En Angleterre et en Ecosse, des études ont été menées par deux syndicats représentatifs des enseignants, NASUWT the Teachers’ Union et Educational Institute of Scotland, elles révèlent qu’une forte proportion des enseignants-répondants déclarent être victimes d’agressions verbales ou physiques de la part d’élèves, majoritairement des garçons envers des enseignantes.

Ceux-ci se sentent culpabilisés, rendus responsables de situations qui affectent leur motivation, leur état de santé moral et physique. De plus, ils déplorent un manque avéré de soutien de l’institution.

Des annonces ministérielles, sur les téléphones portables par exemple, détournent le regard des vrais problèmes : erreurs ou insuffisances des budgets successifs, diversité des problèmes comportementaux, bâtiments scolaires à risques, etc.

Le tout révèle un ministère hors-sol et une mauvaise gestion chronique du système éducatif depuis une quinzaine d’années.

Royaume-Uni : la violence a un impact fort sur la santé mentale des personnels

L’enquête Behaviour in Schools survey (NASUWT) révèle que 90% des répondants ont subi insultes ou violences physiques à divers degrés de la part d’élèves.

Parmi eux, 10% ont déclaré être l’objet de violences verbales ou physiques de façon récurrente, hebdomadaire avec des effets sur leur motivation et leur moral, allant de l’anxiété à la dépression, alors qu’il leur est fréquemment objecté que ça fait partie du métier.

La campagne ‘Stand Up for Quality Education’ s’empare de la question de la violence à l’école, pour améliorer les conditions des personnels, des élèves et agir plus largement dans la société. L’enquête du syndicat écossais confirme que 82.7% de leurs sections constatent des incidents hebdomadaires de violence et d’agression. Elle pointe des éléments supplémentaires :

La violence envers les enseignants est plutôt physique en primaire, alors qu’il s’agit plutôt d’intimidation, d’obscénités ou insultes en second degré. Les garçons sont plus enclins à développer des comportements agressifs vis à vis des enseignantes (51% des sections). Le manque de connaissances et d’application des règles et procédures existantes, au niveau local va de pair avec le manque de soutien en cas d’agression (26.1%), de même que près de 2/3 des sections (59.1%) déplorent une absence ou une insuffisance de soutien en cas d’agression d’élève à élève. Un manque de suivi est aussi constaté, lié aux contraintes budgétaires, au manque de formation et d’un accès facilité à des professionnels ressources. La principale manifestation agressive de la part de parents envers les personnels prend quant à elle le plus souvent la forme de rumeurs, de mises en cause professionnelles graves voire diffamatoires envers les enseignants.

Du fait d’incidents violents survenus, près de 80% des sections ont répondu que leurs membres considéraient quitter l’enseignement.

L’Organisation internationale du travail (OIT) a inscrit le droit à un environnement de travail sûr et sain au rang des principes et droits fondamentaux au travail.

A safe, healthy workplace is a human right

Aux États-Unis, de nouvelles idées pour résoudre les comportements perturbateurs

Pour le National Education Association (NEA), syndicat US de l’éducation, l’identification des causes de comportement agressif en classe pourrait être un remède.

L’analyse comportementale appliquée (Applied Behavioral Analysis), initialement destinée aux enfants autistes peut aider les éducateurs à contrôler leurs classes.

Il s’agit pour les équipes d’apprendre pas à pas à connaître finement les élèves et déterminer les motivations de leur comportement pour en éliminer les déclencheurs. Prendre le temps de connaître ses élèves est un investissement certain au départ, rentable à la fin.

C’est une stratégie « de petits pas Â» qui n’a rien d’extraordinaire, comme par exemple étudier une comédie de Shakespeare plutôt qu’une tragédie…

En savoir plus sur l’analyse comportementale appliquée (ABA) :

https://www.autismeinfoservice.fr/accompagner/travailler-enfants-autistes/aba

Applied Behavioral Analysis (ABA)