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SE-UNSA 11


 Par SE-UNSA 11
 Le  mardi 26 juin 2012

Déclaration UNSA-Education au CTSD du 26 juin 2012

 

Monsieur le Directeur Académique,

 

L'Education Nationale se voit hissée au rang de priorité par le nouveau gouvernement.

 

L'UNSA-Education est satisfaite de l'ambition annoncée et pour autant, nous regrettons que le nombre de postes supplémentaires dont disposera le département à la rentrée 2012 ne puisse pas satisfaire les attentes urgentes de nos écoles et de nos élèves.

 

En effet, depuis plusieurs années, l'Aude connaît une hausse croissante des élèves du 1er degré qui serait encore plus importante si nos écoles maternelles pouvaient accueillir les élèves de deux ans.

Face à ces critères démographiques, la triste politique de ces dernières années, dictée par des impératifs financiers et idéologiques a considérablement affaibli notre école.

Dans un département comme le nôtre, avec une grande part rurale, les méfaits de cette politique sont aussi pervers que violents.

 

Effets pervers car les non ouvertures de postes ont considérablement dégradé l'offre d'enseignement dans nos villages avec des classes de RPI à double,triple niveaux dont les effectifs sont bien trop importants mais si peu visibles par les citoyens. Certes un nombre d'élèves réduit en classe à plusieurs niveaux n'est peut-être pas le seul critère de réussite mais il est loin d'en être un obstacle.

 

Effets violents quand le manque criant de RASED ne permet plus aux élèves en difficultés de bénéficier simplement de ce qui leur est du. Manque de personnel RASED qui a été précédé d'une lente agonie par la disparition progressive et toujours plus importante de leur remboursement kilométrique.

 

Effets violents quand le refus de comptabiliser les élèves de 2 ans dans nos zones de revitalisation rurale a mis en difficulté de nombreuses familles contraintes à du système D pour s'occuper de leurs enfants.

 

Notre département était en 2002, l'un des plus mal doté de France, que dire maintenant. A l'UNSA nous comprenons que tout ne peut pas être résolu d'un coup de baguette magique mais nous espérions plus de la première dotation du nouveau gouvernement et un minimum de 15 postes nous semblait nécessaire. Nous l'avons dit, nous l'avons écrit, nous le maintenons !

Les 5 postes obtenus sont néanmoins les bienvenus et pourront tout au moins permettre une meilleure rentrée dans quelques écoles du département.

 

La question des postes dans le rural ne peut être dissociée de celle des enseignants qui vont se retrouver sur ces postes difficiles. Petit à petit désertés par les enseignants plus anciens découragés par des conditions toujours plus difficiles, ils sont attribués à de jeunes collègues sortant de formation.Mais quelle formation ?

 

Celle-ci a été livrée en pâture, d'une part à ceux qui pensent qu'une formation disciplinaire suffit pour bien enseigner et d'autre part à ceux qui pensent que c'est une dépense superflue. La formation dispensée dans les IUFM était à bien des égards améliorable. Pourtant, elle avait le mérite d'exister. Aujourd'hui, les professeurs stagiaires sont formés sur le tas avec une trentaine de jours de formation théorique sur l'année. Ce rythme démentiel, ajouté à la maigre rémunération des enseignants font que l'immense majorité des étudiants en master vont voir si le climat est plus agréable sous d'autres cieux.

 

L'an prochain, notre département s'est engagé à « former » 23 nouveaux enseignants, prenant au passage des affectations qui manqueront pour les titulaires. Pour nous à l'UNSA , nous souhaitons que ce soient les derniers de cet ersatz de formation et que la reconstruction d'une véritable formation aussi bien initiale que continue ait lieu. Nous souhaitons aussi que les stagiaires « Master 2 » que nous allons accueillir ne soient pas soumis à ce même rythme intensif que vont connaître les PES, et connaîtront une autre entrée dans le métier.

 

A l'UNSA, nous voulons d'autres concours où il ne suffira plus pour les candidats d'être brillants devant un jury de professeurs, mais surtout d'être en capacité de faire la classe devant de vrais élèves.

 

Comment ne pas citer, à l'occasion de ce CTSD, la situation des EVS. L'aide administrative à la direction d'école est une avancée du SE-UNSA qui a signé le protocole d'accord sur la direction en 2006. Pourtant, que n'avons-nous pas entendu à cette époque-là !

 

Aujourd'hui, il est cocasse d'observer que ceux là mêmes qui nous tiraient dessus à boulets rouges veulent défendre des personnels auxquels ils ont fermé les portes de nos écoles, il y a six ans de cela.

 

Preuve est faite que nous avons eu raison avant les autres en prenant en considération la situation des directeurs, mais aussi celle de nos collègues EVS qui améliorent la vie des écoles.

 

Maintenant, personne ne remet en cause leur utilité et ceux qui croyaient lutter contre la précarité ont simplement lutté contre des gens précaires. Il est temps à présent de créer de vrais métiers pérennes avec des personnels formés.

 

La bonne marche des écoles de l'Aude comme de partout en France ne demande que cela, la multiplication des taches administratives et rapports en tout genre aussi. C'est de temps et d'aide dont ont besoin les directeurs, mais on ne peut se satisfaire de la condition de ces personnels.

 

 

Le gouvernement a annoncé que 14000 contrats seraient créés pour que ces emplois demeurent, mais à ce jour, rien n'indique que les personnes qui occupent ces emplois (et qui ont encore des droits à faire valoir) seront, elles aussi prolongées. Ce sera le sens de notre action et l'UNSA a demandé une audience à M. le Préfet de l'Aude à ce sujet. Nous vous demandons également, Monsieur le Directeur Académique, de ne pas oublier les aides aux directeurs dans la répartition de ces contrats, attribués en 2006 pour cela et largement dévoyés depuis.

 

Pour l'UNSA, le moment de vérité sera le vote du budget 2013 qui aura lieu cet automne. Nous saurons à ce moment-là si le gouvernement, le recteur et le directeur académique ont une vraie volonté de rétablir la confiance à travers la mise en place de moyens pour le 1er degré, l'instauration d'une formation des enseignants qui porte les valeurs du socle commun et l'établissement d'un vrai dialogue social.