il semblerait que le ministère ne dispose malheureusement pas.

Le lien avec les concours de recrutement reste à gagner : la maquette générique qui nous a été présentée le mois dernier ne faisait pas référence aux mêmes « compétences » que les référentiels. Elle a depuis quelque peu évolué mais à notre sens, s’adosse toujours insuffisamment aux compétences du référentiel.