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SE-UNSA 11


 Par SE-UNSA 11
 Le  vendredi 28 février 2014

CDEN du 28 février : déclaration et compte-rendu de l’UNSA-éducation

 

CDEN du 28 février 2014

Déclaration préalable UNSA Education 11

 

Monsieur le Préfet,

Monsieur le Vice-Président du Conseil général,

Monsieur le Directeur Académique,

Mesdames et Messieurs,

 

Depuis des semaines, les mouvements les plus réactionnaires de notre société occupent le pavé en jouant sur la désinformation, la manipulation et les peurs. Ils ont trouvé un os à ronger avec « l’ABCD de l’Égalité » qu’ils affublent de tous les oripeaux. Pour l’UNSA Education, l’Ecole de la République s’honore de ne pas être un simple espace de l’instruction où seuls l’Écrire, le Lire et le Compter auraient droit de cité.

L’Ecole publique est bien plus que cela. C’est le creuset où se fonde le « vivre ensemble » indispensable à la cohésion sociale. C’est le lieu de toutes les diversités et donc de tous les respects. « L’ABCD de l’Égalité » a donc toute sa place dans l’enseignement prodigué aux élèves de l’école primaire et même au-delà.

Dans notre pays, les inégalités femmes-hommes perdurent et les stéréotypes sont toujours bien installés. Alors que les filles réussissent mieux que les garçons à l’école, elles voient les portes des plus hautes responsabilités et celles de l’accès à l’égalité salariale leur être à peine entrouvertes. Pour toutes ces raisons, le combat pour l’égalité filles-garçons est bien celui de l’Education nationale, comme celui des parents.

Pour l’UNSA Education, il est donc nécessaire que d’ici à la fin de cette année scolaire,  les deux ministères concernés tirent le bilan de cette sensibilisation, adaptent et enrichissent les outils pédagogiques de « l’ABCD » pour que sa généralisation intervienne dès la rentrée 2014. La formation des enseignants et l’information des familles vont de pair avec cette initiative. Ainsi, pour l’UNSA Education, l’abécédaire de l’égalité est plus que jamais d’actualité contre le bréviaire de l’obscurantisme et du conservatisme.

L’UNSA Education dénonce avec vigueur les amalgames et les mensonges portés par la mouvance extrémiste à l’origine de cette action. Il a obtenu du Ministère que des consignes fermes soient données aux recteurs afin que la sérénité de l’École publique ne soit pas troublée et qu’un démenti soit apporté à cette campagne de désinformation qui entache une profession toute entière.

Dans un même esprit de « bonnet rouge », des tracts des « gilets jaunes Ensemble contre la réforme» ont été diffusés par les réseaux sociaux pour boycotter la journée du vendredi 7 février, afin de peser sur le retrait de la réforme des rythmes scolaires. Le discrédit est immense car sous prétexte de contestation de la réforme des rythmes scolaires, c’est l’école « pilier de la république » et les valeurs qu’elle porte qui sont attaquées.

 

Nous rappelons que l’UNSA Éducation, comme d’autres organisations syndicales représentatives présentes ici, a signé en octobre 2010, avec la plupart des acteurs de l’ éducation (parents, universitaires, associations complémentaires de l'enseignement public et d'éducation populaire, professionnels des collectivités, de la petite enfance, élus locaux, enseignants, jeunes), l'appel de Bobigny dénonçant alors, entre autres méfaits pour les élèves, le passage à la semaine de 4 jours dans le premier degré et demandant un cadre national permettant d’améliorer les rythmes de vie et de travail des enfants et des jeunes ainsi que des projets éducatifs de territoire…

Or maintenant que  nous sommes dans ce cadre, pourquoi le consensus est-il aussi difficile ? Pourquoi tant de tumulte ? Certes, la mise en œuvre est parfois difficile et le texte de décret ne permet pas de régler toutes les questions d’organisation, le problème des responsabilités, de partage des locaux, de partenariat entre les différentes catégories de personnels, de formation des intervenants, ou de l’information aux parents. Mais quel texte  pourrait le faire ?

A l’heure où l’enquête PISA montre les défaillances de notre système éducatif, rappelons que l’aménagement du temps de l’élève est un des leviers pour transformer nos pratiques pédagogiques et faire réussir les élèves.

L’UNSA Education, avec constance et cohérence, garde, au centre de ses préoccupations, le bien-être des élèves et leur réussite ainsi que les conditions de travail des enseignants. Nous avons demandé l’année dernière que soient possibles la communication et la mutualisation des bonnes pratiques ainsi que la recherche de solutions pour les difficultés rencontrées.

A ce sujet, l’UNSA est la seule organisation syndicale à siéger au comité départemental de suivi des rythmes scolaires. Monsieur le Directeur Académique, pouvez-vous nous dire comment vous comptez diffuser les observations, recommandations portées par ce comité aux enseignants, aux élus, aux partenaires de l’école?

Au cours du comité national de suivi des rythmes l’UNSA Education a réaffirmé ses préconisations. Monsieur le Directeur Académique, nous vous demandons d’inviter systématiquement les conseils d’école et les municipalités à reprendre les discussions en cas de propositions différentes et de trancher en fonction de l’intérêt des enfants. Les enseignants et tout particulièrement les directeurs sont au cœur du fonctionnement de l’école. Nous demandons que du temps de concertation soit libéré cette année pour les écoles entrant dans la réforme en 2014 et que le mois de septembre soit allégé au maximum de remontées de projets divers, d’enquêtes, de réunions ou animations pédagogiques.

L’organisation de l’école est modifiée. Les horaires changent et ne sont pas nécessairement identiques chaque jour. Un nouveau temps, destiné à tous les enfants et placé sous l’égide de la municipalité, apparaît.  Autant de nouveaux repères à prendre pour les familles. Le SE-Unsa demande que les municipalités s’astreignent à réunir les familles sur l’organisation, les modalités d’inscription et les contenus des temps d’activités périscolaires, et ce, avant, pendant et après la rentrée 2014.

Au moment de la mise en route, les équipes enseignantes aident les élèves à se repérer, répondent aux questions des familles, gèrent le partage d’espaces et parfois aident à trouver des adaptations de dernière minute.

Le SE-Unsa demande que les Municipalités informent et consultent les équipes sur l’organisation quotidienne et prennent en compte leurs demandes et leurs propositions.

 

L’UNSA-éducation tient à mettre en évidence à l’occasion de ce CDEN la situation de l’école d’Espéraza où, années après années, les enseignants affectés à l’école maternelle subissent calomnies et ragots. L’an dernier et à leur demande, vous avez, Monsieur le Directeur Académique, permis aux enseignantes de changer de poste en cours d’année. Cette année, avec une nouvelle équipe, tout recommence et la souffrance des équipes des écoles maternelle et élémentaire est bien présente. Face aux affirmations graves et mensongères de maltraitance, que vous avez reçues par courrier et qui se propagent par voie de presse, l’UNSA Education relaie la demande de tous les enseignants de cette localité : celle de la saisine du Procureur de la République par le Directeur Académique, de manière à ce que les propagateurs de telles affirmations soient identifiés, interrogés et traduits en justice.

L’UNSA Education sera vigilante à ce que personne ne se sente autorisé à salir les enseignants de l’Ecole Publique Laïque, pire à vouloir nous faire taire.

Pour terminer, nous souhaitons revenir sur le début de notre déclaration avec la campagne de désinformation. Pour l’UNSA Education, ces mouvements réactionnaires extrémistes représentent un problème bien plus grave pour l’école que la réforme des rythmes.

Les inégalités femmes-hommes perdurent et les stéréotypes sont toujours bien installés. C’est pourquoi, la FCPE de l’Aude, les DDEN de l’Aude, l’UNSA Education  demandent la modification du règlement intérieur départemental, de manière à ce que le titre 3 soit désormais placé en première position, en incluant l’article 9 de la charte de la laïcité :

« La laïcité implique le rejet de toutes les violences et de toutes les discriminations, garantit l’égalité entre les filles et les garçons et repose sur une culture du respect et de la compréhension de l’autre »

L’UNSA-éducation demande également que tous les intervenants dans le cadre des activités péri-éducatives soient signataires de la charte de la Laïcité.

 

 

 

Compte-rendu

 

 1 – Audit des Segpa demandé par l’UNSA-éducation au CDEN du 20 décembre 2013

Lors du CDEN de Décembre 2013, l’UNSA-éducation avait  indiqué que les SEGPA étaient les parents pauvres  du programme des travaux de maintenance 2014  puisqu'aucune ligne ne les concernait.

Ces carences proviennent des décisions prises lors des Conseils d'Administration d'Établissements qui ne choisissent pas toujours de privilégier des projets destinés aux SEGPA.

A la demande de l'UNSA EDUCATION en CDEN (décembre 2013) et dans un courrier daté du 7/02/2014, le Conseil Général a donc lancé un enquête envoyée à toutes les SEGPA de l'Aude par courrier pour connaître les locaux employés, les équipements et les travaux à envisager.

Les membres de l’UNSA EDUCATION sont satisfaits que la première intervention du CDEN du 28/02 soit faite par le Vice Président du Conseil Général en direction des SEGPA de l'aude. Pour l'UNSA EDUCATION, c'est un signe encourageant.

Il y aura ensuite une visite dans chaque SEGPA d'un technicien; s'ensuivra une étude dans chaque SEGPA. Un bilan sera restitué lors du CDEN de fin d'année 2014.

N'hésitez pas à nous envoyer en copie votre enquête afin que nous puissions appuyer vos demandes d'amélioration.

2 -  Déclaration préalable d'UNSA EDUCATION

3 - Modification de la sectorisation à Narbonne : une solution provisoire pour désengorger le Lycée Lacroix

Dans l'Aude, depuis 3 ans, l'administration a constaté une carence de passage des élèves en 2nde. Ce qui a entraîné un manque de bacheliers.

Ainsi, un travail a été amorcé pour compenser cette carence. Depuis 2 ans, il y a eu une augmentation de 8% des élèves qui passent de la 3ème à la 2nde.

Cette augmentation pose un problème d'accueil physique des élèves au lycée Lacroix.

Lors de la rentrée 2013, 1272 élèves ont été accueillis contre 1360 attendus pour la rentrée 2014.

Cette augmentation entraine la création de deux divisions supplémentaires.

Il est donc proposé par l'administration un transfert des ces élèves vers le lycée Diderot afin de désengorger le lycée Lacroix dans l’incapacité de construire des préfabriqués pour accueillir le surplus d'élèves. Cette solution est provisoire, en attendant l'ouverture du Lycée de Lézignan prévue pour la rentrée 2016.

Ainsi, les élèves de St Nazaire d'Aude seront scolarisés au lycée Diderot, en sachant que la moitié de ces derniers ont déjà pour habitude d’être scolarisés dans ce lycée.

Ce choix est cohérent pour l'UNSA EDUCATION, il évite de piocher ça et là des élèves dans les collèges de Narbonne pour désemplir le lycée Lacroix.

M. le DASEN a précisé que les élèves qui ont débuté leur scolarité à Lacroix pourront la poursuivre sur le même établissement.

L'UNSA EDUCATION a voté pour cette disposition comme la FCPE qui voit d’un bon œil le désengorgement du lycée Lacroix.

4 - Rythmes scolaires

Le DASEN a proposé aux maires des communes qui mettent en place la réforme des rythmes scolaires à la rentrée 2014 les horaires remontés des conseils d'école.

91 communes sont en accord avec les propositions du DASEN.

Mais Carcassonne fait figure d'exception... En effet, le DASEN a proposé les horaires voulus que la mairie a soumis au vote en février dernier. Il ne s'est pas appuyé sur les remontées des Conseils d'écoles. L'UNSA EDUCATION est intervenu pour expliquer qu'en dénigrant les propositions des conseils d’école et en préférant une concertation pseudo-démocratique, le risque était de démobiliser les individus membres des conseils d’école, haut lieu démocratique. Autre coup tordu, les horaires de Carcassonne n’apparaissaient pas dans les documents préparatoires du CDEN, ils nous ont été donnés en séance : serait-ce une stratégie subtile de la part de l’IA pour faire passer en force ces horaires qui n’ont pas été décidés en conseils d’école ?

L'UNSA EDUCATION a demandé plus de temps pour valider les horaires à Carcassonne, pour permettre une véritable concertation des enseignants, parents de Carcassonne et une remontée via les Conseils d'Écoles. Un consensus est à souhaiter comme l'a indiqué l'UNSA EDUCATION. Le DASEN a refusé, même s'il a avoué, à plusieurs reprises lors du CDEN, qu'hormis Carcassonne, la décision du bornage horaire des écoles correspondait aux souhaits émis dans les Conseils d'Écoles. Pour l'UNSA EDUCATION, la situation n'est pas résolue comme l'a prétendu le DASEN.

Lors du vote pour approuver cette liste des horaires d'entrée et de sortie des écoles des 90 municipalités, l'UNSA EDUCATION s'est donc abstenue comme la FSU.

Le DASEN a affirmé qu'il imposerait des horaires-type aux municipalités qui se positionnent contre l'application de la loi à la rentrée 2014. Ce cas est à la marge et concerne actuellement 2 ou 3 localités, et la situation devrait rentrer dans l’ordre après les élections municipales.

C'est donc 90 municipalités audoises qui voient leurs horaires scolaires arrêtés pour la rentrée 2014.

79 communes sont passées à la semaine à 4.5 jours à la rentrée 2013.

Ainsi, 169 communes dans l’Aude connaissent leurs horaires. La grande majorité est donc en mesure d'améliorer l'organisation  de la journée des enfants, de s'organiser pour la rentrée 2014. A ce sujet, le SE-UNSA est le seul syndicat réaliste et cohérent qui se propose de vous y aider.

 

5 - Comité de suivi des rythmes :

A la demande du SE-UNSA 11, seul syndicat présent à ces réunions,  le DASEN  a précisé qu'il diffuserait les outils et les informations auprès des enseignants suite au prochain Comité de suivi des rythmes.

 

6 - Esperaza : une enquête administrative ouverte par le DASEN

En réponde à la déclaration de l’UNSA-éducation, le DASEN regrette le climat délétère sur la localité et l’importance de cette affaire.

Pour l’UNSA-éducation, il était important de défendre les enseignants contre les incessantes calomnies proférées à leurs égards.

L’UNSA-éducation a soutenu les collègues et a été le seul syndicat à appeler à la grève.

A la suite de cet événement, le DASEN a ouvert une enquête administrative et a adressé une lettre de soutien aux enseignants à tous les parents d’élèves d’Espéraza.

Sans notre action, rien de tout cela n’aurait été fait !

Une enquête administrative a donc été opérée.

Monsieur le Préfet a indiqué que si l’enquête n’était pas concluante, il s’occuperait de la situation.

 

7 - Nos valeurs en tête du règlement intérieur départemental

A la demande de l'UNSA EDUCATION, la FCPE et les DDEN, l'article 9 de la charte de la laïcité sera l'article 1 du règlement départemental.

"La laïcité implique le rejet de toutes les violence et de toutes les discriminations, garantit l'égalité entre les filles et les garçons et repose sur une culture du  respect et de la compréhension de l'autre".

 

8 - La charte de la laïcité signée par tous les acteurs périscolaires.

A la demande de l'UNSA EDUCATION, la Charte sera obligatoirement signée par les personnels qui travailleront dans les temps périscolaires. La laïcité est le ciment de notre société. Pour être acteur dans l'Éducation des enfants, adultes de demain, il est essentiel de le savoir, de s'en souvenir pour former des futurs citoyens éclairés et libres.