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Vous trouverez ci-dessous l'édito de notre journal de mars 2025, journal que vous pourrez découvrir ici.
Au SE-UNSA et à l’UNSA Éducation, outre les décimales, les moyennes idéales présentées à l’envi durant cette carte scolaire, par ailleurs très éloignées de bien d’autres pays, nous n’oublions pas la dimension humaine et qu’il y a de plus en plus de personnels en souffrance, qui par ailleurs ne peuvent voir de médecins puisqu’il n’y en a pas. Non seulement ces conditions de travail de plus en plus difficiles ne sont pas reconnues par notre employeur, si c’était le cas on en tiendrait compte dans les dotations de carte scolaire et les fonctionnements des établissements et services. Mais en plus, et c’est une honte, notre employeur incapable de protéger ses personnels, fait pire puisqu’il les stigmatise et les punit financièrement lorsqu’ils seront en arrêt de travail. Comment faire plus abject que cela ?
Sur ce sujet, David Edwards, secrétaire général de l'Internationale de l'éducation, organisation qui rassemble 383 fédérations et syndicats issus des métiers de l'éducation dans le monde entier dit : « Les conditions de travail des enseignant·es sont les conditions d’apprentissage des élèves ». Il s'adresse aux décideurs publics de tous les pays pour revendiquer des moyens pour l'éducation, en s’appuyant sur les recommandations des Nations Unies, publiées l'an dernier, pour remédier à la pénurie croissante d'enseignants sur tous les continents.
Autre sujet d’actualité qui irrite : la grande nébuleuse, l’école catholique qui bénéficie de financements publics sans contrepartie, qui trie et sélectionne ses élèves avec la complicité de dirigeants et de politiques qui ferment les yeux sur cette ségrégation sociale. Dans notre Académie, nous sommes toujours demandeurs et preneurs de réelles données comparatives. L’opacité absolue règne et cela va très loin, la terrible affaire de Bétharram vient de nous le rappeler. L’enseignement privé catholique ne peut pas être un opérateur autonome qui s’affranchit du devoir de transparence et du respect des règles communes. Il bénéficie d’une délégation de service public et fait d’ailleurs concurrence à l’école publique laïque. Il vit sous perfusion d’argent public et doit donc, au-delà de l’éthique et la morale, rendre des comptes en toutes circonstances. A contrario, rares sont les institutions qui ont autant fait l’objet de critiques et de remises en cause que l’école publique, qu’il s’agisse de l’État, de l’opinion publique, ou des acteurs même du système.
Nous ne pouvons que constater avec inquiétude et effroi l’indulgence coupable dont font preuve nombre de nos décideurs pour des raisons idéologiques et partisanes puisque la plupart d’entre eux font le choix de l’école privée pour leurs propres enfants, préférant entretenir une forme d’élitisme et promouvoir ainsi une image trompeuse de performance qui colle à l’enseignement privé. Beaucoup continuent de s’acharner sur une école publique sommée de résoudre la quadrature du cercle avec toujours moins de moyens quand, dans le même temps, les établissements privés se voient allouer des subventions facultatives massives.
Dans notre Académie, cette forte concurrence déloyale se manifeste par une concentration des élèves à forts troubles du comportement, de plus en plus violents dans nos écoles publiques. Constat implacable et fait de société très inquiétant dont on devrait tenir compte lors des opérations de carte scolaire, or on fait comme s’il ne se passait rien.
Nous continuerons à alerter sur ce sujet, inlassablement. Sincèrement, nous ne savons pas comment les personnels confrontés à de la violence quotidienne, notamment les AESH, font pour tenir, ne pas craquer…