Le premier ministre et la ministre de l'EN étaient en déplacement à Chartres au collège Mathurin Regnier ce jeudi 14 mars pour la mise en place des groupes en lien avec le "Choc des savoirs".
Le SE-Unsa a profité de l'occasion pour solliciter une audience. Nous avons donc été reçues par la Conseillère sociale de Mme Belloubet en présence de la Secrétaire générale, Mme Duguet, et l'IA-Adjoint, M. Madoré.
1) Le Choc des savoirs
Nous avons réaffirmé notre opposition au choc des savoirs et notamment à la mise en place des groupes de niveaux. Sur le fond, nous sommes opposés au tri social que cela engendrerait. Sur la forme, cette réforme ne peut se faire à moyen constant et sans texte réglementaire. De même la communication contradictoire entre la ministre de l'EN et le Premier ministre ne nous a pas rassurés ces derniers jours, bien au contraire.
Nous avons détaillé les conséquences directement liées à cette réforme sur le terrain :
La conseillère sociale nous a annoncé une parution des textes réglementaires demain et de la circulaire lundi prochain. Il semblerait que la vision de Mme Belloubet serait celle qui transparaitrait dans les textes. Ainsi la notion de groupes de niveau n'apparaitra pas. Il y aura des groupes dans chaque collège en maths et en français mais l'autonomie des chefs d'établissement sera maintenue. Deux demi-journées banalisées sont prévues d'ici la fin de l'année pour réfléchir aux modalités de mise en place de la réforme dans chaque collège. L'hétérogénéité des groupes sera une possibilité laissée au choix des équipes pédagogiques.
Si ces éléments sont un peu rassurants, l'UNSA reste opposée au choc des savoirs dont le projet pour l'Ecole est bien plus vaste et nous inquiète sur beaucoup de points (labellisation des manuels, brevet, uniforme...)
Au sujet de l'uniforme, la Conseillère sociale a souhaité préciser qu'il s'agit d'une expérimentation. Une évaluation de l'impact sur le climat scolaire est prévue. Nous avons pointé le caractère non prioritaire. Prenons l'exemple de la ville de Dreux qui a en projet d'investir dans cette expérimentation alors même que les écoles de cette ville ont un besoin urgent de rénovation.
2) Les conditions de travail
Nous sommes intervenues sur les discours portés sur l'Ecole depuis la rentrée (harcèlement, empathie...). L'Ecole, contrairement aux propos que l'on peut entendre, n'est pas responsable des maux de la société mais elle en est le réceptacle. Si la société va mal, l'école va mal. Les sujets d'inquiétude sont vastes (l'impact des écrans, l'appauvrissement de la population, ...). On peut l'observer par l'explosion du nombre d'élèves à besoins éducatifs particuliers qui nous mettent en difficulté. Les enseignants n'ont pas de baguette magique. Ils ne peuvent pas tout solutionner. Il est indispensable de donner à l'Ecole les moyens de mieux fonctionner :
3) Mutations interdépartementales dans le 1er degré
Nous avons rappelé la situation très dégradée de notre département. Chaque année, moins de 10% des participants obtiennent satisfaction et pour l'essentiel, uniquement par le biais de priorités légales. Il faut souvent attendre longtemps avant de pouvoir muter ce qui impacte fortement les situations personnelles. La mutation pour convenance personnelle est quasi impossible à l'exception de quelques départements limitrophes. Le SE-Unsa 28 lutte depuis longtemps pour que l'Eure-et-Loir ne soit pas perçu comme un département prison.
Il devient urgent que le ministère prenne le temps de la réflexion. Notre système de mutation est à bout de souffle et ne répond plus aux besoins de notre société. Il est urgent que les enseignants puissent faire valoir leur droit à la mobilité.
Pour rappel, le SE-Unsa accompagne chaque année de nombreux collègues dans les mutations inter et intra, 1er et 2nd degré. >>> Contactez-nous
4) Carte des écoles en REP et REP+
La carte de l'Education prioritaire devrait être revue pour la rentrée 2025. Le SE-Unsa est intervenu pour alerter la Conseillère sociale sur les écoles "orphelines". Il s'agit d'écoles regroupant toutes les difficultés de l'EP mais qui ne peuvent intégrer le réseau faute d'un collège de secteur en EP.
Dans un petit département rural, la mixité sociale est facile à mettre en place à l'échelle des collèges. Rattacher une école à un collège pour constituer un réseau d'Education prioritaire laisse trop d'écoles sur le carreau.
5) Application EANA
Nous sommes de nouveau intervenues pour faire retirer la partie administrative de l'application qui permet le suivi des élèves allophones. La Conseillère sociale nous a confirmé que cette partie serait prochainement supprimée. La demande en a été faite aux rectorats concepteurs de l'application. Vous pouvez donc différer le renseignement de l'application jusqu'au retrait de la partie controversée.
>>> Application EANA, des avancées
6) PAS (Pôle d'Appui à la Scolarité) et médico-social
Mardi 12 mars, l'IEN SEI nous a présenté la mise en place des PAS dans notre département. Ils remplaceront les PIAL avec pour objectif de créer un maillage de proximité pour un meilleur suivi et accompagnement des élèves qui relèvent du handicap ou pour les EBEP.
Les PAS sont une expérimentation qui devrait être généralisée à la France entière à la rentrée 2025.
Dans notre département, les PAS se mettront en place en lien avec les DAME. 18 postes supplémentaires seront affectées à l'Eure-et-Loir pour la coordination de ces PAS. Les enseignants des DAME verront leurs missions évoluer pour répondre aux exigences des PAS, à savoir un accompagnement des élèves notifiés ou des EBEP dans leur école de référence. Un seul enseigant spécialisé restera en exercice au sein du DAME pour la prise en charge scolaire des élèves qui y sont scolarisés.
Beaucoup de questions restent en suspens. Nous avons exprimé notre inquiétude quant à cette mise en place qui va en partie déshabiller les DAME au profit des PAS avec un suivi d'un nombre plus important d'élèves.
La Conseillère sociale s'est voulue rassurante quant à cette mise en place : 2 éducateurs sur chaque PAS pour aider à l'accompagnement, rôle du coordo PAS qui interviendra aussi au sein des écoles...
Le SE-UNSA participera à des réunions bi-latérales avec le ministère pour le suivi de cette expérimentation. Nous ne manquerons pas de faire remonter par le biais de nos militants nationaux toutes nos observations sur le fonctionnement des PAS à la rentrée prochaine dans notre département.
Nous restons à votre disposition pour répondre à vos questions : 06.34.43.21.67
A cette occasion, nous avons rappelé notre opposition à la suppression des moyens enseignants dans le médico-social (CMPP, MECS).
Vos représentantes lors de cette audience
Marie JAUPITRE
Olivia Moulin