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SE-UNSA 30


 Par SE-UNSA 30
 Le  jeudi 19 mai 2016

Des éléments de réflexion intéressants dans la Gazette des communes sur la protection des écoles

 

"Contre le terrorisme, les communes veulent mieux protéger les écoles" : C'est le titre d'un article très instructif qui vient d'être publié sur le site de la Gazette des communes. Il ouvre des réflexions sur des initiatives locales... De quoi susciter des débats peut-être dans vos futurs conseils d'école en présence des délégués de parents ! Extraits et lien de l'article publié le 12 mai dernier par Judith Chetrit dans : A la Une prévention-sécurité

"Au lendemain des attentats de Paris, les établissements scolaires, visés dans des vidéos de propagande, se sont retrouvés au cœur d’un dispositif de protection renforcé. Les collectivités territoriales sont responsables de la sécurité des écoles, et plus particulièrement les municipalités pendant le temps périscolaire. Attroupements à éviter près de l’école, aucun stationnement autorisé, etc. Les règles de bon sens ont été doublées d’autres consignes plus fermes.

Chiffres-clés

  • 17 départements seulement comptent plus de 86 % des écoles ayant réalisé un plan particulier de mise en sûreté, selon le rapport 2015 de l’Observatoire national de la sécurité et de l’accessibilité des établissements d’enseignement.

Quand Catherine veut récupérer sa fille de 5 ans à son école maternelle de Vincennes, elle trouve la porte fermée, au-delà des barrières du plan Vigipirate. Elle doit alors sonner à l’interphone, doublé d’un visiophone depuis janvier, prévenant un animateur de sa présence. « Depuis la mi-novembre, je n’ai pas le droit de rentrer dans l’école, que cela soit durant les temps scolaire ou périscolaire. Je n’ai pas pu voir jusqu’à récemment le visage de la nouvelle institutrice », explique-t‑elle. Pas de kermesse en juin dernier ou de sortie hors de la ville pendant le temps du centre de loisirs.

Vincennes (49 700 hab., Val-de-Marne), ville proche de l’Hypercacher visé par l’attentat de janvier 2015, assume. « Pour nous, le risque est toujours aussi élevé », confie le maire, Laurent Lafon, qui voulait « rassurer » ses administrés et « éviter de prendre le moindre risque » même s’il reconnaît n’avoir jamais reçu la moindre menace.

Dispositif de mise en sûreté

Au-delà de la pluie de consignes transmises par les ministères de l’Éducation nationale et de l’Intérieur, les collectivités territoriales se sont emparées du dossier de la sécurisation de leurs établissements scolaires. « Cela va dépendre du sentiment d’insécurité dans les communes. Chacun doit être à sa place. Quand on décide de rajouter des vigiles devant une école, cela reste un choix politique », souligne Paul Monnoyer, président de l’Association nationale des directeurs de l’éducation des villes (Andev).

Après les attentats de novembre, la rue de Grenelle a insisté sur une meilleure coordination entre les établissements, les collectivités, la police, la gendarmerie et les pompiers, pour parvenir à un « système de vigilance accrue ». Chaque commune a été tenue de fournir un dispositif particulier de mise en sûreté combinant un plan des locaux de l’établissement et des instructions à suivre pour l’ensemble des personnels et élèves.

« Il y a encore une situation très variable quant à la réalisation des plans particuliers de mise en sûreté entre le premier et le second degré. Cela a été fait par à peine la moitié des collèges et des lycées, mais par deux tiers des écoles primaires », avance Jean-Marie Schléret, président de l’Observatoire national de la sécurité et de l’accessibilité des établissements d’enseignement, en se fondant sur le rapport 2015 de la commission « risques majeurs ».

L’observatoire propose l’installation d’un réseau d’alerte automatisé, qui peut être un téléphone dédié ou un bipeur.

Sécurisation des portails

La solution technologique a déjà été choisie par plusieurs collectivités. Une enveloppe d’un million et demi d’euros a été débloquée par la région Rhône-Alpes-Auvergne pour doter des lycées pilotes de tourniquets à badges. En Ile-de-France, l’exécutif régional a alloué plus de six millions d’euros depuis janvier à des lycées pour la sécurisation de portails et de loges, du gardiennage ou des installations de vidéosurveillance et de visiophones.

Avant d’engager de tels financements, des communes ont préféré adopter la politique de la grille fermée. Le filtrage est assuré par les animateurs du périscolaire, comme dans les 20 écoles maternelles et primaires de la commune de Vannes (53 000 hab., Morbihan). « On leur a demandé de renforcer leur vigilance, de nous informer s’ils repèrent une camionnette qui rode ou des personnes suspectes », détaille Christine Penhouët, maire adjointe.

Sa commune envisage de généraliser l’installation d’une gâche électrique dotée d’un visiophone, pour ouvrir le portail à distance, et de diminuer la fréquence des allers-retours lorsque des visiteurs se présentent en dehors des temps d’entrée et de sortie. « Les parents se disent rassurés, on veut les responsabiliser mais on essaie de faciliter la vie des uns et des autres », avance-t-elle.

De même à Bourg-en-Bresse (40 500 hab., Ain), où les horaires d’accueil pour la garderie et le temps périscolaire sont devenus plus contraignants. Les parents doivent venir récupérer leurs enfants à heures fixes.

Mobilisation des policiers

Enfin, dans bon nombre de villes, la sécurité des entrées et sorties d’élèves passe aussi par la mobilisation des policiers municipaux. A Enghien-les-Bains (11 300 hab., Val-d’Oise), ce sont les policiers municipaux qui ont été mobilisés pour assurer la sécurité de trois groupes scolaires. En plus des vacataires présents pour faire traverser les élèves, un agent est positionné à quelques mètres de la porte, le matin et le soir.

« Après les événements de janvier, nous n’avions pas eu de point fixe. Notre présence était épisodique durant les patrouilles des brigades de jour et de nuit », informe Franck Grigaux, chef de la police municipale, qui compte une trentaine d’hommes. « Retirer le dispositif n’est pas à l’ordre du jour », précise-t-on.

Et la même prudence est de mise à Vincennes, où la mairie sait qu’il va falloir faire preuve de pédagogie. « Lorsque vous prenez des dispositions le 16 novembre, personne ne les conteste. Je ne suis pas sûr qu’en septembre prochain les parents accepteront aussi facilement ces mesures exceptionnelles », concède Laurent Lafon.

Publié le 12/05/2016 par Judith Chetrit dans : A la Une prévention-sécurité