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Après les deux CSA SD du 4 février et 13 février (vote contre des organisations syndicales) et le boycott du CDEN du 13 février, le CDEN s'est tenu le lundi 24 février. Outre les mesures, ces opérations de carte ont été marquées par un dialogue social plus que minimal, du jamais vu dans notre département. Vous trouverez ci-dessous le compte-rendu de cette instance et notre déclaration préalable très ancrée dans la réalité de nos classes.
Ce CDEN s’est tenu le 24 février suite au refus des représentants des personnels et des parents d'élèves de siéger au CDEN du 13 février.
Et ce ceci afin de dénoncer :
- le contenu plus que minimaliste des documents fournis sur la préparation de la rentrée 2025, par ailleurs arrivés très tardivement (3 jours avant l'instance au lieu de 8), aux membres du CDEN.
- l'absence de réel dialogue social lors des CSA-SD (comités sociaux d'administration spéciaux départementaux) ayant précédé le CDEN (une seule situation d’école prise en compte sur toutes les situations présentées et défendues par les représentants syndicaux).
- le fait que les représentants du personnel n’ont pas eu de réel document de travail avec les mesures envisagées, seule une liste des écoles avec effectifs leur a été transmise.
- la programmation de cette instance pendant les congés scolaires, ce qui est un fâcheux précédent et pose de sérieux problèmes de disponibilité des membres élus du CDEN.
Le Dasen communique dans la presse sur le dialogue permanent avec lequel il a préparé cette carte scolaire. Si dialogue il y a eu, c’est en direction des élus qu’il a rencontrés sur le territoire depuis la rentrée. Des audiences ont certes eu lieu mais difficile pour la communauté éducative de s’organiser quand on n’a pas les informations. Les représentants de parents de la FCPE qui siégeaient ont, eux aussi, découvert les mesures envisagées durant cette instance, comme les autres participants à ce CDEN. Le Dasen a eu tout le temps de préparer sa lecture du diaporama diffusé alors que les représentants des élus, parents, DDEN ont découvert les mesures de carte scolaire sur un écran, par ailleurs loin de certaines personnes…
Ce CDEN a débuté par la lecture de différentes déclarations préalables dont celle de l’UNSA Éducation. S’en est suivi une présentation/monologue du Dasen commentant les courbes, diagrammes et tableaux divers sur la situation démographique, le réseau des écoles et classes du département.
Nous avons une vision moins « idyllique » de la situation et plus ancrée dans la réalité de nos écoles et avons tenu à nous adresser également au préfet, au vice-président du Conseil Départemental et aux élus présents afin qu’ils relaient notre alerte en plus haut lieu.
UNSA : Nous vous remercions de la prise en compte de la situation particulière de Guingamp. Cela fait plusieurs années que nous alertions à son sujet…
Et nous n’exagérions en rien, il en est de même pour le sujet qui vient. Au nom de l’UNSA Éducation, nous allons donner l’impression de radoter, de répéter toujours les mêmes choses mais si nous le faisons c’est parce que les problématiques que nous pointons persistent, pire, elles s’aggravent. Nous allons donc vous faire un point sur la réalité inquiétante de nos écoles afin que vous transmettiez ce qui se passe et que ce soit, enfin, pris en compte par nos dirigeants.
En ce qui vous concerne M. le Dasen vous le savez parce que cette gestion prend une grande partie du temps de vos IEN et que nous vous alertons sur les situations les plus tendues, et il y en a !
Il faut qu’au ministère ils se rendent compte de ce qui se passe, qu’ils tiennent compte des conditions de travail de leurs personnels et qu’ils se préoccupent d’une partie non négligeable de nos élèves qui sont en souffrance, voire en danger.
S’imaginent-ils que dans certaines situations, parfois d’enfants très jeunes, il faille appeler les pompiers, le SAMU, la police ou la gendarmerie tellement ils sont ingérables lors de crises de violence ou pour les protéger ?
Savent-ils que certains personnels sont tapés ou insultés régulièrement, quand ce n’est pas quotidiennement ?
Et on se demande sincèrement comment ils tiennent. Cette violence subie est insupportable et le fait qu’on la banalise l’est tout autant.
Pour vous alerter sur cette dimension humaine importante, je vais moi aussi utiliser des données chiffrées officielles.
Les personnels alertent leur hiérarchie sur leurs difficiles conditions de travail par le biais de fiches de santé et sécurité au travail. L’an dernier, il y a eu plus de 50% d’augmentation de fiches et les 2/3 concernaient des violences verbales et/ou physiques. J’ai regardé mes précédentes interventions lors des CDEN de février et c’est très parlant. Il y a 2 ans, 48 écoles différentes alertaient pour des faits de violence émanant d’enfants. 72 l’an dernier ! Et cette année nous en sommes, à l’heure où je vous parle, à 93 ! Soit plus d’une école sur 4, et encore, tout le monde ne fait pas de fiches SST…
Voilà pourquoi nous continuons à dire que rien que pour ce sujet, il n’aurait dû n’y avoir aucune fermeture de classe. M. le préfet, nous avons vu que le sujet des violences intra familiales est une des priorités du plan d’actions dans le département.
Pour avoir rencontré un professionnel et discuté avec lui au sujet de la violence des très jeunes enfants, il m’a clairement confirmé qu’à cet âge ils reproduisent ce qu’ils voient ou subissent. L’an dernier il y a eu 2 créations de postes spécifiques, il en faudrait bien plus. Tout comme il faudrait plus de moyens dans les différents services de l’état pour faire face à ce qui est pour nous une urgence.
DASEN : J’entends pour les fiches SST. Un projet de loi a été déposé au Sénat pour la protection fonctionnelle automatique. Il y a également une réflexion pour que l’employeur puisse porter plainte à la place de l’enseignant. C’est par là aussi que l’on restaurera l’autorité.
PRÉFET : Je confirme pour la dimension de violence intrafamiliale, ce sont les deux grandes tendances costarmoricaines avec les addictions, et elles sont parfois liées. Un plan d’actions préventif et répressif est mis en place. Il y aura un maintien des Assistantes sociales auprès de la police et de la gendarmerie, avec une salle d’écoute à St-Brieuc, notamment pour les enfants.
Nous avons eu ensuite une présentation de la démographie en baisse, une focale sur le réseau de nos écoles qui pour une grande part sont de très petites écoles.
UNSA : Pour les situations de dépôt de plaintes, il n’est pas évident pour nos collègues d’en déposer et ils le font rarement. C’est important que quand ils entreprennent de le faire, celle-ci ne soit pas refusée.
PRÉFET : Je les encourage à porter plainte, c’est important quand on est au sein du service publique et que l’on subit de la violence.