Au lendemain d’un mouvement de grève historique (lire notre communiqué de presse), qui positionne les enseignants dans un rapport de force favorable face à un gouvernement en difficulté, il serait contreproductif, de lancer la profession dans une reconduction vouée à l’échec avec les projets de Noël déjà engagés sur les 2 dernières semaines avant les vacances. Nous devons au contraire optimiser notre capacité de mobilisation pour tenter de transformer l'essai selon les annonces prévues du 9 au 11 décembre. [NB : Pour parler "réforme des retraites" et "revalorisation", inscrivez-vous à la journée de stage du 5 mars en présence de Ludovic LERAT - Conseiller National].

Les chiffres consolidés du rectorat de Montpellier sont éloquents :

• 64,19 % de grévistes dans les écoles
• 59,98 % dans les collèges
• 53,22 % dans les lycées GT
• 37,45 % dans les lycées pros

Qu'on s'intéresse aux taux de grévistes ou aux mobilisations dans les manifestations, les chiffres nationaux sont tout aussi démonstratifs :

Même la presse, toujours plus nuancée que les syndicats, fait état de  mobilisations massives : "806 000 personnes dans les rues, dont 65 000 à Paris et le cabinet indépendant Occurrence décompte 40 500 manifestants dans les rues de la capitale, même si ce dernier reconnaît des marges possibles d'erreur en raison de la dispersion de certaines manifestations perturbées par des casseurs. Entre 33 000 et 100 000 manifestants à Toulouse, selon les sources, 25 000 à 150.000 à Marseille, 20 à 25 000 à Montpellier, 15 à 20 000 à Nîmes, etc.

Il faut donc selon nous construire l'action dans le temps et tirer tous les bénéfices maintenant d’une mobilisation record en pensant au long chemin qui reste devant nous sur ce dossier. Il faut capitaliser cette mobilisation et non prendre le risque de la dilapider.

Un rapport de force qui doit se construire nationalement

Au niveau national Dans sa conférence de presse de mercredi 4 décembre, J-Michel Blanquer a bien insisté sur sa crainte d’un mouvement reconductible alors qu’il sait pertinemment que la profession ne se lancera pas dans un mouvement de la sorte (fêtes de fin d’année, projets d’écoles ou de classe, etc…).

L’objectif ? Que les syndicats tombent dans le piège en appelant à la reconduction et fassent chuter dramatiquement les chiffres de la participation, faisant ainsi oublier ceux de cette journée réussie.

Le SE-Unsa n’est pas dupe. La profession n’est pas prête à inscrire sa mobilisation dans la durée, en tout cas, pas si tôt et pas à ce moment de l'année.

Il est de la responsabilité des organisations syndicales de capitaliser les effets de cette grève en laissant le gouvernement faire ses propositions. La balle est désormais dans son camp !

Les enseignants ont su se mobiliser comme jamais depuis 15 ans et montrer ainsi au gouvernement qu’ils seront capables de le faire à nouveau si des éclaircissements et des garanties n’arrivent pas rapidement :

•    Revalorisation salariale
•    Assurance d’un maintien des niveaux de pension
•    Pas de contre parties

Le SE-Unsa, en lien avec son union interprofessionnelle l’UNSA, attend désormais les communications et décisions gouvernementales des prochains jours avant de déterminer les suites et la forme à donner à la défense des intérêts collectifs et individuels.