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L'UNSA Éducation Bretagne a été réçue en audience par le Recteur, le 24 septembre dernier. Un des membres de notre délégation, Robin Maillot, notre réprésentant UNSA Éducation en CSAA et CSAA FS, a évoqué cette rentrée du point de vue des personnels dans nos écoles et établissements.
Il a présenté son intervention en disant au Recteur: "si nos collègues pouvaient vous rencontrer, que vous diraient-ils ?"
Les personnels de l'Académie veulent juste faire classe/ cours et être respectés.
Voici donc du très concret, voici ce que vivent et ressentent nos collègues, voici ce qu’ils vous diraient :
- Nous ne sommes pas des éducateurs, des assistants sociaux, des rééducateurs médico-sociaux, des vigiles, des policiers, etc.
- Nous ne pouvons remplacer les parents dans leur rôle d’éducation, dans leurs démarches administratives, et pourtant… On passe du temps pour les aider, soutenir, accompagner.
- Nous avons besoin de simplification administrative, tout nous prend trop de temps. Tout est sujet à paperasseries au détriment du temps passé avec et pour les élèves.
- Nous avons besoin d’accompagnement de médecins Éducation nationale, d’infirmiers pour nous aider dans la prévention mais aussi dans le repérage, accompagnement des enfants en danger.
- Nous avons besoin de médecins pour les personnels. Nous n’avons personne de disponible pour nous entendre, dépister, suivre nos pathologies connues ou non. Et qui nous reçoit quand on a une demande qui demande à être appuyée par un médecin des personnels : temps partiels ou autres…
- Nous ne pouvons plus maitriser les élèves en proie à de la violence envers les adultes, les autres élèves et eux-mêmes. Ces enfants ont besoin d’aide, de suivis, leurs familles aussi. Et nous aussi dans nos classes nous avons besoin d’aide, de formation, de soutien. On en arrive à rédiger des protocoles indiquant qu’il faut plaquer les élèves au sol, les attraper physiquement…
- Nous ne pouvons plus accepter d’être mis en accusation par des parents, parfois des élus maires. Cela va jusqu’à des convocations à la gendarmerie avec prise d’empreintes, photos. Pour au final obtenir, et c’est encore heureux, un « non-lieu ». Mais en attendant quid du fort préjudice moral pour les personnes incriminées ?
Les personnels ne souhaitent pas trier leurs élèves. Ils ne veulent pas être en concurrence suivant les disciplines qu’ils enseignent. Ils n’en peuvent plus de découvrir tout ce qui les concerne dans les médias.
Les enseignants ne peuvent pas tout faire et c’est pourtant ce qu’on leur demande ! Les enseignants veulent simplement faire leur métier, ce pourquoi ils ont choisi ce métier.
Les personnels veulent être respectés dans leur travail et réellement et concrètement soutenus par leur hiérarchie. Le réellement ne vous aura pas échappé.
Nous évoquerons évidemment les AESH, en première ligne, les premiers à subir la violence parfois quotidiennement, peu écrivent de fiches SST et pourtant !
A propos de fiches SST, et toujours pour être très concret et proche du quotidien de nos collègues : Voici un instantané des fiches du jour et d’hier dans notre Académie : violence physique d’un élève, coup violent sur la poitrine, agression physique en crise, enfant TSA en crise, violences verbales d’un parent d’élève, élève CP geste violent, comportement préoccupant d’un élève, morsure d’un élève, coup reçu d’un élève, élève violent envers les enfants et les adultes, coup violent au visage, violence pendant la récréation du matin, coups d’un élève sur son AESH, violence de la part d’un même élève , crachats et insultes d’un élève, comportement élève mise en danger, sentiment d’insécurité physique et psychologique, usure liée à gestion des situations complexes, élève en crise violente, gestion d’élève très difficile, Plusieurs fiches enfant avec notification mais sans AESH, classe impossible, enfant en danger, classe ingérable,
Ce qui me permet d’évoquer l’un des problèmes majeurs de cette rentrée, à savoir le manque d’AESH alors que les besoins sont très importants ! De plus en plus de besoins, et de plus en plus de bricolages faute de moyens.
Nous terminerons en concluant que la plus grosse souffrance vécue par les personnels est de voir certains élèves en grande souffrance (c’est parfois toute une classe, toute une école, une partie de l’établissement), et pour lesquels rien n’avance faute de moyens, de prise en charge, de places en établissements spécialisés. Cette gestion de la pénurie est parfois de la maltraitance institutionnelle, il n’y a pas d’autres mots.
Récemment les médias se sont emballés suite à un comportement violent d’enseignante. Dans nos instances, nous ne cessons de vous alerter sur ce sujet d’élèves à forts troubles du comportement et notre crainte de voir un personnel craquer du fait de la violence régulière subie. Il faut protéger vos personnels et éviter que cela n’arrive ! Cette problématique est majorée dans notre région pour nos écoles publiques qui concentrent une très grande partie de ces élèves, les écoles privées pouvant les refuser. Cette spécificité croissante et inquiétante doit donc être prise en compte lors des futures dotations de carte scolaire, en plus des critères démographiques et de notre spécificité d’Académie de l’excellence…