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Directrices et Directeurs : en quĂŞte de reconnaissance et d’évolution
Article publié le dimanche 14 juin 2020.
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La crise sanitaire a révélé les montagnes d’efforts et l’investissement sans limite des équipes et particulièrement des directrices et directeurs. Mais ces dernier.e.s n'en peuvent plus. Il est plus que temps de reconnaitre leurs compétences et de faire évoluer le système.

Cette crise sans précédent a certes prouvé l’ingéniosité, l’implication, l’abnégation de ces personnels mais aussi la fatigue, l’abandon et l’isolement intrinsèque à l’exercice des « missions » des directrices et directeurs. Force est de constater que les directrices et directeurs sont aujourd’hui de vrais capitaines à la barre de navires dont ils ont la charge. Le regard aiguisé, la tête froide, les épaules hautes malgré la charge. Et pour mener à bon port leurs équipages, ils éprouvent tourments et péripéties.

Récemment, les directives contradictoires sont pléthoriques : reprise progressive tronquée, conseils d’école interdits puis indispensables, niveaux de lecture différents du protocole sanitaire, interlocuteurs multiples, circulaires et cadrages réglementaires énigmatiques, ...

Les interlocuteurs sont multiples et chacun y va de son bon droit. Alors, auprès de qui travaillent les directeurs et directrices ? De qui reçoivent-ils leurs ordres et pour qui exercent-ils ? Un IEN peut-il maintenir une décision quand un préfet demande de la lever ? Des parents doivent-ils manœuvrer pour être plus prioritaires que d’autres ? Finalement, l’école n’est-elle qu’un bâtiment mis à disposition par une collectivité pour que l’Education Nationale y exerce en y déployant une équipe ?

Certes les orientations et décisions nationales doivent prévaloir à toute évolution du métier. Pour autant, l’accompagnement, la gestion et les directives relèvent pleinement de la gestion à l’échelle locale. Et là, que d’écarts, que de discordance entre le pays et les territoires ! Que de variations selon les départements et les secteurs ! Que de différences selon les circonscriptions et les collectivités !

Les discordances, la fatigue, les annonces, les retraits, les protocoles et autres conseils, recommandations, consignes, interdictions (sans compter le matériel mal adapté…) ont éprouvé les esprits et les corps.



Quel corps d’ailleurs ? Celui des professeurs des écoles ? Les directeurs et directrices en sont tous et toutes les membres reconnus. Les corps de personnels de direction ? Ils n’en font pas partie et pourtant, ils exercent de nombreuses fonctions similaires à leurs collègues du second degré sans en avoir ni l’autonomie ni les moyens. L’idée « d’emploi fonctionnel » qui apparait dans une proposition de loi prochainement débattue est séduisante mais attention à l’obligation de mobilité qu’elle implique. Attention également à définir plus précisément les contours de la délégation d’autorité académique.

Les directrices et directeurs d’école accomplissent jour après jour beaucoup trop avec trop peu. Et pourtant, toutes et tous ont su remettre à flot, appareiller, préparer un cap, éviter les écueils et tenir la barre. Tous et toutes ont mobilisé des ressources « insoupçonnées » pour garantir la sécurité et l’équilibre. Toute et tous ont montré qu’ils savent mener, gérer, discuter, débattre, proposer, décider, écouter… Bref, diriger. Combien de temps encore ces personnels seront-ils maintenus dans un no man’s land ? Combien de souffrance, de drames, de désillusion devront-ils encore vivre et supporter ? Mesdames et messieurs les cadres de l’éducation nationale, quand accepterez-vous que les directeurs et directrices se passent un peu plus de vous pour que vous n’ayez jamais à vous passer d’eux ?

Ces femmes et hommes en charge de nos écoles primaires sont de grands fonctionnaires investis et intègres. Ils exercent avec dévotion et dévouement. Ils s’investissent et s’impliquent. Qui en douterait encore ? Pas les usagers. Les parents les considèrent et les pensent chefs de leurs écoles comme n’importe quel directeur d’entreprise, d’association ou d’établissement. Alors bravo à tous ces capitaines, quelque soit la taille du bâtiment. Plus que jamais, ils méritent que le cadre soit clair.


Sont-ils considérés comme des personnels de direction et de ce fait les moyens proposés pour l’exercice sont nettement insuffisants et irrespectueux. Sont-ils des adjoints administratifs et alors, de nombreuses missions qui leur sont confiées doivent être supprimées. Une réponse est à apporter d’urgence afin que leur métier soit défini et qu’il leur garantisse le cadre indispensable à un exercice serein.

Dans l’attente de cette réponse, attention à eux, aux tempêtes et aux malaises. Qu’ils sachent qu’ils ne sont pas seuls. Toute une nation, toute une profession, les connait, les estime, leur fait confiance. Le Se-UNSA continuera également de se battre aux côtés des directrices et directeurs d’école pour qu’il leur soit fourni les moyens humains, décisionnels et financiers de faire fonctionner leur école.

 
 
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