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SE-UNSA 30


 Par SE-UNSA 30
 Le  mercredi 17 juin 2020

Reprise du 22 juin : une bonne nouvelle sur le fond qui cache un camouflet sur la forme !

 

MAJ 17.06.20 23h30 : Après une 1ère version de 7 pages le 17 au matin, des déclarations contradictoires sur France Info laissant entendre qu’on pourrait attendre une fois de plus jusqu’à la veille du week-end, une ultime version de 8 pages nous est parvenue mercredi à 21h39 du protocole sanitaire (à consulter et télécharger ici). Rien ne nous aura donc été épargné !

MAJ 17.06.20 16h59 : La note DGRH* actualisée précise la situation des personnes vulnérables et en garde d’enfants, à partir du 22 juin. Pour vous permettre de gagner du temps, voici les principales évolutions et la fiche actualisée en cliquant ici et pour nous aider à vous informer, cliquez là !

On aurait pu croire que les annonces présidentielles de dimanche dernier étaient fondées sur un nouveau protocole en adéquation avec l'objectif fixé. On peut dire aujourd'hui que la bonne nouvelle sur le fond a laissé la place à un nouveau camouflet sur la forme. Ce nouveau protocole "allégé" met en évidence une fois de plus un président et son ministre qui se réservent la primeur du "positivisme" en mettant en porte-à-faux les personnels d'éducation, tous corps confondus, face à une mission impossible !

Comme titre le dernier numéro de l'Enseignant : "Vous avez assuré !" Vous les personnels d'éducation qui vous êtes tant investis pour donner à voir le meilleur visage de notre ECOLE au travers de cette crise inédite. 

Après septembre, une deuxième rentrée le 12 mai, puis une troisième le 2 juin... avec chaque fois des organisations à réadapter... Vous avez couru dans tous les sens, tantôt déménageurs, tantôt informaticiens avec votre matériel et votre téléphone personnels, tantôt assistants sociaux... en présentiel ou à distance, volontaires pour garder les enfants de personnels sur le front, ou assurer à distance le suivi pédagogique des 2/3 d'élèves confinés chez eux, quelquefois parents vous mêmes...

Après avoir reçu en retour toute l'ambigüité du double discours d'un ministre qui donne à voir, à la fois des vidéos où on vous brosse dans le sens du poil et des déclarations qui font l'amalgame entre "travail à distance" et "enseignant en vacances" qui n'ont pas manqué d'ouvrir la voie du profbashing, voici venu, à deux semaines des vacances d'été, le coup de trop.

Celui d'un président qui appelle le retour de l'obligation scolaire... Voilà pour la bonne nouvelle sur le fond. Mais sur la forme, trois jours plus tard, qui dévoile un protocole et toute l'impossibilité de la mission.

Et quand ce sont les corps d'inspection qui, par la voix de Patrick Roumagnac du SIEN Unsa, mettent en évidence ce porte-à-faux, on est en droit de se poser des questions !

Le Gard étant en cours de changement de DASEN, nous avons prêté l'oreille du côté de nos collègues de l'Hérault reçus ce matin en audience par leur DASEN Christophe MAUNY qui déclare : "Il faut accueillir tout le monde mais à l’impossible nul n’est tenu. La mesure de distanciation physique entrainera de l’alternance ou la mise en place de rotations qui seront inévitables. Le DASEN invite les directrices et directeurs à ne pas prendre de souplesse avec le protocole."

Nous devrions rencontrer le nouveau DASEN du Gard, Philippe MAHEU, à l'occasion du CTSD du 26 juin pour évoquer certaines questions mais nous concevons bien volontiers qu'il faudra quelques semaines pour qu'il prenne la mesure de la situation gardoise.

Enfin pour ajouter à la cacophonie, FranceInfo publiait à la mi-journée un message du ministre dont on pourrait sourire si la situation n'était pas si grave : "Contacté par Franceinfo, le ministère de l'Education nationale appelle à prendre des pincettes le document, actuellement en circulation, présentant le nouveau protocole sanitaire. Il s'agit d'une version très provisoire". Le ministère laisse entendre que la version défintivie pourrait être différente et "que certains éléments pourraient changer d'ici quelques heures".

Voici donc ce qui nous met en colère au SE-Unsa. Voici une fois de plus comment le ministre construit une situation de tension face aux parents avec qui vous avez pourtant tous les jours de l'année tenté de construire une relation de confiance.

Voici enfin le communiqué de presse national du SE-Unsa afin que vous puissiez prendre des décisions et répondre aux parents qui vous interrogent tous les jours depuis dimanche.

"Les annonces du Président de la République sur le retour en classe des élèves et la réaffirmation de l’obligation scolaire ont sonné comme une bonne nouvelle pour clore une année scolaire interrompue brutalement le 13 mars avec des allègements, certes, mais aussi des contraintes qui pèsent toujours, comme le « mètre de distance latéral » à l’élémentaire et au collège et le non brassage des groupes. Non seulement c’est un décalage sur le fond entre le retour de tous annoncé et des règles qui ne le permettront pas partout, mais c’est aussi un décalage dans le temps avec la publication du protocole mercredi seulement, et encore sous réserve d’éventuelles modifications après une relecture par la Haut Conseil de la Santé Publique.

Dès dimanche soir, le SE-Unsa avait alerté sur un possible écart entre les annonces grand-public et les instructions officielles internes qui suivraient, quand elles suivraient.

Le SE-Unsa dénonce cette mise en porte-à-faux des acteurs de terrain et alerte l’opinion publique.

Cette dernière étape fait craquer de nombreux personnels du service public d’éducation qui connaît sa troisième réorganisation depuis le 11 mai dans des délais intenables.

Elle intervient par ailleurs dans un contexte où une petite musique de « profbashing » s’est installée sur l’air de « c’est de leur faute si les enfants ne reviennent pas à l’école ». Cette petite musique ferait presque oublier les conditions de la première reprise « partielle et progressive » avec un protocole très strict et des objectifs pas toujours compatibles entre eux : maintien de la continuité pédagogique, accueil des enfants de personnels prioritaires, ciblage de niveaux de classe ou d’élèves plus fragiles, volontariat des familles.

Lundi 22 juin, l’École Publique et ses personnels, fiers du travail déjà accompli, seront cependant à nouveau au rendez-vous pour leurs élèves."

Paris, le 17 juin 2020

Stéphane Crochet

Secrétaire général