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SE-UNSA 30


 Par SE-UNSA 30
 Le  vendredi 5 mars 2021

Tests salivaires : volonté de prévention ou coup de communication ?

 
Si depuis le début de la crise, le SE-Unsa soutient les actions de prévention nationales comme locales qui permettent d’éviter la fermeture généralisée de nos écoles et nos établissements ouverts, et ce en respect des missions de chaque personnel, il ne tolère pas que la politique du chiffre dicte les moyens de cette prévention, surtout lorsque le métier s’en trouve fortement impacté.
 
Nous avons besoin des tests salivaires pour réagir au plus vite lorsque la situation devient tendue à l’échelle d’un territoire, d’une école ou d’un établissement.
Nous en avons également besoin pour évaluer au plus juste la situation épidémique dans nos structures scolaires alors que des études scientifiques, dans des contextes et des temporalités différents, reprises ensuite par de nombreux commentateurs toujours avisés, donnent le sentiment de pouvoir dire tout et son contraire.
 
Si la campagne de tests salivaires peut être un moyen précieux de compréhension, de prévention et de lutte contre l’épidémie, un moyen qui nous a sans aucun doute manqué jusqu’ici, elle est évidemment aussi, un outil politique. Ce ne serait pas condamnable en soi, s’il s’agissait seulement d’améliorer la transparence pour prendre des décisions plus partagées.
 
Pour le SE-Unsa, cette campagne de tests doit donc veiller à ne pas se transformer en coup de communication dont les personnels seraient des chevilles ouvrières déjà sursollicitées. C’est pourtant et dommageablement ce que la profession constate et déplore à la reprise après les vacances d’hiver. 
 
Il a fallu toute la mobilisation et la ténacité du SE-Unsa pour qu’après des instructions contraires dans certains territoires, le ministre confirme enfin qu’il n’incombait pas aux personnels, autres que ceux de santé, de procéder aux prélèvements de salive.
 
Malgré cela, la situation est encore à suivre. En effet, certaines autorités locales ne semblent pas vouloir en démordre en sollicitant fortement le « volontariat » de tous.
Cas après cas, le SE-Unsa intervient auprès des rectorats et DSDEN pour qu’on ne confonde pas vitesse et précipitation et que les organisations de tests dans des délais et conditions intenables justifient la forte pression sur les équipes. S’il faut distribuer et récupérer des autorisations et copies de cartes vitales, établir des listes et prévoir l’organisation du jour J, il faut aussi prévoir des délais tenables et des moyens supplémentaires car la vie de l’école ou de l’établissement, elle, ne s’arrête pas.
 
Les personnels de l’Éducation nationale ont le sens du service public et ils le démontrent depuis un an maintenant.
En revanche, ils ne sont pas au service des plans de communication de leur employeur. Si le gouvernement, qui par ailleurs patine avec sa stratégie vaccinale, s’est fixé des objectifs chiffrés et veut donner à voir une action déterminée, ce n’est pas aux personnels de faire encore l’impossible pour les tenir.