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SE-UNSA 28


 Par SE-UNSA 028
 Le  jeudi 6 octobre 2022

Le SE-Unsa 28 reçu en audience par le Conseiller social de Pap Ndiaye

 

Ce mercredi 5 octobre, Pap Ndiaye était de visite à Gasville-Oisème dans le cadre du Conseil National de la Refondation (CNR).

>>> Pap Ndiaye, ministre de l'Éducation nationale, a donné le coup d’envoi officiel des « concertations locales », ce mercredi à Gasville-Oisème

A cette occasion, le SE-Unsa a sollicité une audience. Nous avons été reçus par le Conseiller social auprès de notre ministre, accompagné de Mme Goreau (IEN Chartres 2) et Mme Marin (Inspectrice en charge de l'Information et de l'Orientation)

Nous avons pu porter de nombreux sujets qui touchent nos métiers :

La formation initiale

Le SE-Unsa a mis en avant les difficultés que rencontrent les stagiaires à 100% et à 50 % sur le terrain comme dans la formation.

En effet, les PES à plein temps sont mis en responsabilité trop rapidement. Pour le SE-Unsa, la seule obtention d'un M2 MEEF n'est pas suffisant pour permettre une prise en charge sereine d'une classe à plein temps : l'année de PES est une année de formation ! 10 jours c'est trop peu ! A cela s'ajoute les difficultés rencontrées localement dans la mise en place de cette formation. 

Quant au PES à mi-temps, l'absence de formation à l'INSPE faute de financement a contraint l'Education nationale à s'adapter. Ils sont depuis la rentrée en observation dans des classes de PEMF. Ces PEMF ne sont pas toujours leur référent. Le niveau observé ne correspond pas forcément à leur niveau de classe quand ils sont en responsabilité. La formation à l'INSPE ne devrait pas commencer avant le mois de janvier pour ces personnels.

A ce jour, il n'y a toujours pas de responsable INSPE à Chartres. Le directeur de l'INSPE de la région Centre Val de Loire vient de démissionner. 

> Mme Goreau nous a affirmé que l'observation autorise finalement la mise en pratique ce que nous avions demandé dès la rentrée.

Enfin, nous avons alerté sur les difficultés et le manque de visibilité que représente la multiplicité des points d'entrée dans le métier (M2, M2 alternant, PES à 50%, 100%). Les services de la DSDEN sont contraints d'effectuer de la dentelle pour mettre en place ces dispositifs.

Mobilité inter et intra départementale/académique

Dans le premier degré, le SE-Unsa déplore l’absence de mobilité. Nationalement, la mobilité interdépartementale est de 20%, localement, à peine 10%. Il est temps de revoir la copie et de prendre le temps de la réflexion pour réformer en profondeur le système.

Le manque de mobilité repose en partie sur le manque de moyens dans les départements ou les académies. Mais cela ne peut être la seule cause. On ne pourra résoudre cette problèmatique à coup de mesurettes. Le SE-Unsa demande qu'une réflexion soit engagée au niveau ministériel pour trouver des solutions pérennes et durables. Dans ses mandats, le SE-Unsa revendique le droit à la mobilité et à la stabilité géographique :

"Entrées tardives dans le métier, mobilité professionnelle importante du monde actuel, évolutions sociétales, complexité des vies de chacun et accroissement des inégalités territoriales se confrontent de façon dommageable à des modalités d'affectations insuffisamment adaptées.

Au regard des instabilités engendrées ou au contraire des mobilités bloquées, y compris pour des collègues à ancienneté importante, le SE-Unsa exige une révision des principes et des barèmes d'affectations."

La question de la mobilité est essentielle. Beaucoup de démissions y sont liées.

Le SE-Unsa a aussi alerté sur les changements incessants des règles du mouvement intra départemental. Ces perpétuelles modifications sous l'ère "Blanquer" ont impacté le fonctionnement des services de la DSDEN qui doivent toujours travailler dans l'urgence mais aussi les personnels qui ne maitrisent plus les règles du mouvement.

Mobilité professionnelle

La mobilité géographique est loin d’être la seule préoccupation. Les carrières ne sont plus aussi linéaires qu’avant, l’Education Nationale ne fait pas exception.

Le SE-Unsa a souligné la qualité du travail de notre RH de proximité, M. Belotti. Sa mise en place est une amélioration majeure de ces dernières années. Néanmoins, le RH de proximité ne peut pas tout. Quand le financement fait défaut, beaucoup de demandes ne peuvent aboutir : difficulté à faire valoir les comptes personnels de formation, à obtenir une rupture conventionnelle.

C'est pourquoi le SE-Unsa a demandé que soient rééquilibrées et abondées les enveloppes budgétaires pour qu'elles puissent répondre aux demandes toujours plus nombreuses des collègues.

Revalorisation

Une revalorisation est prévue à la rentrée 2023. Elle aura 2 dimensions.

  • La "revalorisation socle" doit concerner tous les enseignants sans contrepartie, mais à des degrés divers. Il est prévu une augmentation de 10% en moyenne pour les 20 à 25 premières années (les 10% englobent les 3,5% déjà obtenus) et une ouverture des ratios de passage à hors classe et à la classe exceptionnelle pour permettre à un plus grand nombre de collègues de les atteindre. 

Le SE-Unsa a mis en avant l'importance de revaloriser l’ensemble des carrières. Il est vrai que sur le plan international, la France est en retard par rapport aux autres pays pour les débuts et milieux de carrière. Pour autant, à tous les niveaux, les personnels attendent un geste fort.

  • Le "pacte" doit permettre de rémunérer des missions particulières, notamment des missions actuellement non reconnues. Il est également prévu de rémunérer de nouvelles missions.

Cette revalorisation doit s'inscrire dans un calendrier de réunions auxquelles participera le SE-Unsa.

>>> Rémunération des enseignants : ouverture des discussions par le Ministre 

Le SE-Unsa est favorable à la reconnaissance financière pour des personnels qui assurent déjà certaines missions car il ne s'agit de revalorisation mais de rémunération pour travail effectué. Toutefois, nous nous inquiétons des missions supplémentaires qui pourraient être demandées dans le cadre de la revalorisation. Les missions évoquées n'entrent que très peu dans le cadre du 1er degré. Et pour autant, l'engagement et l'investissement de ces personnels doivent aussi être reconnus.

 

Le SE-Unsa s'est dit heureux d'avoir obtenu gain de cause pour la prime REP/REP+ qui sera dorénavant accordé à l'ensemble des personnels (AED, AESH, PsyEN, CPE, CPC) qui travaillent dans l'éducation prioritaire. Nous sommes toutefois intervenus pour défendre les "oubliés" des primes tels que les profs docs pour la prime informatique mais aussi les AED et AESH qui officient dans des établissements spécialisés.

> Indemnités en éducation prioritaire : le gouvernement contraint de céder devant l’opiniâtreté du SE-Unsa !

Evaluation d’école ou d'établissement

Les Evaluations d'école sont mal vécues sur le terrain parce qu'elles engendrent beaucoup de travail sans temps véritablement dédié à leur mise en place.

Dans le premier degré, les écoles concernées ne bénéficieront pas, cette année encore, de formation continue. Après les 2 années COVID, l'année "Projet d'école", on ne peut que déplorer ce choix d'impacter ENCORE le temps de formation. La formation ne peut être la variable d'ajustement pour permettre la mise en place de nouveaux dispositifs. C'est pourquoi, le SE-Unsa demande, comme dans le 2nd degré, des journées banalisées pour mettre en place ces évaluations. 

De plus, le dispositif ne pourra avoir un écho positif auprès des personnels que si les moyens d'accompagnement, financiers, humains et de formation sont conséquents à l’issue du rapport et répondent aux besoins soulevés.

Direction d’école

Le SE-Unsa a porté un de ses mandats, à savoir l'augmentation des décharges qui restent encore insuffisantes malgré les évolutions des précédentes rentrées.

Une proposition nous semble particulièrement intéressante. Le SE-Unsa demande que les directeurs des écoles de 6 et 7 classes soient déchargés à mi-temps et effectuent sur l'autre mi-temps des missions d'enseignement qui s'apparenteraient à des missions de maitre supplémentaire. Ils pourraient ainsi ne plus être "empêchés" de faire leur métier d'enseignant, la direction empiétant bien souvent sur les temps de classe. Il en irait de même pour les directeurs de 8 et 9 classes avec une quotité de 75%/25%.

Nos mandats pour la direction d'école :

Nbre de classes 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 et plus
BI 20 points 30 points 40 points 50 points 60 points 70 points 100 points
Décharge 18 j/an 0,25 0,33 0,5 + 0,5 MSUP 0,75 + 0,25 MSUP complète
Aide administrative 0,5 complète

AESH

Le SE-Unsa a alerté sur le manque d'AESH dans notre département mais aussi sur les dérives de la mutualisation. Quand un AESH accompagne un trop grand nombre d'élèves, les aides apportées équivalent à du saupoudrage.

Le SE-Unsa s'est aussi inquiétés de la précarité de ces personnels malgré les avancées importantes obtenues l'année dernière. Cette précarité entraine un nombre important de démissions chaque rentrée (40 en Eure-et-Loir)

Un des leviers d'action est la possibilité de cumuler des emplois Education nationale et collectivités dans le cadre du périscolaire pour obtenir des contrats à 100%. C'est contrats sont trop peu développés aujourd’hui, certaines municipalités y sont réfractaires.

AED

Le SE-Unsa a salué le processus de cédéisation comme étant une bonne évolution. Nous nous questionnons sur comment professionnaliser ces personnels notamment dans le cadre de la formation.

Le SE-Unsa est très attaché à la question du harcèlement scolaire. Les AED, directement confrontés à ces problématiques, doivent y être formés pour apporter une réponse adaptée en établissement.

Médecine scolaire

Pour finir, le SE-Unsa a alerté sur la disparition de notre médecine de prévention dans notre académie. Le docteur Gruel exerce maintenant à mi-temps pour l’ensemble des 6 départements de l'académie et pour un temps encore incertain.