Retour à l'article normal

SE-UNSA 22


 Par SE-UNSA 22
 Le  mercredi 12 mars 2025

Audience du SE-UNSA 22 avec l’A-DASEN (10 mars 2025)

 

Lundi 10 mars 2025, les représentants du SE – UNSA 22 (Robin Maillot et Nadine Guédé) ont été  reçus par l’A-DASEN, Mme Lecoeur, accompagnée de Mme Garreau, chef de la DIV1D22, Mme Le Bot de la DIV1D22 et Mme Ménard de la DIVEL.

Comme toujours, notre intervention a été très concrète et ancrée dans la difficile réalité de nos classes. Nous avions beaucoup de choses à dire et nous avons priorisé les priorités, comme le font de plus en plus nos collègues. 

Outre les sujets évoqués (conditions de travail, temps partiel, direction, mouvement, AESH, retraites, etc.) que vous trouverez ici (en pdf) ou ci-dessous, nous avons aussi abordé diverses situations précises difficiles, là encore en priorisant.

MOUVEMENT 1er degré

DIV1D 22 : La capsule vidéo explicative du mouvement est faite, elle va être proposée rapidement.

Le mouvement se déroulera du 27 mars au 14 avril. La période de saisie est plus large que dans les autres départements. La circulaire sera publiée en début de semaine prochaine. Rappel important, nous organiserons des Réunions d’Infos Syndicales durant cette période et sommes là pour vous aider dans vos démarches (nos conseils peuvent être utiles !).

TEMPS PARTIEL

Les agents ont jusqu’à fin mars pour faire leur demande.

Nous avons rappelé notre position et les incidences qu’un refus pouvait engendrer sur la santé des collègues. Ils paient le fait de pouvoir tenir. Ils essaient d’allier au mieux vie personnelle et professionnelle et à titre d’exemple certains collègues doivent faire quotidiennement plus de deux heures de route par jour. Travailler un jour de moins est important et leur permet de souffler.

A DASEN : Le concours est régional et les collègues le savent dès le départ.

SE-UNSA 22 : Certes, mais il est extrêmement difficile de muter au sein de notre académie, pour ne pas dire impossible…

DIV1D22 : La mobilité est effectivement un vrai problème.  On va recevoir les personnels en amont. Les demandes sur autorisation recevront probablement un refus et les personnels concernés seront invités à un entretien avec l’IEN afin d’expliquer leur demande. L’administration verra alors la solution la plus adaptée avec les agents.

SE-UNSA 22 : Certains collègues tiennent parce qu’ils sont à temps partiel et c’est clairement dans l’intérêt du service. Nous avons dénoncé le fait que nos collègues vont recevoir en guise de réponse à leur demande, une fois encore, un avis négatif même si celui-ci pourra être revu favorablement ensuite. Le refus d’emblée est symboliquement très négatif et sera mal perçu par les collègues. Une formulation indiquant que l’octroi du travail à temps partiel n’est pas automatique et va être  étudié serait certainement mieux perçue par les collègues. Des enseignant·es sont prêts à démissionner s’ils n’ont pas cette possibilité qui n’est pas un confort mais une nécessité.

 NON REMPLACEMENT & CONSÉQUENCES

SE-UNSA 22 : Nous avons exposé le problème du non-remplacement et ces conséquences, notamment dans leur dimension humaine. Sans oublier, comment le pourrions-nous, la décision scandaleuse de sanctionner financièrement des collègues en arrêt de travail, alors que jamais les conditions de travail n’ont jamais été difficiles, en passant la rémunération pendant un arrêt à 90%. Notre système repose sur l’auto-culpabilisation de ses personnels, nos collègues sont autant « malades » d’être absents que de souffrir d’une pathologie. Lorsqu’ils s’arrêtent c’est qu’ils n’en peuvent vraiment plus, et parfois ils sont allés trop loin.  Comme il n’y a plus de remplaçants ils culpabilisent vis-à-vis des autres collègues.  Pour ces autres collègues, lorsqu’ils répartissent les autres élèves, les conditions de classe ne sont plus du tout les mêmes et cela a un impact. Il est à noter que ce remplacement, en répartissant les élèves, se fait gracieusement, sans aucune reconnaissance.

Cela a aussi des conséquences sur les relations entre collègues. Les collègues en place pouvant reprocher aux collègues absents leur absence… Et parfois il faut se répartir des enfants qui ont des troubles du comportement… Cela majore tout. Oui cela fait partie de la réalité des classes quelque peu éloignée de la vision de notre hiérarchie.

Ajoutons que parfois, faute de remplaçants, les collègues directrices et directeurs remplacent alors leurs collègues et perdent leur jour de décharge, pourtant si précieux !

A DASEN : Nous avons eu beaucoup de remplaçants malades. Nous avons stoppé le remplacement des constellations. Pour l’an prochain on va réfléchir à revoir la période des remplacements « constellations » pendant les mois en tension (Nous avions prévu de le demander). La semaine dernière il n’y avait « plus » que 39 non-remplacements, nous sommes montés à 227 sur une semaine.

SE-UNSA 22 : Nous avons souligné le gros travail des secrétaires de circonscription qui jonglent au mieux avec les remplacements, qui ont les collègues au téléphone, qui vont parfois très mal et se confient. Outre leur expertise technique et fonctionnelle, elles ont une charge émotionnelle lourde.

A DASEN : Nous en sommes conscients. Les secrétaires remplissent chaque semaine, depuis janvier, un tableau des non-remplacements. Cela va nous donner une visibilité.

SE-UNSA 22 : Nous tenions aussi à rappeler la spécificité de la fonction de remplaçant, ce n’est pas simple et l’accueil peut être parfois abrupt.

Les élèves, même très jeunes, testent et ne respectent pas forcément leur professeur suppléant. Dernièrement des situations ont été dénoncées par la saisie de fiches SST.

A DASEN : Nous savons qu’être remplaçant n’est pas toujours simple, c’est pour cela que nous avons mis en place des entretiens pour les postes de Titulaires Départementaux. Nous pouvons échanger sur la fonction avec les personnels, avant le mouvement.

SE-UNSA 22 : Nous vous demandons de faire attention aux autorisations d’absence. Nous n’avons parfois pas d’autres possibilités pour des rdv médicaux, des obsèques, etc. Et nous avons rappelé que la loi est scandaleuse, puisque même le décès d’un proche ne fait pas partie des autorisations d’absence de droit.

A DASEN : Nous en sommes conscients, nous essayons de les accepter au maximum. Nous demandons néanmoins, pour un souci de remplacement, de prendre les rdvs médicaux plutôt en fin ou début de ½ journée pour n’avoir qu’une ½ journée d’absence.

SE-UNSA 22 : Là encore, il est utile de rappeler la situation tendue de notre département au niveau des médecins, obtenir un rendez-vous est déjà une performance, on prend l’horaire qui nous est proposé.

DIRECTION D’ÉCOLE & ÉVALUATION DE DIRECTION

SE-UNSA 22 : Depuis de nombreuses années, nous vous alertons sur leur charge de travail et rappelons que la plupart d’entre eux sont en classe. Dans les petites écoles ils ont très peu, trop peu de décharge, et pourtant la charge de travail est importante. Lorsque nous parlons des enfants qui ont des troubles du comportement, outre les problématiques importantes où parfois on ne peut faire classe, il y a aussi le côté administratif pur et dur. Que de documents à remplir, que de réunions (équipes éducatives, ESS) à tenir (avec en plus la dimension où l’on prend en plus de plein fouet certains parents) qui s’ajoutent aux autres tâches (et toutes ces réunions sont souvent posées sur des jours de décharge) ! Pour les collègues qui font des inclusions ULIS il est dommage, frustrant, de ne pas pouvoir assister aux réunions concernant ces élèves, faute de moyens de remplacement. Voilà l’autre réalité des enfants EBEP, où les directrices et directeurs donnent beaucoup de leur temps, de leur énergie pour trouver une ou des solutions qui n’arrivent jamais ou sont trop longues à se mettre en place.

Pour le SE-UNSA, la limite de la gestion des élèves à besoins éducatifs particuliers est quand on ne peut plus faire classe, dans ces situations il faut déscolariser partiellement les élèves.

A DASEN : Nous le faisons mais nous le présentons plutôt aux parents comme un aménagement de scolarité (terme moins clivant).

SE-UNSA 22 : Nombre de collègues directrices ou directeurs sont épuisés mais ils ne s’arrêtent pas car ils savent que cela sera pire au niveau de la charge de travail. Du coup ils tiennent et ne s’arrêtent pas quand il le faudrait, ce qui peut avoir des conséquences au final plus graves, tel un burn-out.

Avant de venir, nous avons sollicité nos directrices et directeurs, nous avons eu un nombre de retours conséquents et émanant de directrices et directeurs plutôt expérimentés. Nous leur avions demandé leurs priorités, elles sont claires et nettes :

-   Il faut du temps, plus de temps !

-   La « simplification » n’a fait qu’augmenter la difficulté et la lourdeur des tâches administratives.

A DASEN : Les enquêtes qui augmentent ne viennent pas forcément de nous, mais parfois directement du Ministère, du rectorat…

SE-UNSA 22 : Il existe aussi un autre sujet totalement éludé : la confrontation avec les parents, les élus. Il y a de plus en plus de conflits, de mises en causes, parfois d’agressions. Quid de la protection fonctionnelle ? Deux mois de délais c’est long. Lorsque nous avons pointé le sujet, le Dasen a indiqué que les IEN peuvent aussi aller porter plainte contre les parents. Pourquoi dans les situations extrêmes, cela n’est pas le cas ?

DIV1D22 : Le rectorat peut s’associer à la plainte.

SE-UNSA 22 : Il y aurait plus de poids si l’IEN portait plainte aussi. Et cela accélérerait peut-être aussi la prise en compte des services judiciaires et policiers. Petite remarque au passage, ces derniers vont bien plus vite lorsqu’il y a des plaintes de parents contre les enseignants, deux poids deux mesures…

SE–UNSA 22 : Attention à l’EVARS (éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité) et ce qui est diffusé sur les réseaux ! Les parents sont manipulés et cela retombe sur les collègues et les directeurs. Pourquoi n’y a-t-il pas de courrier institutionnel allant dans ce sens ? Une fois encore, on laisse la patate chaude aux directeurs et collègues.

A DASEN : Il existe et va être envoyé rapidement. Lors d’un Groupe de Travail directeurs la demande a été faite. Nous avons créé un petit fascicule, validé par le DASEN. Il n’a pas vocation à être donné à tous les parents, mais peut être présenté lors d’un conseil d’école, lors d’une interpellation de parents, etc.

SE-UNSA 22 : Les directeurs ont une forte inquiétude face à la charge de travail pour le PPMS unifié.

A DASEN : Des points délicats ont été soulevés en réunion directeurs. C’est plus compliqué dans certaines écoles.

Évaluation de direction :

SE–UNSA 22 : Nous avons plusieurs retours de collègues en colère, notamment devant le listing de documents à la Prévert qu’on leur demande. Nous vous demandons de le limiter à l’essentiel. Et parfois ces demandes se font dans des laps de temps indécents… Pour ce qui nous concerne, les directeurs ont plus besoin d’être soutenus que d’êtres infantilisés, contrôlés, « fliqués », ce sont des retours que nous avons eus. Nous rappelons que certains directeurs ne sont déchargés qu’une semaine sur trois et qu’on leur demande un listing de choses à contrôler très conséquent… Et en plus on vient les voir sur leur jour de décharge !!! Pourquoi ajouter des évaluations de direction la même année que des évaluations d’écoles ?  Où est la dimension humaine dans tout cela ? Quel est l’intérêt de tout cela ? Quelles est la plus-value ? Au final, il est pointé ce qui ne va pas, en quelque sorte ce que le collègue ne fait pas bien, c’est très infantilisant… Par ailleurs, quelque chose de totalement inconnu échappe une fois encore à celles et ceux qui ont généré cette usine à gaz : la dimension humaine et la charge de travail déjà ahurissante des collègues directeurs, qui sont parfois très peu déchargés. On leur demande autant qu’à des chefs d’établissement, qui eux ont d’autres personnels pour gérer le quotidien…  Attend-on un nouveau drame ? Par ailleurs, autre dimension éludée, l’impact que cela peut avoir sur les relations entre collègues. Y a-t-il besoin de créer encore plus de tensions au sein des écoles ? Ces documents à vérifier le sont dans quel but ? Sont-ils tous franchement indispensables ? Et les mettre à jour demande du temps, beaucoup de temps, et c’est ce qu’ont besoin les collègues directeurs. Ce dispositif leur en prend et peut les mettre en porte à faux vis-à-vis de leurs collègues, créer plus de possibles tensions dans les équipes. Franchement était-ce nécessaire ?  Beaucoup de collègues n’en peuvent plus, qu’ils soient directeurs ou adjoints, et cette pression permanente et ce « toujours plus » ne fait qu’en ajouter. Ne pas oublier la charge émotionnelle quand des problèmes apparaissent. Par ailleurs, Quid de la reconnaissance des directeurs ?

A DASEN : Nous avons travaillé sur ce sujet avec les IEN. Cela doit être un échange bilatéral, voir ensemble ce qui va bien, ce qui pourrait aller mieux, ce que l’on peut faire pour le directeur. Il n’y a pas de lien avec la carrière. Nous avons vérifié pour qu’il n’y ait pas un rdv carrière et une évaluation de direction la même année.

SE-UNSA 22 : Il y a un travail de communication à faire auprès de certains IEN pour leur montrer les « bons côtés » de cette évaluation et qu’ils la présentent ainsi. Attention à la dimension humaine, à la charge de travail ! Il ne faudrait pas que ces rendez-vous impactent nos collègues directrices et directeurs qui ont surtout besoin de soutien, il est utile de le rappeler. Il faut plutôt insister sur le positif dans leurs multiples tâches plutôt que de pointer des manques !

RETRAITE &  RETRAITE PROGRESSIVE

DIV1D22 : Les dossiers de retraite progressive et les demandes de temps partiel associé sont en cours de dépôt. Il ne devrait pas y avoir de souci pour la mise en place. Seule la quotité (50 ou 75%) peut poser problème suivant les ressources en personnels du département.

Retraites en cours d’année :

DIV1D22 : Cette année il y a eu 8 départs en cours d’année. On positionne un moyen de remplacement dès la rentrée pour les départs jusqu’au 1er octobre, pour les autres ce sont des moyens libres à ce moment-là.

 

 

Ruptures conventionnelles

DIV1D22 : Pour le moment nous sommes à 6 demandes, c’est identique à l’an dernier.

SE-UNSA 22 : Certes, mais nous avons de plus en plus de demandes, nous n’en avons jamais eu autant.

SITUATION DES AESH DANS LE DÉPARTEMENT

SE-UNSA : Entre 180 et 200 élèves sont toujours sans AESH, ce n’est pas normal, c’est inadmissible ! On en arrive à des réponses du style votre PIAL n’est pas prioritaire, il y a pire ailleurs. Faut-il rappeler que l’on parle d’enfants, d’élèves dont certains sont en souffrance et qui impactent le quotidien  de toute une classe, toute une école ? Les AESH ne font pas ou peu de fiches SST, et pourtant… Elles ou ils sont confrontés à de la violence, sont en première ligne, et c’est parfois quotidien.  Cette gestion de pénurie a des conséquences pour les AESH en ULIS, placées en congé de maternité, qui ne sont pas remplacées. Ce ne serait pas une priorité… Pourtant, une ULIS sans AESH collective est très compliquée à gérer !

DIVEL : On ne peut pas faire de recrutement sur un temps d’absence, on ne peut seulement signer que des contrats de 3 ans. Nous n’avons pas le budget pour valider de nouveaux contrats. On a en effet 2 situations d’AESH en ULIS en congé maternité. Ce n’est pas la priorité pour l’instant. C’est revu tous les 15 jours.

A-DASEN : Pour les fiches SST non rédigées par les AESH, il faut les encourager à en faire, elles-mêmes, pas la directrice ou le directeur.

SE-UNSA : Nous avons proposé 2 stages de formation sur les TDAH cette année, qui ont été complets. La première chose que le formateur nous a dit : « Il faut être formé pour pouvoir prendre en charge ces élèves » et donc d’autres EBEP. Les retours des PE, des AESH étaient très positifs. C’est dommage que ce genre de formation n’existe pas dans l’Éducation nationale car c’est pourtant la réalité de plus en plus de classes ! Et cela permet aussi aux personnels de partager leur vécu, de se rassurer.

Là encore, le système est diabolique puisqu’on laisse les professionnels se débrouiller, faute de solutions et faute de moyens, et qu’en plus ceux-ci culpabilisent ! La boucle est bouclée avec, cerise sur le gâteau indigeste, la diminution de salaire en cas d’arrêt de travail. On proposerait bien à ces anti-fonctionnaires qui ont fait voter cette loi, qui sont totalement déconnectés de la réalité de nos classes (le plus souvent leurs enfants ou eux ont été dans des établissements privés qui sélectionnent leurs élèves et qui n’ont certainement pas ce type d’élèves en inadéquation avec le projet de l’établissement) de venir une journée en classe…