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Plan aisance aquatique : vers de rĂ©elles mesures pour l’enseignement de la natation ?
Article publié le dimanche 5 mai 2019.
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Dans une récente interview au journal Le Parisien, la ministre des sports et ancienne nageuse Roxana Maracineanu a annoncé les mesures de son plan "Aisance aquatique" en faveur d’une meilleure familiarisation à l’eau dès le plus jeune âge et, selon elle, d’une meilleure prévention des noyades.
 
Pour rappel, au début de l’été 2018, alors qu’elle n’était pas encore ministre, elle s’était déjà appuyée sur les chiffres croissants de noyades pour demander au premier ministre un renforcement du plan anti-noyades.
 
Aujourd’hui, c’est donc une nouvelle mĂ©thode pour l’école, « sa mĂ©thode Â» que dit proposer la ministre en souhaitant « initier Â» dès la maternelle.
 
Les enjeux affichĂ©s de son plan « prĂ©venir les accidents et lutter contre l’aquaphobie Â» et « ĂŞtre autonome, mettre la tĂŞte sous l’eau, Ă  reprendre leur respiration, Ă  traverser un bassin sans paniquer Â», sont essentiels mais ne reprĂ©sentent pas une nouveautĂ©. Les programmes actuels d’EPS dĂ©finissent dĂ©jĂ  ainsi les prĂ©alables au savoir-nager et certifient les compĂ©tences par un test d’aisance aquatique en fin de CP voire de GS.
 
Côté mesures, il s’agirait :
  • d'augmenter le nombre et la durĂ©e des sĂ©ances de natation, voire crĂ©er des classes de natation comme on connait les classes vertes ou les classes de neige (un dispositif expĂ©rimental oĂą des Ă©coles maternelles feront pratiquer la natation Ă  leurs Ă©lèves durant une semaine entière avec deux sĂ©ances par jour sera mis en place Ă  la rentrĂ©e prochaine)
  • de mettre Ă  disposition, dès le 22 avril prochain, des vidĂ©os de dĂ©monstration Ă  destination des parents, professeurs des Ă©coles et animateurs des centres de loisirs
  • de dĂ©bloquer 15 millions € pour le dĂ©veloppement de piscines, notamment de bassins d’apprentissage sur les territoires les moins dotĂ©s
  • d'Ă©largir aux 4-12 ans le dispositif « J’apprends Ă  nager Â» rĂ©servĂ© jusqu’alors aux 6-12 ans pour enseigner la natation aux Ă©coliers pendant les vacances scolaires
 
L’avis du SE-Unsa
 
Le SE-Unsa ne peut que soutenir et encourager toute réflexion et tout dispositif visant à améliorer les conditions de l’enseignement de la natation en France.
 
Cependant, il s’interroge sur le réalisme de ces annonces au regard des difficultés actuelles pour les écoles, les collèges et les lycées de se rendre aux bassins et faire suffisamment pratiquer les élèves.
Construire de nouveaux bassins sur les territoires les plus dépourvus est effectivement une nécessité évidente mais encore faut-il que soit résolue la problématique de l’accès aux bassins.
Pour le SE-Unsa, des mesures doivent également être prises en matière de gratuité des transports et de gratuité d’entrée aux bassins et en matière de priorité d’accès des publics scolaires aux piscines, souvent en concurrence avec les publics loisirs de plus en plus nombreux.
 
Concernant l’expĂ©rimentation (prĂ©vue sur Paris), si elle a pour but premier de tester la mĂ©thode « Maracineanu Â», il faudrait tout de mĂŞme cesser de considĂ©rer l’École comme un laboratoire expĂ©rimental. Ces derniers mois ont Ă©tĂ© l’occasion de multiples annonces de dispositifs expĂ©rimentaux dont les enjeux sont certes parfois louables mais oĂą l’annonce de gĂ©nĂ©ralisation ultĂ©rieure est aussi peu lucide que parfois souhaitable. Doit-on rappeler que l’École de la RĂ©publique a pour ambition première de donner les mĂŞmes chances Ă  toutes et tous les Ă©lèves qu’elle accueille ?
 
Plus largement, pour le SE-Unsa, la ministre des sports fait un parallèle trop rapide entre augmentation du nombre de noyades chez les enfants de moins de 6 ans et apprentissage insuffisant et trop tardif de la natation à l’école. Elle semble omettre que les élèves n’y allaient ni plus tôt, ni davantage les années passées.
Les causes de l’augmentation des noyades en France sont multifactorielles et notamment liées à la très forte croissance des activités aquatiques ou du nombre de piscines privées ces dernières années, et tous les facteurs doivent être pris en considération pour une réelle prévention.

 

 
 
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