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SE-UNSA 30


 Par SE-UNSA 30
 Le  mardi 30 juin 2020

Méprisants, honteux, infamants ! Qui dit mieux ?..

 

La surenchère qui s’est mise en place sur les "badges" ce week-end dans les réseaux sociaux et sur les listes de diffusions académiques, on a vu fleurir nombre d’adjectifs de "la colère" à "l’infame" en passant par "le mépris". Une telle réaction questionne surtout à quelques enjambées de la fin de l’année scolaire. Une fois de plus, pltôt que de vous dire ce qu'il faut en penser, le SE-Unsa du Gard vous dit ce qu'il en sait, pour que chacun puisse en penser ce qu'il veut...

Les open badges dans l’Education Nationale

C'est la DANE (Délégation Académique au Numérique Educatif), un service du rectorat qui a trouvé dans ce concept d’open badges, un objet pédagogique intéressant et novateur qui permet aux enseignants de faire valoir et de partager des compétences, parfois informelles, acquises au long de leur carrière.

Par exemple : je pratique les escape game avec ma classe et souhaite faire reconnaitre cette compétence. Ou encore j'ai développé des compétences dans l'animation de réunion et souhaite faire reconnaitre cette compétence.

Ils peuvent alors faire connaitre leur compétence, échanger, trouver des collègues désireux de partager leurs compétences.

Les open badges c’est quoi ?

Le concept d’open badge est apparu il y a une dizaine d’année sous l’égide de la fondation Mozilla. L’idée ? La coopération et la reconnaissance des compétences de chacun. Des compétences nouvelles, souvent peu reconnues par le système scolaire (Ecole, centre de formation, université) et qui peuvent être évaluées et sanctionnées par des pairs ou une communauté.

Ces badges qualifiés « d’objets sociaux » sont individuels et protégés. Ils contiennent des informations sur la personne qui l’a obtenu, ce qu’elle a fait pour l’obtenir et celle qui l’a émis. Ces badges peuvent être conservés, mis en avant sur un CV, un blog ou un réseau social et permettre d’être reconnu.e.

Cela n’est pas sans rappeler certaines pratiques pédagogiques (institutionnelle, Freinet…) où l’élève choisit le moment où il valide ses compétences et peut aussi se faire évaluer par le groupe.

Alors pourquoi ces badges font-ils couler autant d’encre ?

La DANE a fait le choix (discutable) d’utiliser ce dispositif existant d’open badge, en lui appliquant un appendice à la mode « pour un territoire apprenant ».

A la manière du Stage de Remise à Niveau (SRN) qui a intégré le dispositif « vacances apprenantes », la DANE a semble-t-il voulu optimiser l’existant en surfant sur la vague des dispositifs "apprenants".

Or, cela peut prêter à confusion à plusieurs titres. Tout d’abord parce que très peu de collègues connaissent ce dispositif et encore moins son fonctionnement. Ensuite, parce que le moment est très mal choisi pour communiquer sur ces badges en toute fin d’année scolaire, après une période intense et épuisante pour les équipes qui attendent une juste reconnaissance de leur engagement durant la crise. La communication et la mise en avant de ces open badges à ce moment de l’année ne pouvait qu’être (mal?) associé par la profession déjà échaudée.

Enfin, cette réaction épidermique prouve encore une fois l’état d’extrême tension et de colère légitimes du monde éducatif induites notamment par des expressions très ambigües de la porte-parole du gouvernement ou du Ministre de l’Education. 

Le SE-Unsa appelle chacun.e à ne pas mettre sur le même plan, les erreurs de communication et de perception d'un ministère pour ses personnels et le travail de collègues enseignants, qui ne comptent pas leurs heures au sein de services comme CANOPE ou la DANE et ne méritent pas un tel acharnement. Faisons collectivement preuve de discernement.

Pour en savoir (un peu) plus, CLIQUEZ ICI